"Mur de poésie de Tours" 2005

Poètes dont une rue de Tours porte le nom

 

NÄNIE

 

Auch das Schöne muβ sterben ! Das Menschen und Götter bezwinget,

Nicht die eherne Brust rührt es des stygischen Zeus.

Einmal nur erweichte die Liebe den Schattenbeherrscher,

Und an der Schwelle noch, streng, rief er zurück sein Geschenk.

Nicht stillt Aphrodite dem schönen Knaben die Wunde,

Die in den zierlichen Leib grausam der Eber geritzt.

Nicht errettet den göttlichen Held die unsterbliche Mutter,

Wann er, am skäischen Tor fallend, sein Schicksal erfüllt.

Aber sie steigt aus dem Meer mit allen Töchtern des Nereus,

Und die Klage hebt an um den verherrlichten Sohn.

Siehe ! Da weinen die Götter, es weinen die Göttinnen alle,

Daβ das Schöne vergeht, daß das Vollkommene stirbt.

Auch ein Klaglied zu sein im Münd der Geliebten, ist herrlich,

Denn das Gemeine geht klanglos zum Orkus hinab.

 

Friedrich SCHILLER

(1759 - 1805)

 

Écrivain allemand, SCHILLER est l’auteur de drames historiques « Les Brigands », « La Conjuration de Fiesque », « Don Carlos », « Marie Stuart »... et de poésies lyriques « L’Hymne à la joie », « Ballades »... Poète de l’idéal, à la recherche d’une philosophie idéaliste, il nous laisse de nombreux écrits : pièces de théâtre, poésie, ouvrages philosophiques, historiques, correspondance avec GOETHE, revues...

Une rue de TOURS porte son nom.

 

NÉNIE

 

Le Beau doit aussi mourir ! Il contraint hommes et dieux,

Il n’apaise pas la poitrine d’airain de Zeus, stygien.

Une fois seulement l’amour a attendri le maître des ombres,

Et encore sur le seuil, sévère, il rappela son cadeau.

Non, Aphrodite ne calme pas la blessure du bel enfant,

Son corps est fragile, le cruel sanglier l’ouvrit.

La mère immortelle ne sauve pas le héros divin,

Quand il tombe à la porte de Scée, la coupe est pleine.

Mais elle se lève de la mer avec toutes les filles de Nérée,

Et elle chante sa plainte sur son fils de gloire.

Regarde ! oui, les dieux pleurent, toutes les déesses pleurent,

Le Beau s’en va, le Parfait meurt.

Superbe est ce chant funèbre prêt à sortir de la bouche de l’aimée,

Car l’ordinaire descend, muet, dans l’Orcus.

 

Traduction de Catherine RÉAULT-CROSNIER