S'élevant de l'homme dans le soleil levant,
La conscience de l'âme soulève en rêvant
Les vantaux de ses deux yeux enclins au nuage
D'eau, de cristaux de glace, de systèmes de glisse,
D'essor, puis de chute souvent nue de langage.

Devant la dépression naturelle où se lisse
Une stupeur qu'il traque depuis la coulisse,
L'homme est sage en méditation tel Saint-John Perse.
Amères, deux larmes s'enlèvent en silence.
L'homme est un charpentier et le vent le disperse.

Avant le mouvement dispensé qui s'élance
Et bouscule tous ses paravents qu'il balance,
Le vent, disposé à le distraire de sa force,
Lui insuffle ce souffle de ses renaissances :
Inspirateur est l'élément qui le renforce.

Ce lever de l'homme dans ce monde d'essences
S'assimile au summum de mille réjouissances.
Seul l'ascète, servant ce souffle qui traverse
L'espace de l'esprit, entre en transmigration.
L'homme est un charme ancien et le vent le renverse,

Mais disperse à nouveau l'âme et sa compassion.

Philippe HERMAND

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