Préface du livre

 

« Poétiquement Vôtre

I - La vie en poésie »

d’Hélène BOURLIEUX

 

Éditions Dugué, Vienne (Autriche), 2007, 59 pages

 

 

Hélène Bourlieux est une amie poète, toute de délicatesse et de sensibilité à l’image de ses poèmes. Elle écrit dans la discrétion et la profondeur, des poèmes emplis d’émotion. Ce qui lui reste à acquérir, c’est la confiance en son œuvre de poésie libre. Toute personne qui agit, reçoit la critique et bien souvent ne perçoit que le côté négatif car rares sont ceux qui font des louanges.

Je la remercie de l’honneur qu’elle m’a accordé de me choisir pour écrire cette préface et j’espère être digne de son choix.

« Poétiquement votre » est un titre distingué et ses poèmes sont respectueux de chacun, dans leur formulation. « La vie en poésie » apposée en sous-titre, n’est pas à négliger car il traduit l’espace de rêve que l’on trouve dans ce recueil et le rêve est indispensable à la vie !

J’ai découvert chez Hélène, l’humour fin que je connaissais dans sa manière d’être mais que je n’avais pas remarqué dans ses écrits. Il est très pertinent et vivant comme dans « La gamme » ou dans « Poème bête » dont le titre est déjà subtil et qui pétille de joie de vivre, ou dans la fin de « La télé » et encore dans « C’est malin ça ! » qui revient comme un refrain tout au long de ce poème. Hélène sait rire de la vie même si l’attente est parfois angoisse et chemin de solitude.

Tout au cours de ce recueil, vous trouverez le thème de l’amitié, le besoin d’évasion et de liberté :

« (…) Alors je veux partir pour ne pas dépérir
Et vivre dans un monde avec mes sens à moi »

(La vie moderne)

Hélène vit entre le passé et l’avenir car nous sommes tous à la recherche du temps perdu et ses poèmes traduisent sa quête de paix avec le temps qui passe. Elle veut se servir de son expérience pour aller vers demain. Le passé est toujours là et elle souffre de voir vieillir sa mère ; elle traduit ses émotions avec beaucoup d’amour et regrette l’immuable passé :

« (…)
Cette femme est ma mère
Je vous la prête
Et peut-être qu’ensemble
Nous effacerons
Le mal que je lui fis »

(Ma mère)

Une pointe de romantisme alliée à l’humour effleure ce livre comme lorsqu’elle nous dit :

« Le soleil est tombé dans l’eau
Je suis tout mouillée
(…) »

(Le cosmonaute)

J’aime ses images, d’allure anodine et naïve et pourtant si profondes :

« (…)
Il n’y a pas de père Noël
Pas de fusils et pas de plaies
(…) »

(Le cosmonaute)

Autre part j’imagine un tableau à la Magritte :

« (…)
Les papillons se sont cachés dans le creux des volcans
(…) »

(Le cosmonaute)

Hélas le monde concret nous happe parfois et nous annihile :

« On s’ennuie alors on met la télé
(…) »

(La télé)

Heureusement que le poète a le don de s’évader du réel pour refaire le monde et rester proche de la nature ! Hélène nous donne de très belles images à travers son poème « Mon arbre » qui vit de sa sève et ressent comme l’être humain. Il est notre ami alors le poète le caresse, l’étreint :

« (…)
M’endors dans les nids de lui-même
Ses racines entre mes bras »

Je ne m’étonne pas de trouver là un poème mystique, « Jésus » car dans son sens du don et dans les regrets exprimés par ci par là, en petites touches de simplicité, il y a déjà trace de spiritualité.

Le poème « Aimer » est très différent et dynamique par ses questions qui s’enchaînent les unes aux autres. On se questionne puis on s’exclame. Quelle vie dans ses bouffées d’amour !

Si Hélène aime, elle laisse toujours « La porte ouverte » car son cœur de poète est un large sourire et une offrande d’amitié. Elle se laisse conduire par l’étoile comme le Petit Prince de Saint-Exupéry :

« Une étoile m’apparut
Me montra le chemin
(…) »

(L’étoile)

Alors avec Hélène, sachons prendre la route qui lie le passé et l’avenir, les regrets et l’humour, les émotions et les rêves en gardant la saveur des mots du cœur.

 

Tours, dimanche 11 février 2007

Catherine RÉAULT-CROSNIER