Préface du livre

 

« Poétiquement Vôtre

II - Le loup »

d’Hélène BOURLIEUX

 

Éditions Dugué, Vienne (Autriche), 2007, 49 pages

 

 

Les poèmes d’Hélène restent toujours autobiographiques dans son deuxième recueil centré sur le thème de l’amour. Pourquoi ce titre « Le loup » ? Il est vrai que l’amour nous dévore toujours un peu plus et puis le loup symbolise la liberté, l’indépendance qui fait partie de l’esprit d’Hélène aussi. Le loup est l’être des grands espaces comme le poète alors « Le loup » rejoint Hélène dans ce bouquet de poèmes d’amour, en cette année où le Printemps des poètes en France est « Lettera amorosa ».

Ici la sensualité est déposée en fines touches par ci, par là :

« Ah ! si j’étais un petit oiseau
Je volerais alors vers toi
Pour me blottir contre ton cœur
(…) »
(L’oiseau lyre)

Hélène s’envole dans l’euphorie de l’amour semblable à tout être humain qui se métamorphose :

« J’étais larve puis chenille
Et avec toi ami
Je devins papillon.

(…) » (Papillon)

La naïveté de certains poèmes n’a pas un sens négatif ; elle témoigne de la fraîcheur de style d’Hélène qui sait garder un cœur d’enfant comme dans « Petit bisou » ou « L’oiseau lyre » :

« (…)
Avec une plume de mon nid
J’essuierais le coin de tes yeux.
(…) »
(L’oiseau lyre)

L’humour n’est pas absent, égrené tout au long de ce recueil par exemple dans « L’oiseau lyre » :

« (…)
Je (…) chanterais « cocorico »
Afin de te donner l’écho. »
(L’oiseau lyre)

Ou dans « Le loup » :

« Madame vous êtes d’où ?
Moi je suis tout d’ici !
(…) »
(Le loup)

Et encore dans « Pour te plaire » où la valse des couleurs se fond avec les émotions pour rire.

La poésie peut être tendresse émouvante de l’amante alors sur le ton de la confidence, Hélène nous confie son amour :

« (…)
Il est charmant, il est charmeur
(…) »
(Le poète)

Mais l’amour passe et il reste la nostalgie du souvenir, « Le temps du Kama Soutra », le temps aussi des retrouvailles avec ses chats qui font partie intégrante de la vie d’Hélène et comblent en partie sa solitude :

« Dans ma chambre loin de chez toi
Et toute seule avec mes chats
J’aime repenser à ce temps
(…) »
(Le temps du Kama Soutra)

Vient le temps des pensées et du romantisme nostalgique :

« Quand la réalité a dépassé le rêve
(…)
Des espoirs par milliers s’écoulent vers la grève
(…) »
(Le secret)

Puis il faut ramasser les miettes d’amour dispersées au fil des années ; retissées, elles peuvent former un réseau de douceur pour les vieux jours comme dans « Le câlin ».

C’est aussi le moment de faire le bilan, « Vers un âge certain », « Et dans un certain lieu » car Hélène se sent « Condamnée à aimer » alors elle s’analyse pour s’accepter et elle essaie d’en rire, mais les habitudes du concret quotidien restent enrubannées de la folie amoureuse et :

« (…)
Le tic-tac du réveil bleu
Imite ta respiration »
(Au beau temps du temps de l’amant)

Il faut dire adieu à l’aventure, s’évader dans le rêve ou « Rêver la réalité ». Hélène écrit « L’amour fragile » et accepte que tout passe. Le poète tisse « La dentelle » qui va essayer de réparer l’oubli.

Au long de ce recueil « Le loup », Hélène veut semer dans le cœur des poètes, ces mots du cœur, cet ouvrage de dame tissé au fil d’amour.

 

Tours, jeudi 22 février 2007

Catherine RÉAULT-CROSNIER