Rencontre avec des poètes en région Centre, lors des cinquièmes ambassades de poésie.

 

VALÉRIE ROUZEAU

 

 

Le lundi 24 mars 1997, dans le cadre des rencontres des ambassades avec les poètes en région centre, Valérie ROUZEAU nous reçoit à l’auditorium de la bibliothèque de Tours, à partir de 20 h 30. C’est le plus jeune poète de ce colloque (trente ans) ; elle garde le sourire et ses yeux pétillent dès qu’elle parle de poésie. Avec son bandeau rayé de noir et de blanc et ses cheveux courts bruns, son "look" est très moderne.

Elle est née en 1967 et a publié son premier livre à 18 ans en 1985 aux éditions Guy Chambelland (livre paru en 1989). Elle ne se rappelle plus quand elle a commencé à écrire ses premiers poèmes mais elle sait qu’elle a commencé très tôt à écrire de petites pièces de théâtre pour marionnettes, les "Croque-moque", nous dit-elle, pour distraire ses frères et sœurs et décharger sa mère d’un peu de son travail. Dans ces pièces, elle aimait à reproduire des expressions des membres de sa famille et leurs manières d’être.

Ce fut une chance pour elle d’être publiée à 18 ans en ayant peu cherché : elle avait envoyé un premier manuscrit qui n’a pas été retenu (dans celui-ci, elle évoquait en particulier ses rapports à l’écriture de poèmes) mais l’éditeur Guy Chambelland lui a demandé si elle écrivait des poèmes, de les lui envoyer ce qu’elle fit et il l’a éditée de suite. Guy Chambelland est décédé l’année dernière et elle le considère comme un maître qui lui a presque tout appris sur la poésie et l’a conseillée dans ses lectures. Elle ne comprend pas qu’un poète ne puisse pas lire de poésie car elle en lit beaucoup. Elle n’est pas complètement satisfaite de son deuxième livre car Guy Chambelland avait refusé de l’éditer. Il lui reste la nostalgie de ne pas avoir su répondre à l’attente de son premier éditeur.

Elle a une maîtrise de traduction et dans ce cadre, a traduit de l’américain, le recueil "Crossing the water" ("La traversée") de Silvia Plath, recueil accepté par Marc de Launay, directeur de la collection de poche poésie/Gallimard et en attente d’édition actuellement. Elle a aussi traduit l’autobiographie des œuvres de William Carlos Williams, - ce qui n’avait pas encore été fait -. La traduction a été refusée car l’éditeur lui a dit de traduire d’abord ses poèmes de jeunesse (ceux des années 20).

Les livres qu’elle a écrit (sept au total), sont disponibles à la librairie "La boite à livres" à Tours et elle a choisi de nous parler plus particulièrement de deux : "Patiences" et "Chantier d’enfance" dans le cadre de ce colloque. Deux comédiens nous ont lu ensuite intégralement le premier. À la fin de cette soirée, je repartis avec dans la tête, un parfum de lilas aux réminiscences de sa grand-mère disparue.

 

 

Catherine RÉAULT-CROSNIER

Mars 1997