À LA MÉMOIRE DE BÜHLER

 

Le plan de ce jardin fut conçu par un maître.

Il a voulu qu’il soit citadin et champêtre,

Que s’y trouvent mêlés, sans rien d’artificiel,

Les prestiges de l’eau, de la terre et du ciel ;

Que poussent en accord l’herbe, la fleur et l’arbre,

Et que la rose s’ouvre au flanc poli du marbre.

C’est ainsi que l’azur luit dans la frondaison,

C’est ainsi que le jour épouse le gazon,

C’est ainsi qu’un bouquet de douces rêveries

Vous attend sur un banc des Prébendes fleuries.

Il est d’autres jardins dans notre beau terroir,

Il n’en est pas de plus agréable à revoir.

Nul autre, présentant ses grâces assemblées,

Ne donne, au promeneur parcourant les allées,

Ce choc discret qui va du cœur à la raison,

Cet élargissement du terrestre horizon,

Ce plein consentement de l’être qui fait dire :

Ne cherchons pas plus loin le pays du sourire.

 

Extrait de " Prébendes d’Oé "

 

Gaston LUCE

 

Poète tourangeau du début du XXème siècle