"Mur de poésie de Tours" 2002 - Poètes dont une rue de Tours porte le nom

 

COMBAT DU CID CONTRE LES MAURES

 

Cette obscure clarté qui tombe des étoiles
Enfin avec le flux nous fit voir trente voiles ;
L’onde s’enfle dessous, et, d’un commun effort,
Les Maures et la mer montent jusques au port.
On les laisse passer ; tout leur paraît tranquille ;
Point de soldats au port, point aux murs de la ville.
Notre profond silence abusant leurs esprits,
Ils n’osent plus douter de nous avoir surpris ;
Ils abordent sans peur, ils ancrent, ils descendent,
Et courent se livrer aux mains qui les attendent.
Nous nous levons alors, et tous en même temps
Poussons jusques au ciel mille cris éclatants.
Les nôtres, à ces cris, de nos vaisseaux répondent ;
Ils paraissent armés, les Maures se confondent,
L’épouvante les prend à demi descendus ;
Avant que de combattre ils s’estiment perdus.
Ils couraient au pillage, et rencontrent la guerre ;
Nous les pressons sur l’eau, nous les pressons sur terre,
Et nous faisons courir des ruisseaux de leur sang,
Avant qu’aucun ne résiste ou reprenne son rang.

 

Extrait de « Le Cid »

 

Pierre CORNEILLE

(1606 - 1684)

 

Né à Rouen, il étudia d’abord le droit puis fut attiré par la poésie et l’art dramatique. Il est considéré comme le père de la tragédie française. Il écrivit « Le Cid » en 1636, « Horace », « « Cinna », « Polyeucte ». C’est un véritable créateur de l’art classique au théâtre. Il est décédé à Paris.

 

Une rue de Tours porte son nom.