DES LIVRES QUE J’AI AIMÉS

 

COMPRENDRE ET VIVRE L’ÉCOLOGIE

de Mahaut et Johannes HERRMANN

 

aux éditions de l’Emmanuel, 2020, 141 pages.

 

Avant d’entrer dans le livre de Mahaut et Johannes Herrmann, spécialistes engagés dans l’écologie, nous nous imprégnons de la préface de Cécile Renouard, religieuse de l’Assomption qui insiste sur leur cheminement au service de la défense de la nature pour nous faire « percevoir la multi-dimensionnalité et la richesse de la conversion écologique » à travers « la lecture contemplative et spirituelle » liée au « mouvement de discernement éthique, à l’action et à l’engagement politique ! » (p. 8)

Les deux pages mises en introduction, nous permettent de faire le lien avec l’encyclique, Laudato Si’ du pape (2015), « texte majeur pour le chrétien du XXIe siècle, et même pour l’être humain du XXIe siècle tout court ». (p. 9).

Nous entrons ensuite dans le vif du sujet. Nous trouvons des ensembles de deux pages sur un même thème, avec un extrait de Laudato Si’ puis en écho les réflexions de ces deux auteurs sur le « Contexte », la « Méditation » et l’« Action ».

Mahaut et Johannes Herrmann nous livrent ainsi un message qui nous permet d’habiter cinquante-deux semaines pour défendre l’écologie quelque soit l’engrenage néfaste, pour nous remettre à la juste place dans l’immensité de l’univers. Nous devons apprendre à vivre respectueusement en union avec les éléments, terre, ciel, animaux, plantes des plus grands aux plus petits et même presque invisibles. Le travail est immense au vu de la dégradation de la terre, trop souvent détruite par la soif d’argent, de puissance et de pouvoir des humains mais nous ne devons jamais baisser les bras. Il n’est jamais trop tard pour sauver les espèces encore vivantes. La situation est grave, très grave mais refusons de baisser les bras pour continuer à nous battre encore et toujours. L’homme est puissant, peut-être trop : « Notre espèce, dont la capacité à transformer l’environnement est presque sans limite, voit donc sa responsabilité décuplée : il nous incombe de connaître ces équilibres vivants et leur fragilité avant d’agir. » (p. 15)

Où allons-nous quand sont détruits de manière irréversible les forêts essentielles pour respirer ? Où allons-nous quand par la faute humaine, le pétrole pollue les milliers de kilomètres en bord de mer avec sa faune et sa végétation ? Les exemples sont trop nombreux de part le monde (Brésil, forêts tropicales, pôle nord…) et « nous découvrons que les ressources s’épuisent, soit parce qu’elles ne sont pas renouvelables, soit parce que nous ne leur en laissons pas le temps. » (p. 20) Il nous faut prendre conscience de la gravité de la situation mondiale pour réfléchir et agir vite tous ensemble et sauver ce qui peut l’être encore.

Dans le monde entier, toutes les richesses naturelles sont de plus en plus dévastées partout pour laisser place par exemple à l’annihilation de zones naturelles, aux cultures intensives qui ne profitent même pas à ceux qui travaillent dans des conditions lamentables conduisant à une mort précoce. Parallèlement, la nature dépérit tellement elle est polluée de nos déchets, de notre soif de construire partout, de détruire pour bâtir un monde inhumain dans un soif de pouvoir et d’argent à outrance. Pour gagner plus, les humains déversent « des agro-toxiques qui expliquent la régression de la biodiversité en Europe. » (p. 48)

Ailleurs, les insecticides tuent de nombreuses espèces animales et végétales ou encore « le désherbage massif élimine la flore sauvage qui sert d’hôte et de ressource alimentaire à ces insectes alliés du paysan. » (p. 48).

L’homme se donne tout pouvoir et classe les espèces « utiles », « inutiles » ou « nuisibles » (p. 68) Notre vue est faussée par la « vision utilitaire et productiviste, bien loin de la fraternité universelle. » (id.) Nous oublions notre place si petite face au monde. Si nous tuons la nature si diverse, par exemple la variété des arbres des forêts dans un but de production à outrance, plus rien ne pourra se reproduire naturellement.

Mahaut et Johannes Herrmann nous aident à prendre conscience que plus nous fragilisons la terre, plus elle souffre et la surconsommation n’est pas « la finalité de tout. » (p. 86) Ces deux auteurs nous demandent d’accueillir la nature « sans chercher à la privatiser » (p. 93) pour éviter un conflit « espèces contre espèces, homme contre tout et moi contre tous. » (p. 93) Elles n’hésitent pas à nous donner des exemples concrets d’animaux à protéger comme « l’hirondelle rustique ». (p. 95) Nous devons « conserver une place à la vie sauvage ». (p. 124)

Nous sommes trop souvent des prédateurs jamais rassasiés et des consommateurs à outrance. N’oublions pas que « la joie ne se trouve pas dans la consommation, la mode ou l’ostentation, mais dans la simplicité et le dépouillement. » (p. 104)

 

12 novembre 2020

Catherine RÉAULT-CROSNIER