7èmes RENCONTRES LITTÉRAIRES
DANS LE JARDIN DES PRÉBENDES, À TOURS

Vendredi 26 août 2005, de 17 h 30 à 19 h

 

Gilbert LELORD,

spécialiste de l’autisme à l’écoute du vulnérable

Portrait de Gilbert LELORD par Catherine RÉAULT-CROSNIER.

 

Lire la présentation de cette « rencontre ».

 

Docteur en médecine et Docteur d’État en sciences naturelles, Gilbert Lelord a été professeur émérite de physiologie au CHU de Tours (Université François Rabelais) où il a exercé de 1970 à 1995. L’alliance de ces deux spécialités, la clinique et la physiologie, lui a permis d’aborder différemment la conception de l’autisme dont voici une définition :

« Un consensus semble établi pour considérer que l’autisme correspond à :
- des troubles des capacités de communication à la fois verbale et non verbale ;
- des troubles de la socialisation (à la fois déviante et retardée)
- des troubles répétitifs : stéréotypies, compulsions, routines…
 » (L’autisme de l’enfant, p. 19).

C’est donc un « trouble du développement non seulement retardé mais déviant (atypique) ». (L’autisme de l’enfant, 1990, p. 19).

Gilbert Lelord est devenu Chef de service Honoraire du service de Pédopsychiatrie du CHU de Tours. Tourangeau d’adoption, il est aussi un écrivain de talent qui a publié de nombreux ouvrages médicaux dont certains destinés à la population générale, et aussi un plus récent à caractère littéraire ce qui explique sa place dans le cadre des rencontres littéraires au jardin des Prébendes à Tours.

7èmes Rencontres littéraires dans le jardin des Prébendes à Tours, le 26 août 2005 sur Gilbert Lelord.

Sa biographie :

Né le 24 janvier 1927 à Saint-Étienne-de-Montluc en Loire-Atlantique, Gilbert Lelord est issu d’ancêtres cultivateurs et marins. Son père dirigeait un cabinet d’assurances et a été réélu maire pendant de nombreuses années. Sa mère était musicienne et aidait son père dans son travail. Gilbert Lelord a commencé à lire et écrire à la grande école, à trois ans et il y avait déjà dans sa classe, un autiste bien accepté par la maîtresse et ses camarades. Gilbert Lelord aimait déjà savoir la cause des évènements et ses parents devaient répondre à l’assaut de ses « Pourquoi ? » :

« pourquoi on ne met pas de moteur au moulin à café ? » (c’est lui qui tournait la manivelle), « pourquoi on ne fait pas une huile de foie de morue parfumée à la menthe ? » (L’exploration de l’autisme, p. 22)

Un de ses cousins éloignés fut généraliste à Paris. Quant à lui, il débuta ses études de médecine à seize ans et fut interne en psychiatrie en 1951, à l’hôpital de Perray-Vaucluse, en région parisienne ; il est alors confronté pour la première fois avec l’autisme à cette date. Il est en effet intrigué par le comportement étrange d’un malade autiste, Monsieur Govelle qui dessine en série des bustes de Beethoven (L’exploration de l’autisme, p. 17).

En 1952, il se marie à Angèle Maître, « une blonde aux yeux noirs, belle et élégante » (L’exploration de l’autisme, p. 165). Travailleur acharné, compris et soutenu par son épouse, il poursuit ses études.

Il aura deux enfants dont le psychiatre et écrivain François Lelord, (son fils cadet) qui a écrit récemment « Ulik et le désordre amoureux ». Le proverbe « tel père, tel fils » trouve ici sa pleine signification. En 1970, Gilbert Lelord passe avec succès, son agrégation de physiologie puis dirige le service de psychiatrie infantile du CHU de Tours. (L’exploration de l’autisme, p. 162). Un peu plus tard, une convention a été instaurée entre l’Institut de neuropsychiatrie de l’Université de Los Angeles et la faculté de médecine de Tours, grâce au Professeur Gilbert Lelord.

Le Professeur Gilbert Lelord est un spécialiste internationalement reconnu de l’autisme et du développement de l’enfant. Fin clinicien, physiologiste averti, Gilbert Lelord est réputé pour son travail effectué avec une équipe dynamique du CHU de Tours ; il a cherché à analyser la réaction du système nerveux des autistes devant les informations de l’environnement ; il a pu démontrer que l’autisme de l’enfant est lié à un trouble du développement du système nerveux et non une pathologie purement psychologique. L’autisme est un trouble psychique qui se caractérise par une déconnexion du cerveau par rapport à l’environnement c’est-à-dire que l’enfant peut avoir des gestes stéréotypés mais non appropriés et qu’il perd le contact avec les autres ; il ne regarde pas l’autre, ne sursaute pas au bruit, reste enfermé dans son monde. « L’utilisation d’échelles d’évaluation, souvent modifiées, pour devenir de plus en plus performantes a beaucoup aidé à faire une analyse très rigoureuse des résultats. » (texte de Michel Baÿ, fourni par Gilbert Lelord, p. 2) Ces échelles ont été testées par le personnel médical et ont permis une approche pratique de l’évaluation.

Le Professeur Émile Aron, doyen de la faculté de médecine, a présenté à l’Académie de médecine, la candidature du Professeur Gilbert Lelord, comme correspondant national en physiologie. (L’exploration de l’autisme, p. 174)

Gilbert Lelord accepta d’entreprendre des recherches sur l’amélioration pharmacologique de l’autisme lors de la prescription de fortes doses de vitamine B6, suite à des essais américains… et essaya d’en tirer des conclusions exploitables. Il est de plus fondateur de l’équipe « Autisme » de l’unité INSERM 316 de Tours, responsable de la convention de recherches liant la faculté de Médecine de Tours au Neuropsychiatric Institute (NPI) de l’Université de Californie-Los Angeles, correspondant national de l’Académie de Médecine, Officier des Palmes Académiques (1988), Chevalier de la Légion d’Honneur (avril 1993).

En 1983, le Professeur Gilbert Lelord a fondé à l’initiative de parents et de professionnels une association, L’ARAPI qui a pour but de promouvoir et de favoriser le développement de la recherche sur l’autisme et la diffusion des connaissances. Le Conseil d’administration de cette association est assisté d’un Comité Scientifique, à majorité professionnelle, qui donne son avis sur les recherches entreprises ou à entreprendre, ainsi que sur toute question d’ordre scientifique. Grâce à Gilbert Lelord, de 1983 à 1986, l’ARAPI est devenu un mouvement associatif innovant ayant la particularité de regrouper les parents de toute tendance et les professionnels de toutes écoles. En juin 1984, est signée la convention inter universitaire entre la faculté de médecine de Tours et l’Université de Californie Los Angeles ; c’est une étape dans la diversité des échanges possibles.

Le Professeur Gilbert Lelord est le premier Président du Conseil Scientifique de l’ARAPI. (Le président de l’ARAPI en 2004, est le Professeur Bernadette Rogé, de l’UFR de psychologie et du Centre d’études et de recherches en psychopathologie (CERPP) à Toulouse ; elle est aussi responsable de l’Unité Autisme du CHU de Toulouse.)

Gilbert Lelord que j’ai eu la chance de côtoyer en tant qu’externe dans les années 1980, alors qu’il était encore professeur en pédopsychiatrie au CHU de Tours, a réalisé dans son service, une très utile alliance thérapeutique et éducative, fruit d’échanges constants entre chaque famille et le personnel soignant. Ses recherches ont porté tout d’abord sur les mécanismes cérébraux de l’apprentissage. Des faits nouveaux ont été mis en évidence : une « Acquisition Libre » et une « Imitation Libre », toutes deux spontanées, permettant à l’enfant, grâce à sa propre initiative, de maîtriser progressivement son environnement. Ces explorations neuropsychologiques ont ensuite été appliquées à l’autisme de l’enfant, longtemps considéré comme lié aux erreurs éducatives de la mère.

Gilbert Lelord et les membres de son équipe INSERM, utilisant des techniques de pointe, ont ainsi montré que les difficultés des enfants autistes étaient accompagnées d’anomalies localisées de la circulation cérébrale. Plus récemment, ils ont, pour la première fois, signalé chez ces enfants l’existence de particularités portant sur des gènes contrôlant le développement du système nerveux.

Ces résultats originaux ont suscité en France comme à l’étranger, des recherches de biologie moléculaire et d’imagerie cérébrale, en vue de préciser les différentes composantes du trouble autistique. Ils ont permis d’élaborer à Tours, des outils d’évaluation et de traitement, en particulier avec Catherine Barthélémy, la « Thérapie d’Échange et de Développement », dont l’efficacité repose sur la connaissance précise et individuelle des insuffisances cérébrales décelées dans ce trouble » (texte biographique donné par Gilbert Lelord, p. 1)

En 2000, Gilbert Lelord a écrit la préface de « Ma vie d’autiste » de Temple Grandin.

 

Le Professeur Gilbert Lelord est tourné vers l’avenir. Il a dédicacé le lundi 13 avril 2004, son livre « Invulnérables » au salon de thé « L’escale » de la Boite à Livres, rue Nationale à Tours.

Les 15 et 16 mai 2004, avaient lieu à Tours, les troisièmes journées de l’autisme organisées par la Fondation France Télécom, Autisme France et Sésame Autisme. Dans ce cadre, le samedi 15 mai 2004, il a pris la parole pour ouvrir le congrès de l’ARAPI, l’Association pour la recherche sur l’autisme et la prévention des inadaptations, au centre de congrès de Tours, le Vinci. Voici un extrait de son message d’espoir :

« L’autisme est une des plus grandes détresses car la communication qui nous permet de vivre en société, est atteinte. En matière de thérapie, il reste beaucoup à faire mais les petites victoires que nous développons deviendront peut-être un jour de grandes victoires. » (NR d’Indre-et-Loire du 17 mai 2004)

La lutte contre l’autisme est le cheval de bataille de Gilbert Lelord par tous les moyens publics ou privés, par exemple la commanderie des Anysetiers (confrérie de cafetiers) a remis un chèque de 1000 euros à l’Association pour la recherche de l’autisme et la prévention des inadaptations (ARAPI) en octobre 2004.

Le dernier livre de Gilbert Lelord, « Invulnérables - Comment un enfant devient un saint » a été à l’honneur, lors de la deuxième journée du livre, à l’Académie nationale de médecine, (16 rue Bonaparte, 75006 Paris), le 18 septembre 2004. Cette intervention était comprise dans le chapitre, « à l’écoute de l’enfance ». C’est pour cet auteur, une reconnaissance de plus.

 

Son portrait :

Les journalistes n’hésitent pas à lui trouver « l’air d’un gentleman anglais », avec « dans le regard, la douceur » ; il est vrai que Gilbert Lelord est grand, mince, élégant et a de la distinction dans sa démarche comme les gentlemen du quartier des affaires à Londres. De plus, Gilbert Lelord a un de ses aïeux d’origine anglaise. Pourtant il se sent bien tourangeau d’adoption. D’autre part, certains trouvent une similitude entre les caractères tourangeau et anglais, une impression de froideur qui n’est en fait que liée à un calme pondéré et un esprit de réflexion profonde. Gilbert Lelord prend son temps pour parler posément, doucement car il pèse ses mots et les emploie avec beaucoup de justesse et de finesse. Sous un air doux, il présente une force de volonté assez étonnante, trait familial semble-t-il, puisque par exemple, en pleine Terreur, en 1793, un de ses aïeux n’avait pas hésité à appeler son premier fils Louis. Gilbert Lelord est aussi habitué à annoncer des diagnostics délicats en tant que médecin et il sait qu’il faut le temps aux parents pour prendre conscience d’un handicap, d’un problème ; sa manière de parler spontanément facilite l’acceptation et la compréhension.

Gilbert Lelord a la sagesse d’un grand-père posé, réfléchi qui est à l’écoute des autres. Il allie cette grande qualité à celle d’un travailleur acharné et passionné. Sa gentillesse et sa simplicité étonnent chez un homme d’une telle compétence. Son talent de conteur, son esprit précis, son amour profond de la profession exercée comme une vocation, ne font qu’augmenter sa valeur. Il n’a exclu personne de ses études et a privilégié le travail de groupe, favorisant la richesse des échanges, le partage, l’amitié au service de la recherche. Les avis donnés, nombreux et divers, lui sont apparus d’une extrême richesse et non un frein à la découverte. Il a su écouter la pluralité des idées des autres au service de la recherche. Gilbert Lelord nous donne là, une belle leçon d’humilité, d’intelligence, de passion médicale associée à un humanisme omniprésent.

 

Son œuvre :

L’activité de Gilbert Lelord est intense. Il est « membre de divers organismes nationaux et internationaux, auteur de nombreuses publications et d’ouvrages traduits en plusieurs langues. Ses travaux, qui jouissent d’une excellente réputation, ont contribué à modifier notre conception de l’autisme, considéré désormais comme un trouble du développement. » (texte biographique, p. 1)

Son temps est partagé entre la réflexion et la pratique, la recherche et l’échange, ce qui se traduit par la sortie de livres qui sont en lien avec ses nombreux colloques.

En 1987 et 1988, quatre colloques de l’ARAPI eurent lieu et Gilbert Lelord fut l’un des initiateurs. En 1992, France Télécom mettra en place, une merveilleuse initiative, en créant le comité « Autisme ».

En 1990, il publie aux éditions Masson, « L’autisme de l’enfant » en collaboration avec le Professeur Dominique Sauvage qui dirige actuellement le service de pédopsychiatrie clinique au CHU de Tours et avec lequel j’ai eu l’occasion de travailler lors de mes études de médecine puis lors de formations de perfectionnement. Dans ce livre, le Professeur Gilbert Lelord étudie cliniquement avec son confrère, l’autisme, fait le point des connaissances et des conceptions actuelles, évalue les signes d’appel, nous montre l’intérêt de l’utilisation des méthodes audiovisuelles au service de la recherche, par exemple la vidéo au quotidien, les prises de vue significatives, tout cela en vue de mieux appréhender l’autisme :

« La vidéo a connu un essor considérable depuis une dizaine d’années ; la compétence acquise par les utilisateurs et l’acquisition d’équipements performants devraient permettre dans les prochaines années de développer encore le secteur de la recherche clinique, d’améliorer l’enseignement et de mieux répondre aux besoins des familles ou des professionnels. » (L’autisme de l’enfant, p. 96)

Une première échelle d’évaluation de l’autisme existait déjà, l’échelle ERC-A, créé par Gilbert Lelord et Catherine Barthélémy. Les items proposés au médecin sont regroupés en sept rubriques :

« Retrait autistique, troubles de la communication verbale et non verbale. Réactions bizarres à l’environnement. Motricité perturbée. Réactions affectives inadéquates. Troubles des grandes fonctions instinctives. Troubles de l’attention, des perceptions et des fonctions intellectuelles. » (L’autisme de l’enfant, p. 105)

Le Professeur Gilbert Lelord, avec son confrère, le Professeur Dominique Sauvage qui débuta comme interne dans son service puis devint un de ses deux successeurs, a cherché à améliorer cette vision de l’autisme avec une autre grille d’évaluation, l’échelle ERC-N, fruit de leur pratique et de l’observation, et qui contient les rubriques suivantes :

« Socialisation (préfère être seul, ignore les autres, peu ou pas d’échanges, pas de contact avec le regard). Communication (pas par la voix, pas de mimiques expressives, de sourire, de gestes ou d’attitudes expressifs, n’imite pas les gestes, la voix d’autrui). Adaptation à l’environnement (par exemple l’utilisation inappropriée des objet.). Tact, tonus, motricité (dont stéréotypies). Réactions émotionnelles et instinctuelles (agressivité envers lui ou les autres…). Attention-perception (indifférence, réaction paradoxale ou sélective…) » (L’autisme de l’enfant, p. 205)

Avec l’analyse des films familiaux, les apports des questionnaires, l’utilisation d’une échelle de diagnostic plus performante, une nouvelle étape est franchie. Ne sont pour autant pas délaissées des pistes possibles comme les causes biochimiques ou les facteurs génétiques. Ce livre est donc tourné vers l’avenir et les progrès à espérer, même si l’humilité reste d’actualité devant tout ce qu’il reste encore à découvrir. Gilbert Lelord en humaniste souhaite « apporter dès à présent un réconfort aux enfants, aux familles et aux équipes qui mettent toutes leurs qualités humaines au service de ces souffrances et de ces espoirs. » (L’autisme de l’enfant, p. 293)

 

En 1991, le Professeur Gilbert Lelord publie « Les échelles d’évaluation clinique en psychiatrie de l’enfant » aux éditions « Expansion Scientifique française ». Cet ouvrage est coédité avec Catherine Barthélémy, son successeur dans le service d’évaluations et d’explorations au CHU de Tours.

Cette même année, en collaboration avec Anne Beaugerie-Perrot, Gilbert Lelord a sorti un autre ouvrage, « Intégration scolaire et autisme » (éditions PUF).

En 1995, « L’autisme de l’enfant : la thérapie d’échange et de développement » est paru aux éditions Expansion Scientifique française. C’est un ouvrage à plusieurs auteurs, Catherine Barthélémy, Laurence Hameury et Gilbert Lelord. Il sera traduit en italien en 1997 puis en anglais en 1998.

En 1996, Gilbert Lelord écrit la préface de « Autisme du jeune enfant, développement psychologique et régulation de l’activité » aux éditions Expansion Scientifique française. C’est l’ouvrage d’un de ses collaborateurs, Jean-Louis Adrien, aujourd’hui professeur de psychologie à l’Université de Paris V. Il s’agit de créer et de mettre en œuvre des évaluations psychologiques bien adaptées à ces enfants.

Le Professeur Gilbert Lelord a donc été très productif dans son travail médical jusqu’à sa retraite en 1998.

Cette année-là, il a publié chez Grasset, « L’Exploration de l’autisme : le médecin, l’enfant et sa maman », livre de vulgarisation pour mettre la médecine à la portée de tous. Gilbert Lelord considère que ce livre pourrait s’intituler « Vulnérables » en complémentarité avec son dernier livre « Invulnérables – comment un enfant devient un saint ». « Peut-être les « invulnérables » sont-ils venus à l’aide des « vulnérables » et réciproquement ? » (lettre de Gilbert Lelord à Catherine Réault-Crosnier, le 20 juin 2004). Ce livre se présente sous forme d’une autobiographie ce qui en facilite l’accès. « Ce récit est un peu comme un roman, où l’histoire de l’auteur est intimement liée à celle de l’autisme. » (texte de Michel Baÿ, fourni par le Professeur Lelord, p. 2).

Gilbert Lelord nous donne tout d’abord, la définition de l’autisme d’après Kanner en 1943 :

« (…) l’autisme est une incapacité innée à établir des relations normales avec les gens et avec les situations. » (L’exploration de l’autisme, p. 8)

Kanner avait aussi remarqué que « ces enfants n’étaient pas nécessairement retardés et que certains d’entre eux témoignaient de capacités intellectuelles supérieures aux apparences. » (L’exploration de l’autisme, p. 37)

L’écrivain insiste sur le fait que l’autisme est lié à un trouble de fonctionnement du système nerveux : « le fonctionnement cérébral de l’enfant autiste est particulier et cela pour des opérations aussi simples que la compréhension d’un signal ou l’imitation d’un mouvement. » (L’exploration de l’autisme, p. 9). Par exemple, la communication, la vie émotionnelle et instinctive sont différentes par rapport aux autres enfants.

La maman n’y est plus considérée comme coupable mais comme personne indispensable à l’établissement du diagnostic et à la mise en œuvre du traitement. Une alliance thérapeutique est instaurée en collaboration avec les parents. L’écrivain, par son expérience personnelle et professionnelle, nous fait entrer dans l’histoire de l’autisme, nous permet de voir la complexité du problème, la difficulté de le résoudre et les perspectives de traitements. Son talent de conteur évite la lassitude car il sait garder un ton vivant et se mettre à la portée de tous. Il « a l’art de décrire avec des termes simples des choses qui semblent parfois bien compliquées telles que « l’onde cérébrale d’imitation » ou « l’onde d’acquisition libre ». Qu’il s’agisse d’expériences physiologiques ou d’examens chimiques, tout est écrit avec une telle clarté que le récit en est rendu presque attrayant, » (texte de Michel Baÿ, fourni par le Professeur Lelord, p. 3)

Dans l’autisme, le cerveau répond de manière inhabituelle, par exemple faiblement là où les autres enfants répondent fortement et inversement. Partant de là, Gilbert Lelord a cherché à analyser les ondes cérébrales, en particulier la relation entre les ondes alpha et la suite dans les idées, les mini-ondes et la cohésion de la pensée, les variations des ondes aux stimuli visuelles, auditifs, au tact… De plus un mécanisme de régulation de la motricité intervient. Gilbert Lelord a cherché les variations de l’onde cérébrale d’imitation et d’acquisition chez l’autiste ; trois témoins lui ont paru fondamentaux : clinique, électroencéphalographique et biochimique pour déboucher sur un traitement à la fois médicamenteux et de réapprentissage.

En mai 1985, à Tours eut lieu la journée nationale de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent. Catherine Barthélémy, très engagée dans l’équipe du Professeur Lelord, y a présenté un rapport sur l’évaluation de l’autisme, à travers les différents symptômes repérables pour essayer de diagnostiquer plus tôt, de mieux comprendre et mieux traiter l’autisme, ce qui était pour l’époque, une révolution. Pourtant l’observation attentive ne pouvait qu’aider à progresser dans la connaissance de ce handicap. Catherine Barthélémy a succédé à Gilbert Lelord comme professeur de physiologie, chef de service d’explorations fonctionnelles et présidente de l’ARAPI.

En 1976, une association « AESPHOR », aide aux enfants suivis en psychothérapie à l’hôpital régional, a pu naître grâce à la motivation des parents concernés et grâce au Lions Club. (L’exploration de l’autisme, p. 139)

« En 1987, Léandre Pourcelot, professeur de biophysique à la faculté de médecine de Tours » et Gilbert Lelord déposent « auprès de l’INSERM une demande de création d’unité de recherches intitulée : « Le système nerveux du fœtus à l’enfant : développement, circulation et métabolisme. » » (L’exploration de l’autisme, p. 157)

Un livre de l’équipe du professeur Lelord « a reçu en 1995 le prix du troisième Salon international de psychiatrie et du système nerveux central, récompensant le travail en équipe. », permettant ainsi une meilleure reconnaissance. (L’exploration de l’autisme, p. 117)

L’autiste peut développer l’imitation libre ; le cerveau gauche est spécialisé dans le langage, le raisonnement, la déduction, la classification, le cerveau droit dont les autistes « se servent » beaucoup, est spécialisé dans la perception des images, l’espace, la perspective, la mélodie. (L’exploration de l’autisme, p. 190 et suivantes). Des anomalies des gènes du développement du système nerveux sont recherchées dans l’autisme pour expliquer la « cacophonie cérébrale » de ces enfants.

Les différentes échelles d’évaluation du comportement autistique sont expliquées, par exemple, celles basées sur l’appréciation des sens, de l’échange, du langage, de l’émotion. Gilbert Lelord nous raconte « comment est née la Thérapie d’échange et de développement qui découle d’observations cliniques et des enseignements liées aux épreuves physiologiques. » (texte de Michel Baÿ, fourni par le Professeur Lelord, p. 3).

« De même que l’acquisition libre préside à la conquête de l’univers, de même l’imitation libre, elle-même bien visible sur l’électroencéphalogramme, permet d’accéder aux relations avec autrui et de réaliser la réciprocité des échanges, (…) » (L’exploration de l’autisme, p. 251)

Ainsi l’intégration sociale des personnes autistes est en voie de réalisation même s’il reste encore beaucoup d’inconnu. L’alliance thérapeutique, débutée en 1977, est maintenant pleinement efficace et main dans la main, chercheurs, parents et enfants concernés, vont pouvoir avancer pour le meilleur épanouissement possible des autistes. Gilbert Lelord à travers ce livre, nous offre ces « vies touchantes d’enfants vulnérables qui ne demandent qu’à être aidés pour lutter contre l’adversité… et ces parcours douloureux et souvent incompris des mères, mais aussi des infirmières… avec l’espoir qu’un jour, les petits pas deviendront des grands pas. » (dédicace de son livre, le 14 novembre 2004)

Ses écrits se caractérisent par le fait qu’ils sont tous centrés sur l’autisme jusqu’en 2004, qu’ils sont nombreux, à la pointe de la recherche. Gilbert Lelord aime aussi encourager ceux qu’il connaît en préfaçant leurs ouvrages ou est à l’aise dans des ouvrages qui reflètent un travail de groupe, à plusieurs auteurs. C’est un homme qui aime échanger et pense que l’enrichissement est plus grand si chacun peut s’exprimer.

 

Sa retraite lui sert de déclic à une autre approche qui va créer l’impulsion nécessaire à la sortie d’un nouvel ouvrage.

Cet ouvrage, « Invulnérables – Comment un enfant devient un saint » est sorti en avril 2004, chez l’Harmattan. Il ne concerne l’autisme qu’indirectement puisqu’il correspond à l’étude psychologique de l’invulnérabilité des saints, en utilisant, cette fois encore, des outils d’évaluation. Il est le fruit de son expérience accumulée au fur et à mesure des années et de longues recherches enrichies de son expérience scientifique, dans le but de donner « des chances d’être… moins vulnérables ! aux blessures de la vie… » (extrait de l’analyse de Michel Duhamel, prêtre diocésain). Ce livre analyse la vie de dix saints à travers leur personnalité ; par exemple François de Sales est le plus invulnérable, Thérèse d’Avila la plus dynamique, Thérèse de Lisieux la plus recueillie.

Dès sa retraite, Gilbert Lelord se consacre à une recherche importante sur l’invulnérabilité des saints. D’où provient l’invulnérabilité d’esprit ? De nombreux facteurs entrent en ligne de compte : l’éducation, l’aptitude à résister aux agressions, les capacités d’adaptation familiales, le caractère génétique… Se servant par la même occasion de ses acquis sur la connaissance du comportement des enfants, de leurs déviances, de leurs impulsions et de leurs enrichissements, Gilbert Lelord nous met en relation avec des saints. Ce livre pourrait s’intituler : « Brèves vies de dix grands saints », nous confie Michel Duhamel, prêtre diocésain qui l’a analysé et a donné son avis :

« C’est une agréable initiation à la sainteté chrétienne entre le XII° et le XX° siècle. (…) L’intérêt de cette étude est double. D’une part elle ouvre quelques pistes sur les déterminants humains de la sainteté (…). D’autre part elle donne aux parents quelques conseils pour favoriser la croissance morale et spirituelle de leurs enfants (…) » (Michel Duhamel)

Étrangeté que d’analyser le mode de vie et le tempérament des saints, de leur donner des notes en rapport avec leur manière de réagir face à l’adversité, point de départ pour tester l’invulnérabilité des enfants ! C’est la gageure que s’est fixé Gilbert Lelord dans ce livre, à travers dix enfants extraordinaires : François d’Assise, Catherine de Sienne, Thérèse d’Avila, François de Sales, Vincent de Paul, Jean-Marie Vianney qui est le curé d’Ars, Catherine Labouré, Bernadette de Lourdes, Thérèse de Lisieux et Charles de Foucauld.

Les cinq principaux traits de tempérament qui ont été choisis par Gilbert Lelord, ne l’ont pas été par hasard. C’est le fruit de longues recherches sur l’enfant et l’adulte, réalisées par des psychologues modernes. Voici ces traits bien décrits dans le « Big five » par P-T Costa et R-R Mc Rae :

Tout d’abord, « L’ouverture » qui est le fait de sujets intéressés par la nouveauté, l’innovation comme par exemple « Thérèse d’Avila, qui, à sept ans, part pour… la croisade. » (p. 10) Plus tard elle réussira la gageure de fonder une trentaine de communautés dans toute l’Espagne (ses « filles » ensuite, essaimeront dans toute l’Europe), dans un climat très hostile en disant « qu’il n’en coûte qu’un peu de peine au début » (p. 75) Thérèse d’Avila a toujours gardé confiance en Dieu qu’elle laisse parler à travers elle : « Fais ce qui est en ton pouvoir, laisse-moi agir et ne te préoccupe de rien. » (p. 73)

Deuxièmement, « La conscience » qui « se traduit par un souci de méthode, de planification ainsi que par une attention incessante portée aux détails. » (p. 10). Saint Vincent de Paul en est un bon exemple car il était un « excellent gestionnaire, doué d’un esprit pratique de paysan. » (p. 10)

Troisièmement, « L’extraversion » qui « est caractérisée par la recherche de contacts et de la compagnie des autres. » (p. 11) Ce fut le cas de François d’Assise qui a eu de nombreux camarades de son âge à l’adolescence.

Ensuite, « Le caractère agréable » c’est-à-dire bienveillant et prévenant, serviable, aimant partager, répugnant aux conflits. Catherine Labouré ou Vincent de Paul qui se sont mis au service des pauvres, en sont des exemples parmi d’autres.

Finalement, « La stabilité émotionnelle » qui « permet, devant l’imprévu, d’être moins affecté que les autres, devant l’adversité, de ne pas être découragé, et, si l’on se sent perturbé, de retrouver très vite son équilibre. » (p. 11)

Gilbert Lelord nous explique ensuite que ce tempérament trouve son plein épanouissement grâce à une ambiance très affirmée d’affection, soit que celle-ci soit donnée par un milieu stable comme pour François d’Assise, soit qu’elle soit recherchée activement, c’est le cas de Thérèse qui affirme son caractère en voulant sa nourrice pour elle seule sinon elle fait des colères épouvantables.

L’adolescence fut pour tous, un moment crucial, sorte de basculement dans les choix, où se joue la destinée. (p. 12)

Chaque chapitre correspond à un saint : tout d’abord l’analyse de sa vie ensuite une réflexion sur les éléments importants qu’il faut approfondir pour mieux comprendre le processus de résistance de chacun aux évènements.

Choisissons un saint, par exemple François d’Assise. C’était un enfant turbulent, un garnement gâté et déluré, un adolescent courtois qui ne demandait qu’à s’amuser avec des amis, un hyperactif avant de devenir un illuminé, puis un meneur d’hommes en toute humilité, « un petit pauvre sans domicile fixe » (p. 21). Le déclic fut pour lui, une dépression, moment de passage qui lui a permis de prendre du recul par rapport à sa manière de vivre. La richesse de son enfance l’a conduit à la pauvreté. La joie a toujours été omniprésente dans sa vie aussi sa stabilité d’esprit ne fait aucun doute.

Claire, née à Assise en 1193, était sage, raisonnable, pieuse jusqu’à ce qu’elle ressente l’appel de la vocation. Elle s’est alors opposée à sa famille avec force.

Catherine de Sienne était une « modeste fille anorexique, vingt-quatrième enfant d’un teinturier ». Elle devint « ambassadeur itinérant auprès des grands de ce monde, nobles, chefs d’état ou de province, et même papes » (p. 39).

Comme quoi la fragilité apparente peut devenir une carapace solide contre l’adversité et la preuve d’une force de caractère sous-jacente qui ne demande qu’à s’exprimer positivement.

Pour Thérèse d’Avila, c’était une enfant précoce qui « aurait pu devenir l’une des grandes figures de la cour d’Espagne. » (p. 65) Elle mettra son esprit conquérant au service de Dieu plutôt qu’au service des hommes et, entrée au Carmel, elle délivrera à tous, un message de courage et de sérénité, laissant à penser qu’elle était une « enfant prédestinée ». (p. 70)

Charles de Foucauld est passé par la dépression puis la boulimie, là où d’autres ont vécu le stade de l’anorexie. Ceci permet de comprendre que la vulnérabilité de chacun peut se transformer en capacité à résister devant l’adversité si le climat familial ou un choc émotionnel permet son expression.

Je ne peux pas dans cet exposé, citer tous les saints évoqués dans le livre, mais l’analyse suit le même chemin pour tous, analyse mathématique, rigoureuse, chiffrée ; les saints parlent tout seuls à travers l’exposé de l’auteur, de l’amour, du don de soi et de la force de caractère prouvant leur résistance devant l’adversité.

Gilbert Lelord termine son livre en reprenant les notations de chaque saint, en analysant leur différence, en essayant d’expliquer la cause de leur évolution. Pour tous, un climat familial d’affection, une éducation religieuse ou recherchant le bien, leur ont été donnés à un moment de leur enfance. Tous ont obtenu les notes maximales pour leur bienveillance et prévenance, pour leur stabilité émotionnelle, pour leur invulnérabilité. Il y a des fluctuations selon les saints quant à l’ouverture à la nouveauté, le sens de l’organisation, l’extraversion mais la plupart du temps ces traits de caractère obtiennent la note maximale.

En conclusion, partant de vies exceptionnelles, Gilbert Lelord dégage des conseils simples basés sur l’affection, le partage (il conseille d’avoir plusieurs enfants), l’intimité familiale plutôt que l’inhumanité des jeux modernes en solitaire, la disponibilité, la présence physique et mentale, la transmission de la foi. (p. 280) pour la construction d’une personnalité épanouie, même dans l’adversité.

La vie des saints peut attirer d’autres écrivains contemporains puisque Martine Le Coz, écrivain de Touraine qui a obtenu le prix Renaudot en 2001, a en particulier, écrit « Catherine d’Alexandrie » édité en 1999. Il est intéressant de comparer la manière de parler de la sainteté de ces deux écrivains. En effet si Gilbert Lelord le fait d’une manière médicale en fin physiologiste avec un côté mathématique, Martine Le Coz insiste plus sur l’aspect philosophique et mystique par exemple dans cet extrait :

« Certes, la prière fait de Catherine une mendiante d’infini ; l’échancrure est alors l’espace même de la foi, et le manque de celle-ci coïncide avec celle-là. » (p. 161)

Martine Le Coz nous décrit l’assurance de cette sainte face à Maximin, l’empereur romain qui voudrait renier sa femme pour l’épouser car il l’admire dans ces élans rhétoriques. Elle reste inattaquable, inébranlable :

« (…) ni les caresses ni les tourments ne pourront me faire renoncer à mon amour. » (p. 49)

Il s’agit bien sûr de l’amour de Dieu et son extase dégage une force de foi extraordinaire. Au regard de Gilbert Lelord, son invulnérabilité ne ferait pas de doute, j’en suis sûre.

Chaque écrivain a sa manière de sentir et pressentir cette force intérieure, Gilbert Lelord le fait en analysant, décortiquant le comportement en vrai chercheur de la vulnérabilité là où Martine Le Coz y arrive avec beaucoup de sensibilité féminine, presque inconsciemment, naturellement :

« Catherine s’élargit et se hausse démesurément jusqu’à l’universel. » (p. 214)

Ces deux écrivains ont donc des sources communes d’inspiration avec une orientation très personnelle qui fait la valeur de chacun. Revenons aux livres de Gilbert Lelord. Gilbert Lelord est un écrivain médecin comme en témoignent ses nombreuses publications sur l’autisme qui, avec la participation de son équipe, restent une référence importante dans le monde entier. Dans son dernier livre, il a pris une orientation plus littéraire qui correspond à l’aboutissement de tous ses livres et est le parallèle de l’avant-dernier sur l’exploration de l’autisme, l’un complétant l’autre. Gilbert Lelord est passé de la vulnérabilité à l’invulnérabilité, du médical pur et mathématique à la réflexion littéraire. Il nous confie lui-même :

« Quelque chose sépare les vulnérables que nous avons connus et qui souffrent d’un trouble du développement du système nerveux, et les invulnérables qui ont reçu des dons exceptionnels. » (commentaires de Gilbert Lelord à Catherine Réault-Crosnier, du 20 septembre 2004)

 

Merci Gilbert Lelord de tout ce que vous avez pu apporter à tous ceux qui vous ont côtoyé, les membres de votre équipe, vos amis dans le monde médical, les familles et les malades et à nous aussi lecteurs qui souhaitons voir nos enfants moins vulnérables aux blessures de la vie.

 

Catherine RÉAULT-CROSNIER

 

BIBLIOGRAPHIE :

 

Ouvrages :

Martine LE COZ, Catherine d’Alexandrie, éditions du Rocher, Monaco, 1999, 290 pages

Gilbert LELORD, « Invulnérables - Comment un enfant devient un saint », éditions L’harmattan, Paris, 2004, 283 pages

Gilbert LELORD, Dominique SAUVAGE, « L’autisme de l’enfant », éditions Masson, Paris, 1990, 300 pages

Gilbert LELORD, « L’exploration de l’autisme. Le médecin, l’enfant et sa maman », éditions Grasset, Paris, 1998, 303 pages

 

Documents fournis par Gilbert Lelord :

Michel BAŸ, analyse du livre « L’exploration de l’autisme », 2 pages

Michel DUHAMEL, analyse du livre « Invulnérables – Comment un enfant devient un saint », 1 page

Gilbert LELORD, lettre à Madame Catherine RÉAULT-CROSNIER du 20 juin 2004

Gilbert LELORD, dédicace du livre « L’exploration de l’autisme » à Madame Catherine RÉAULT-CROSNIER du 14 novembre 2004

 

Pages trouvées sur Internet :

Bibliothèque nationale de France, liste des ouvrages publiés par Gilbert Lelord : http://catalogue.bnf.fr/ (consulté le 10/05/2004)

Site Internet de l’ARAPI – Association pour la recherche sur l’autisme et la prévention des inadaptations : http://perso.wanadoo.fr/arapi/0index.htm (consulté le 10/05/2004)

Bernard RIMNLAND, « Les vitamines B6 (et le magnésium) dans le traitement de l’autisme » : http://www.autisme-montreal.com/traitement/2/B6.html (consulté le 10/05/2004)

Yamina MOKADDEM, analyse du livre « L’exploration de l’autisme : le médecin, l’enfant et sa maman » de Gilbert Lelord : http://www.proaidautisme.org/notes/lelord_1998.htm (consulté le 10/05/2004)

 

Articles parus dans la presse locale :

Bruno CHARASSON, « De l’autisme à l’invulnérabilité des saints », article paru dans l’édition d’Indre-et-Loire de La Nouvelle République du Centre Ouest, du 16 avril 2004

Philippe MARTINET, « Comment la sainteté rend invulnérable ! », article paru dans Le Courrier Français de Touraine du 23 avril 2004

Thierry NOËL, « À la rencontre de l’autisme » article paru dans l’édition d’Indre-et-Loire de La Nouvelle République du Centre Ouest, du 17 mai 2004

« Rencontre avec Gilbert Lelord », article paru dans l’édition d’Indre-et-Loire de La Nouvelle République du Centre Ouest, du 10 et 11 avril 2004

« 1000 € pour lutter contre l’autisme », article paru dans l’édition d’Indre-et-Loire de La Nouvelle République du Centre Ouest, du 20 octobre 2004

 

Après la lecture de ce texte, Gilbert Lelord a pris la parole et un débat s’est instauré avec le public (lire la retranscription de la réponse de Gilbert Lelord et du débat).