PATRICIA PACQUETEAU, POÈTE EN TOURAINE

 

 

Patricia Pacqueteau est née le 4 juillet 1973 à Tours où elle a vécu son enfance et a obtenu un BTS de bureautique. Elle a commencé à écrire à neuf ans pour entretenir ses "racines" c’est-à-dire les traces de ses ancêtres et de sa famille qui cultivaient déjà la littérature et en particulier la poésie :

Son grand-père, André Pacqueteau, historien et amoureux de la Loire, a passé une partie de sa vie à LUYNES sans jamais se lasser de contempler la Loire. Il laissera de nombreux écrits. Passionné de musique, de poésie, d’histoire, il composera quarante-et-une mélodies, écrira des poèmes et rédigera l’histoire de LUYNES (livre d’histoire et d’archéologie).

Son oncle, François Pacqueteau (1948-1983), est né à LUYNES puis est parti vivre en Bretagne. Fasciné par Georges Bataille, il soutiendra une thèse sur sa poésie en 1974. La même année, il édite des poèmes. En 1980, il écrit un scénario de film "Le passage de la rivière", ainsi que deux pièces de théâtre.

Son oncle, Bernard Pacqueteau, est né en 1937, à LOUDUN mais il viendra vivre à LUYNES. Enfant, il écrira des histoires puis des poèmes à l’adolescence et plus tard des articles à caractère sociologique ou scientifique.

Il paraît donc normal que Patricia Pacqueteau suive la trace du sillon tout tracé dans la terre poétique. Elle obtient le prix UNESCO de poésie à Tours, en 1991 ; à partir de ce moment, elle assiste chaque mois à des réunions de poésie ce qui a été pour elle, un facteur stimulant son élan de création littéraire. Parmi les nombreux poèmes qu’elle écrit et lit, aucun n’est actuellement édité. Elle a aussi composé quelques essais : un sur la maladie "Quel chemin nous sépare", un humoristique sur le café "Ma tasse de café", un sur les différences de génération "Ma grand-mère de sourire".

Patricia Pacqueteau expose ses poèmes pour la première fois, en mai et juin 1998, à la galerie Maintenon à Tours en liaison avec les élèves du collège Maintenon. Ceux-ci ont tout d’abord étudié quelques textes et essayé de les mettre en valeur, avec l’aide de leur professeur de dessin, Madame Renaudin qui, à chaque exposition, essaie de faire participer ses élèves afin de créer un échange personnalisé avec chaque exposant. Cette initiative ne peut être que bénéfique car l’artiste vu par un œil extérieur, se découvre à nouveau ou se révèle sous un autre visage.

Catherine RÉAULT-CROSNIER, Claire CROSNIER et Patricia PACQUETEAU, le 30 mai 1998

Catherine RÉAULT-CROSNIER, Claire CROSNIER et Patricia PACQUETEAU
lors du vernissage de l'exposition à la galerie Maintenon, le 30 mai 1998

La poésie de Patricia Pacqueteau :

Cette poésie est un murmure comme sa voix qui prononce les mots à voix basse, comme le chuchotement d’une source qui ne révèle son secret qu’à ceux qui sont attentifs à son message. C’est un chant nostalgique, souvent empreint de tristesse avec des mots qui suggèrent des impressions mais jamais n’imposent un mode de pensée. À chacun de chercher derrière les images, le sens profond qui peut ne pas être le même pour tous.

Dans son exposition à la galerie Maintenon, Patricia Pacqueteau a choisi de classer ses poèmes par thème :

L’oiseau, symbole de légèreté et de liberté,
L’enfant, l’enfant à venir, celui qui pleure,
La tolérance, savoir accepter les différences,
La mort-espoir, thème de tristesse mêlé d’un rayon de lumière,
Au fil du temps, thème éternellement poétique,
Parcours familial où elle associe ses poèmes à ceux de sa famille.

Arrêtons-nous un instant sur chacun de ces thèmes :

 

L’oiseau :

Ce pourrait être simplement un envol mais c’est aussi un cri de révolte :

"Comme si le monde tournait à l’envers
L’oiseau ne peut plus voler".

Il hésite, "regard tourné vers le soleil" entre l’ivresse de la vie et les frontières, la liberté emprisonnée :

"Les danses de l’oiseau
Sont comme les vagues du vent".

Il peut être "brisé par le tonnerre", mourir, "pour que tout redevienne poussière".

L’artiste est comme l’oiseau ; il voudrait s’envoler et ne pas mourir :

"L’artiste en douceur
C’est quelqu’un qui jamais ne meurt".

 

L’enfant :

L’artiste nous fait un portrait étonnant de l’enfant puisque les traits dominants sont l’enfant à naître et celui qui pleure. L’enfant sait encore pleurer avec ses yeux et son cœur :

"Leurs yeux sont confus
Remplis de larmes intérieures".

L’enfant découvre la douleur de l’existence et le poète essaie de le consoler :

"Il ne faut pas que tu pleures".

Le poète se sent comme un petit enfant fragile, sensible qui "doit se battre". L’enfant, c’est aussi la tendresse de toute mère comme dans le poème "Poser ses mains sur le ventre d’une mère".

 

La tolérance :

"Regarder autrement", c’est le propre du poète alors il doit être messager, "pour qu’il n’y ait plus de guerre".

Dans la pénombre de la tristesse, "humanité d’un regard noir", Patricia Pacqueteau voit "le bonheur sourire" mais le bonheur n’est pas raciste et chacun a droit à une part de joie. Le monde est souvent cruel, c’est vrai, mais Patricia Pacqueteau ne s’estime pas vaincue, elle veut lutter contre les préjugés.

 

La mort-espoir :

La mort se vit dans le temps quand

"l’idée de l’absence infinie
Envahit mon corps".

C’est le néant,

"plus de mots,
Plus de sourires, ..."

La mort met un point final au poème, "se dire qu’un jour" qui se termine par :

"Je pars la mort sous le bras".

 

Au fil du temps :

Le bonheur comme la liberté a ses limites et le temps dilue les paroles, les images comme dans "Esquisse". Ici le temps qui passe, est ébauche, frôlement, souffle léger, caresse à peine perceptible et pourtant empreinte de la force de la pensée.

Le temps passe mais les mots restent. C’est ce que Patricia Pacqueteau veut nous transmettre dans un élan créateur qui lui permet d’affirmer ses pensées :

"L’écrit, c’est juste un bonheur, qui rassemble les hommes".

 

Catherine RÉAULT-CROSNIER

Avril 1998

 

NB : Sur le présent site, vous pouvez lire un autre article écrit par Catherine RÉAULT-CROSNIER sur Patricia PACQUETEAU intitulé : "Poésie, étoile de liberté", et lire deux poèmes de Patricia PACQUETEAU ayant participé aux "Murs de poésie de TOURS" : "Les danses de l'oiseau" en 2000 et "Visage sans sommeil" en 2001.