"Mur de poésie de Tours" 2002 - Poètes dont une rue de Tours porte le nom

 

DIVERTISSEMENT

 

Cet amour dont nos cœurs se laissent enflammer,
Ce charme si touchant, ce doux plaisir d’aimer,
Est le plus grand des biens que le ciel nous dispense.

Livrons-nous donc sans résistance
À l’objet qui vient nous charmer.

Au milieu des transports dont il remplit notre âme,
Jurons-lui mille fois une éternelle flamme.
Mais n’inspire-t-il plus ces aimables transports ?
Trahissons aussitôt nos serments sans remords.
Ce n’est plus à l’objet qui cesse de nous plaire
Que doivent s’adresser les serments qu’on a faits,

C’est à l’Amour qu’on les fit faire,

C’est lui qu’on a juré de ne quitter jamais.

 

Premier couplet

Jurer d’aimer toute sa vie,
N’est pas un rigoureux tourment.
Savez-vous ce qu’il signifie ?
Ce n’est ni Philis, ni Silvie,
Que l’on doit aimer constamment ;
C’est l’objet qui nous fait envie.

 

Extrait de « La Fausse Suivante »

 

MARIVAUX

(1688 - 1763)

 

Pierre Carlet, dit MARIVAUX a écrit des romans « La Vie de Marianne », « Le Paysan parvenu », des articles de journaux, des comédies « La Double Inconstance », « Le jeu de l’amour et du hasard », « Les Fausses Confidences ». Il se montre critique vis-à-vis de la poésie classique et il excelle dans la parodie et le pastiche. Dans ses comédies, il mêle le rire et l’émotion avec subtilité, d’où le terme de « marivaudage ».

 

Une allée de Tours porte son nom.