"Mur de poésie de Tours" 2002 - Poètes dont une rue de Tours porte le nom

 

LE COUP DE MARTEAU

 

Au temps lointain où le dénommé Marc Lefort
Était mécanicien sur la ligne du Nord,
Où le nommé Prosper-Nicolas Lacouture
Était mécanicien sur la Grande Ceinture,
Où les nommés Lafesse et Gustave Pruneaux
Étaient chauffeurs sur la ligne des Moulineaux,
(Champ-de-Mars-Saint-Lazare) ; en ce même temps, dis-je

- Et cette vérité tient presque du prodige -,
Le nommé Jean-Paul-Antoine-Oscar Panais
Menait l’express sur la ligne du Bourdonnais.
C’était un grand garçon à l’humeur assagie
De bonne heure, vivant d’un verre d’eau rougie
Et d’un croûton de pain rassis barbouillé d’ail,
Qui jamais n’eût emménagé sans faire un bail,
Et dont les gens disaient : « C’est une demoiselle. »
Contents de lui, ses chefs l’estimaient pour son zèle,
Prisaient fort son intelligence et trouvaient bon
Qu’il économisât sur ses frais de charbon.

 

Georges COURTELINE

(1858 - 1929)

 

Cet écrivain né à Tours sous le nom de Georges MOINAUX, voulait être poète ; mais ses poèmes n’obtenant pas le succès escompté, il se tourna vers des récits « Le Train de 8 h 47 », « 1888 »... et des comédies « Boubouroche », « 1893 », « La Paix chez soi », qui eurent dès le départ, un succès étonnant. Son analyse de la vie bourgeoise, militaire et celle des fonctionnaires est ironique et met en relief le côté absurde jusqu’à l’excès déclenchant le rire. Bien qu’ayant reçu le grand prix de l’Académie française et qu’étant élu à l’Académie Goncourt, Georges COURTELINE ne s’est jamais pris au sérieux.

 

Une rue de TOURS porte son nom.