13èmes RENCONTRES LITTÉRAIRES
DANS LE JARDIN DES PRÉBENDES, À TOURS

Vendredi 26 août 2011, de 17 h 30 à 19 h

 

Poètes de Touraine :

de Ronsard à François Cheng

Portrait à l'encre de Chine de Ronsard, par Catherine Réault-Crosnier.

Lire la présentation de cette « rencontre ».

 

J’ai choisi de suivre avec vous, le chemin des poètes qui ont aimé la Touraine, y ont vécu et l’ont chantée à travers sa beauté en tant que « jardin de la France ».

Charles d’Orléans (1394 – 1465), prince et poète remarquable, vit en alternance entre ses châteaux de Blois et de Tours. Fils de Louis d’Orléans, il est fait prisonnier à la bataille d’Azincourt. Il demeure vingt-cinq ans en captivité en Angleterre. Libéré, il se consacre à la poésie dans son château de Blois, parlant de la solitude, de la nature, de la fuite du temps. Il est mort à Amboise. Ses rondeaux et ballades atteignent à une perfection musicale et inspireront Villon, Marot, Verlaine, Apollinaire. Admirons la pureté de ses vers comme dans « Le Printemps » ou « Renouveau » :

Le temps a laissié son manteau
De vent, de froidure et de pluye,
Et s’est vestu de brouderie
De souleil luisant, cler et beau.
Il n’y a beste, ne oyseau,
Qu’en son jargon ne chante, ou crie :
Le temps a laissié son manteau
De vent, de froidure et de pluye.

Riviere, fontaine et ruisseau,
Portent, en livrée jolie,
Goutes d’argent d’orfaverie,
Chascun s’abille de nouveau.
Le temps a laissié son manteau
De vent, de froidure et de pluye.

(Poésies de Charles d’Orléans par J. Marie Guichard, p. 423)

Rencontre littéraire dans le jardin des Prébendes à Tours, consacrée aux poètes de Touraine.

François Villon (1431 – 1480 ou 89), poète de l’émotion, n’a qu’un lien lointain avec la Touraine mais ses rapports avec Charles d’Orléans l’en rapprochent ; il vécut un moment de paix, à la cour de Charles VII, à Blois ; il y compose la « Ballade des contradictions », « Je meurs de soif aupres de la fontaine », lors du concours de Blois organisé par Charles d’Orléans. François Villon, poète du réalisme et de l’émotion, est innovateur et humain. Il sait émouvoir les grands, évitant ainsi la pendaison avec sa « Ballade des pendus ». Il décrit avec minutie, la vie des gens, du peuple et des femmes comme dans ce poème :

BALLADE DES FEMMES DE PARIS

Quoy qu’on tient belles langagieres
Florentines, Veniciennes,
Assez pour estre messaigieres,
Et mesmement les anciennes;
Mais, soient Lombardes, Rommaines,
Genevoyses, à mes perilz,
Piemontoises, Savoysiennes,
Il n’est bon bec que de Paris.

De beau parler tiennent chayeres,
Ce dit-on, les Neapolitaines,
Et que sont bonnes caquetieres
Allemandes et Prussiennes;
Soient Grecques, Egyptiennes,
De Hongrie ou d’autres pays,
Espaignolles ou Castellennes,
Il n’est bon bec que de Paris.

Brettes, Suysses, n’y sçavent gueres,
Ne Gasconnes et Thoulouzaines;
Du Petit-Pont deux harengeres
Les concluront, et les Lorraines,
Angloises ou Calaisiennes
(Ay-je beaucoup de lieux compris?),
Picardes, de Valenciennes…
Il n’est bon bec que de Paris.

ENVOI

Prince, aux dames Parisiennes,
De bien parler donnez le prix.
Quoy qu’on die d’Italiennes,
Il n’est bon bec que de Paris.

(Œuvres de François Villon par Paul Lacroix, pages 151 et 152)

 

Catherine d’Amboise (1481 ou 82 – 1550), poète mystique, contemporaine de Ronsard, est issue d’une grande famille de Touraine par la lignée de son grand-père, Pierre d’Amboise, seigneur du Bussy et de Chaumont (mort en 1473). Elle écrit principalement trois ouvrages : les deux premiers en prose, le Livre des prudens et imprudens (1509), et la Complainte de la dame pasmee contre Fortune (1525 – 1535), laissant place à une nouvelle sensibilité littéraire et emplie d’allégories et d’idées nouvelles dont celles de la Réforme, puis son œuvre poétique avec Les Devotes Epistres. Catherine d’Amboise allie la grâce à la noblesse, l’humilité à la force d’écriture, une grande sensibilité à une foi profonde. Dans sa vie comme dans ses écrits, les amours terrestres sont fugaces :

Persevere tousjours de mieulx en mieulx :
Ung vray aymant a tousjours envieulx.
Notte ce point : je seray ton garent
En tous tes faictz aydable et secourant,
Mais que tu soys juste en ton maintenir :
Ceulx du jourduy promectent sans tenir.
Ne soys itelle, car c’est ruse evidente
De mocquerie voysine et parente.

(p 60, épître VI, v. 93 à 100)

 

François Rabelais (vers 1490 - 1553), né à La Devinière, près de Chinon, étudie la médecine à Montpellier puis est médecin à Lyon. Il accompagne le cardinal Jean du Bellay à Rome. Ses livres sont censurés par la Sorbonne, il doit voyager pour sa sécurité. Il est chanoine de Saint-Maur-des-Fossés, puis curé à Meudon. Il est l’auteur de Pantagruel (1532), de Gargantua (1534), du Tiers Livre (1546), du Quart Livre (1552), du Cinquième Livre (1564) (en partie) ; il a écrit peu de poésies mais des sentences comme dans cet extrait du chapitre 58 de La vie très horrificque du Grand Gargantua père de Pantagruel (édition Œuvres complètes de Rabelais établie et annotée par Guy Demerson, 1973).

ÉNIGME EN PROPHÉTIE

Pauvres humains qui le bonheur attendez,
Haut les cœurs ! Et mes paroles écoutez.
S’il est permis de croire fermement
Que, par les astres qui sont au firmament,
L’esprit humain puisse de lui-même parvenir
À prophétiser les choses à venir,
Ou si l’on peut, par une divine puissance,
Du sort futur avoir connaissance,
Au point de sûrement conjecturer
Des lointaines années le cours et la destinée,
Je fais savoir à qui voudra l’entendre
Que l’hiver prochain, sans plus attendre,
Et même plus tôt, en ce lieu où nous sommes,
Il surgira une race d’hommes
Qui, lassés du repos, dégoûtés de ne rien faire,
Iront franchement et en pleine lumière
Pousser les gens de toute condition
À s’affronter en rivales factions.
(…)

Gargantua, chapitre LVIII

 

Michel d’Amboise (vers 1505 – 1547), poète de la Renaissance, est un enfant naturel du comte Charles Chaumont d’Amboise. Il a beaucoup écrit en particulier de nombreux recueils de poésies, des épîtres, des ballades, rondeaux, des traductions d’auteurs latins et italiens. Voici un extrait d’un poème, blason du corps féminin qui est original de part la fraîcheur de la description et la partie choisie :

Dent qui te montres en riant
Comme un diamant d’Orient ;
Dent précieuse et déliée
Que nature a si bien liée
En celui ordre où tu reposes
Qu’on ne peut voir plus belle chose ;
Dent blanche comme cristal, voire
Ainsi que neige ou blanc ivoire ;
(…)
Dent qui souvent cache et découvre
Cette belièvre purpurine,
Tu fais le reste être divine
Quand on te voit à découvert.
(…)

(Marcel Girard, Promenades à travers la Touraine littéraire, p. 40)

 

Pierre de Ronsard (1524 – 1585) est né au château de la Possonnière, en Vendômois. Il est page à la cour de François Ier. Il fait partie du groupe de la Pléiade et veut renouveler l’inspiration et la forme de la poésie française. Il écrit d’abord des Odes imitées de Pindare puis une poésie plus personnelle dans Les Amours pour terminer par un ton plus épique dans Les Hymnes. Poète de la Cour, il laisse inachevée son épopée de La Franciade. Il devient le poète officiel de la Cour de France, sous le règne de Charles IX. Il n’hésite pas à prendre parti dans Les discours (1562-1563) contre la Réforme. En 1565, il reçoit le prieuré de Saint Cosme, à La Riche, près de Tours, où il reste jusqu’à sa mort et où il est inhumé.

Son œuvre fut oubliée pendant deux siècles avant d’être réhabilitée par Sainte-Beuve. Ses poèmes qui ont mis à l’honneur le français, langue populaire d’alors, allie la fraîcheur du style au chant d’amours à ses belles, Cassandre, Marie, Hélène, en union avec la nature et les roses :

ODELETTE

Tay-toy, babillarde arondelle,
Ou bien je plumeray ton aile
Si je t’empoigne, et d’un cousteau
Je te couperay ta languette,
Qui matin sans repos caquette,
Et m’estourdit tout le cerveau.

Je te preste ma cheminée,
Pour chanter toute la journée,
De soir, de nuict, quand tu voudras ;
Mais au matin ne me resveille,
Et ne m’oste, quand je sommeille,
Ma Cassandre d’entre les bras.

Extrait de Les Odes (Odes retranchées)

 

Guy de Tours (1551 ou 1562 – 1611 ?), est né à Tours vers 1551. Cet avocat au siège présidial de Tours est un poète charmant d’une Renaissance « attardée ». Il écrit essentiellement trois livres Souspirs Amoureux, Meslanges et Mignardises. Amoureux de la Touraine, il apprécie aussi les belles tourangelles, la Loire et sa beauté profonde :

Loire qui vas de ton onde vitrée

Razant les murs de ma ville de Tours,
Et qui conduis, sans faire aucuns destours,
Tes flots chenus au sein de la Marée,

Si tu vois plus, sur ta rive dorée

D’un beau sablon, s’esgayer de maints tours
Cette beauté, source de mes amours
Et des tourments qui m’ont l’ame esgarée ;

Je te supply, d’un murmure adoucy,

Luy raconter le penible souci
Qui pour l’aimer incessamment m’affole.

Si tu me fais une telle faveur,

Par mes escrits je feray ton honneur
Tel que celuy de Gange et de Pactole.

Extrait de Le second livre des souspirs amoureux de Guy deTours - XXVIII.

 

Racan (1589 – 1670), poète français né à Aubigné, a vécu son enfance au château de la Roche-Racan, à Saint Paterne-Racan, en Indre-et-Loire. Il a aussi sa statue dans le jardin des Prébendes de Tours. Il est l’auteur de stances élégiaques et des Bergeries, pastorale dramatique de mode italienne. Richelieu le fit entrer à l’Académie française. Dans Bergeries, il s’est laissé imprégner par la nature sans se lasser, pour y trouver la paix loin des hommes. Il a voulu aussi chanter l’amour à la manière de Ronsard.

CHOEUR DES JEUNES BERGERS

(…)
Desja les plus belles Bergeres
Sont assises sur les fougeres,
Chacune avecques son Amant :
Un beau feu leur ame consume,
Et nous autres sans mouvement
Sommes encore dans la plume.*

Fuyons ceste molle demeure.
Il faut cherir cette belle heure
Pendant qu’on en est possesseur :
Tout le reste de la journee
N’a rien d’égal à la douceur
Des plaisirs de la matinee.

En l’Orient de nos annees
Tout le soin de nos destinees
Ne tend qu’à nous rendre contens,
Les delices en sont voisines,
Et l’Amour amy du Printemps,
A plus de fleurs, et moins d’espines.
(…)

Les Bergeries, 1625, p. 21

 

Paul Scarron (1610-1660), (né à Paris), est un maître reconnu du burlesque (avec Virgile travesti) et un romancier ; il écrit des comédies imitées du théâtre espagnol (Don Japhet d’Arménie). Il est l’auteur du Roman comique. Il épouse la petite fille d’Agrippa d’Aubigné, qui devint Madame de Maintenon. En 1643, il hérite à la mort de son père, du château de La Vallière, à Négron, près d’Amboise. Scarron gardera toute sa vie, sa verve enjouée qui lui permet de rire de nos travers ou des siens :

ÉPITAPHE

Celuy qui cy maintenant dort
Fit plus de pitié que d’envie
Et souffrit mille fois la mort
Avant que de perdre la vie.

Passant, ne fais icy de bruit :
Garde bien que tu ne l’esveille,
Car voicy la premiere nuit
Que le pauvre Scaron sommeille.

Poésies diverses, tome II, p. 273

 

Philippe Néricault-Destouches (1680 – 1754), né à Tours en 1680, auteur prolifique et acteur, est surtout connu pour ses comédies Le Glorieux, Le Dissipateur, Le Philosophe marié et ses dictons qui ont traversé les siècles et sont toujours utilisés comme par exemple : « Les absents ont toujours tort », « La critique est aisée, et l’art est difficile », « Chassez le naturel, il revient au galop ». Élu à l’Académie française, il en devient le directeur en 1742. Son œuvre se trouve chez les libraires de livres anciens, dans les bibliothèques et sur le site Internet Gallica de la Bibliothèque Nationale de France. Dans sa comédie Le Glorieux, il aborde le thème de la vanité, mauvaise conseillère. Par exemple, Lisette, servante d’Isabelle, se permet de donner des conseils au comte :

Je ne vous dirai pas : « changez de caractère »,
car on n’en change point, je ne le sais que trop.
Chassez le naturel, il revient au galop ;
mais du moins je vous dis : « songez à vous contraindre,
et devant Isabelle efforcez-vous de feindre ;
paroissez quelque temps de l’humeur dont elle est,
et faites que l’orgueil se prête à l’intérêt. (…)

(acte III, scène V)

 

Jean-Baptiste Joseph Willart de Grécourt (1683 – 1743), né et mort à Tours, ce chanoine et prédicateur est un poète mondain. Ses écrits se composent d’œuvres légères et badines qui paraitront après sa mort. Il appelle le château de Véretz, son « paradis terrestre ». Il est inhumé dans la collégiale Saint Martin, après s’être repenti de sa vie dissolue peu avant son décès. Son œuvre est résumée dans une édition de 1881, Œuvres badines :

CHANSON À MADEMOISELLE…

Pour un baiser ravi, faut-il tant de colère ?
Ce larcin indiscret que l’amour me fait faire,
Charmante Eglé, relève vos appas ;
Cette aimable rougeur, ce timide embarras
Vous rendent mille fois plus certaine de plaire.
Ce larcin indiscret que l’amour me fait faire,
Le tendre papillon, sur les fleurs les plus belles,
En dérobant l’éclat dont il orne ses ailes,
Par cent baisers ranime leurs couleurs ;
Et bien loin, comme moi, d’éprouver des rigueurs,
Les fleurs semblent briguer des caresses nouvelles.
(…)

 

Jean-Jacques Rousseau (1712 – 1778), philosophe et écrivain de langue française né à Genève, est surtout connu pour ses Discours sur les sciences et les arts, Sur l’origine et le fondement de l’inégalité parmi les hommes, pour ses œuvres philosophiques Du contrat social, Émile, romanesques Julie, La Nouvelle Héloïse, et autobiographiques Confessions, Rêveries d’un promeneur solitaire. Ses poèmes sont peu connus. En 1747, il passe l’automne au château de Chenonceaux, à l’invitation de M. et Mme Dupin et il y compose une pièce en vers, L’Allée de Sylvie, du nom d’une allée du parc qui bordait le Cher. Il nous dit : « On s’amusa beaucoup en ce lieu ; on y faisoit bonne chère ; j’y devins gras comme un moine. »

L’ALLÉE DE SYLVIE

Qu’à m’égarer dans ces bocages
Mon cœur goûte de voluptés !
Que je me plais sous ces ombrages !
Que j’aime ces flots argentés !
Douce et charmante rêverie,
Solitude aimable et chérie,
Puissiez-vous toujours me charmer !
(…)

(La Pléiade, tome II, p 1146)

 

Pierre Béranger (1780 – 1857), chansonnier français né à Paris, eut une immense popularité. Ses chansons d’inspiration patriotique et politique sont très connues comme « Le Roi d’Yvetot », « Le Dieu des bonnes gens », « La Grand-mère »… Destitué puis emprisonné, il est exilé à Tours où il réside, d’après la tradition à l’hôtel Tourneguide, aujourd’hui démoli, et qui se situait en face de la chapelle Saint-Éloi. Puis il vit à la Grenadière à Saint-Cyr-sur-Loire avant de revenir à Tours. Ensuite il habite à Fontenay-sous-Bois et meurt à Paris. Ses poèmes satiriques se chantaient facilement comme :

LA CHATTE (Air : La petite Cendrillon)

Tu réveilles ta maîtresse,
Minette, par tes longs cris.
Est-ce la faim qui te presse ?
Entends-tu quelque souris ?
Tu veux fuir de ma chambrette,
Pour courir je ne sais où.
Mia-mia-ou ! Que veut minette ?
Mia-mia-ou ! c’est un matou.
(…)

 

Né à Loches, (en Indre-et-Loire), Alfred de Vigny (1797 – 1863), fait partie des gardes-rouges sous Louis XVIII. Il abandonne bientôt l’armée pour les Lettres et s’installe à Paris. Il est l’auteur d’un roman historique Cinq-Mars, d’une pièce de théâtre Chatterton qui connaît un grand succès, d’un recueil de poésies Poèmes antiques et modernes, d’ouvrages à thèse Stello, Servitude et grandeur militaires. En 1845, il est élu à l’Académie française. Son dernier recueil Destinées paraîtra un an après sa mort. Il exprime la solitude à laquelle condamne le génie et exalte la résignation stoïque comme dans « La mort du Loup » ou « Le Déluge ».

LE DÉLUGE

(…)
Comme la Terre est belle en sa rondeur immense !
La vois-tu qui s’étend jusqu’où le Ciel commence ?
La vois-tu s’embellir de toutes ses couleurs ?
Respire un jour encor le parfum de ses fleurs
Que le vent matinal apporte à nos montagnes.
On dirait aujourd’hui que les vastes campagnes
Élèvent leur encens, étalent leur beauté,
Pour toucher, s’il se peut, le Seigneur irrité.
Mais les vapeurs du Ciel, comme de noirs fantômes,
Amènent tous ces bruits, ces lugubres symptômes
Qui devaient sans manquer au moment attendu,
Annoncer l’agonie à l’Univers perdu.
(…)

 

André Theuriet (1833 – 1907), né à Marly-le-Roi, habite à Tours de 1859 à 1863. Il décrit la Touraine dans ses romans Michel Verneuil, Hélène, Les vertes saisons, Le journal de Tristan. Le village de Villaines-les-Rochers lui inspire « La chanson du vannier ». Il chante aussi la forêt de Loches. Il rend visite à un ami, dans la région du Grand-Pressigny. Il est élu à l’Académie française en 1896. Il fait partie de la dernière génération du Parnasse. Sa poésie allie simplicité, amour de la nature et des accents à la Gérard de Nerval comme dans ce poème extrait de Le chemin des bois :

HÉLÈNE

Est-elle blonde ou brune ?... On ne le sait pas bien.
Ses cheveux crêpelés aux nattes abondantes,
Encadrant un profil jeune et parisien,
Selon le jour et l’heure ont des teintes changeantes.

Bleue ou verte, quelle est la couleur de ses yeux ?...
On hésite à le dire, et son regard ressemble
Au ciel d’avril, tantôt limpide et radieux,
Tantôt brouillé de pluie et d’azur tout ensemble.

Est-elle gaie ou triste ?... Aux bois, le givre blanc
Tombe et soudain se fond en perles à l’air tiède :
Ainsi, quand dans ses yeux une larme en tremblant
S’est montrée, un sourire aussitôt lui succède.

Ondoyante figure ! On ne peut la saisir,
Et sans cesse, on la voit qui passe fugitive,
Comme un bleu papillon au fond du souvenir,
Légère et sérieuse, étourdie et pensive.

 

Maurice Maeterlinck (1862 – 1949), écrivain belge d’expression française né à Gand, unit le symbolisme au mysticisme. Son premier recueil Serres chaudes est composé de poèmes modernes, étranges et fantastiques, annonciateurs du style de ses pièces de théâtre dramatiques comme La princesse Maleine, Pelléas et Mélisande. Dans L’Oiseau bleu, la féerie domine. Il écrit aussi des essais sur l’observation de la nature La vie des abeilles, La vie des fourmis, La vie des termites. Il obtient le prix Nobel de littérature en 1911.

La Touraine est pour lui, une terre d’accueil pour un temps de repos lorsqu’il est invité au château de Coudray-Montpensier par ses beaux-parents (entre 1926 et 1930). Maeterlinck, cherche à traduire par ses écrits, le mystère de la vie, l’intuition de l’inconnaissable. Il est l’écrivain des profondeurs de l’âme comme dans « Ronde d’ennui » (Serres chaudes) :

Je chante les pâles ballades
Des baisers perdus sans retour !
Sur l’herbe épaisse de l’amour
Je vois des noces de malades.

 

Francis Viélé-Griffin (1863 – 1937) d’origine américaine, quitte Paris pour la Touraine à vingt-cinq ans. Il loue le château de Nazelles, près d’Amboise où il vit pendant neuf ans. Il chante alors la Touraine, dans des poèmes emplis de fraîcheur car il aime la Loire. Avant de partir, il compose La Partenza, élégie de vingt-trois poèmes, son chef d’œuvre à la gloire de la Touraine, dont voici un extrait :

Le rêve de la vallée,
Toute d’or et d’ombre au loin,
M’a pris et bercé et roulé
Dans un parfum de vigne et de foin ;
(…)

Car l’heure est frêle et mouillée
Comme le reflet de fleur au fleuve,
-Voici la fleur effeuillée :
L’eau verte est à jamais neuve-

Ô douce vallée, tu rêves ;
Ton rêve est l’éternité,
Que me prends-tu mon heure brève
Et ma force et ma volonté ?
(…)

(p. 173)

 

André Spire (1868-1966) est né à Nancy, il étudie tout d’abord le droit puis travaille au Ministère de l’Agriculture où il termine Inspecteur Général. Une amitié sincère le lie avec Charles Péguy. Il regroupe ses poèmes sous le titre Poèmes juifs et ce livre le rend célèbre. Il essaie de définir l’art poétique dans Tentations. Il réside dans une maison de campagne dans le village d’Avaray, en amont de Blois et il chante le Val de Loire dans son livre Poèmes de la Loire (1929). Ses poèmes dont « Le chant du fleuve », « Friseli » ou « Voyage » sont des hymnes à la beauté.

VOYAGES

Pourquoi partir ?
Tu es là, entre la Loire
Et le ru, plein d’herbes flottantes, qu’elle aspire.
Des vignes, des luzernes,
Une oseraie, des prés.
Plus loin des rideaux d’arbres, des genêts en fleurs.
(…)

Ah ! reste ici, où l’on a peur quand le fleuve monte,
(…)
Reste !

 

Paul Fort (1872 – 1960), né à Reims, est l’auteur des Ballades françaises, poésies aux thèmes simples et d’une aimable fraîcheur. Sans tomber dans la monotonie, Paul Fort chante, pendant cinquante ans, les provinces françaises, leurs légendes, leurs traditions, leurs richesses, leurs charmes, mêlés à des souvenirs de ses voyages et à des impressions personnelles. Il est élu en 1912, Prince des Poètes. Il rêve de la Touraine comme d’un idéal puisqu’il prête à ses amies cette origine sans que rien ne le prouve. Paul Fort est un grand poète du rêve et de la spontanéité. Il aime mêler le passé au présent comme par exemple François Ier et sa dame qu’il décrit à Chenonceaux (p. 109). Dans Ballades du beau hasard, trois poèmes ont un rapport avec la Touraine, « Hélène tourangelle », « Germaine tourangelle » et « Âme tourangelle » où il mêle le paysage au visage de sa bien-aimée :

HÉLÈNE TOURANGELLE

2

Hélène tourangelle, au printemps, mon Hélène, irons-nous marier ces fiers dons de nos cœurs, votre amitié, la mienne, épars notre bonheur du vaporeux soleil au gazon de Touraine ?

(p. 109)

 

Jacques-Marie Rougé (1873 – 1956) né à Ligueil en 1873, est ethnographe, folkloriste, linguiste, archéologue, géologue, historien, écrivain, poète et conteur. Amoureux de la Touraine, elle est la source principale de son inspiration. Son œuvre est monumentale : il publie Contes tourangeaux, Folklore de Touraine, Le parler tourangeau, Voyage en Touraine inconnue… Il écrit de nombreux articles pour des journaux (« La Dépêche du Centre », « La Nouvelle République ») et des revues. Conservateur du musée du Grand-Pressigny, bibliothécaire adjoint de la bibliothèque municipale de Tours, il est pendant trente ans, le conservateur du musée du terroir de Loches. Dans Au beau pays de Touraine, il décrit les mœurs des gens, les légendes ou la nature comme dans ce poème (p. 19)

LES COLCHIQUES

Les premières fleurs sont tombées :
Et l’automne va revenir.
C’est l’heure de se souvenir
Des colchiques unilobées.
Entre les mousses des prés verts
Ces plantes aux fleurs tubuleuses
Semblent des bouches amoureuses.
(…)

 

Gaston Luce (1880 – 1965), poète tourangeau né en 1880, est aussi connu pour ses écrits sur le spiritisme dont La parole d’Amour, La harpe d’argent. Il rend hommage aux frères Buhler, architectes du jardin des Prébendes de Tours ; il écrit de nombreux poèmes sur la Touraine, en particulier extraits de ses livres, Ma Touraine (1913), Le jardin de Ronsard (1924), Prébendes d’Oé (1955), L’Écrin Royal (1957) où chaque château de Touraine a son poème, Les Roses de l’Enclos (1963) où il alterne des poèmes sur les roses avec des éloges sur les hommes célèbres de Touraine :

LE VAL

La sagesse les a dans le Val rassemblés,
Près des châteaux, devant la campagne sereine,
Afin que tu puisses les bénir, ô Touraine,
Parmi tes ceps, tes fleurs, tes jardins et tes blés.

 

FRANÇOIS RABELAIS

Éclate son grand rire au val sonnant de Vienne,
Au milieu de la gent illustre des beuveurs,
Pour que, laissant tarir gémissements et pleurs,
De l’oracle de la Bouteille on se souvienne.

 

Eugène Bizeau (1883 – 1989), poète pacifiste et vigneron, est né le 29 mai 1883 à Véretz (prononcer « Vérett »), (petit village de Touraine situé au bord du Cher, près de Montlouis). Il est mort à Tours, le 17 avril 1989, à près de cent-six ans. Libre penseur, il lutte pour une république sociale et pour la paix. Il est l’auteur de nombreux recueils de poèmes dont Paternité, Les croquis de la rue, La muse au chapeau vert, Les sanglots étouffés, Les grappillons d’arrière-saison dont voici un poème :

À MES AMIS DE VÉRETZ,
FLEUR DE TOURAINE

Parmi tant de jolis villages
Sur les bords de l’Indre et du Cher,
Plus ancien que le Moyen-âge,
Il en est un qui nous est cher.

« Vérett », c’est ainsi qu’on le nomme
Sans prononcer le z final,
Est au siècle dur de l’atome
Un lieu de séjour idéal.

(…)

Le progrès ? Qu’il soit en nous-mêmes
Et nous serons heureux plus tard
D’avoir la beauté pour emblème
Et le culte des œuvres d’art.

En attendant l’heure incertaine
Où seront exaucés ces vœux,
Au jardin des Fleurs de Touraine,
C’est Véretz que j’aime le mieux.

 

Né au Sénégal, Léopold Sédar Senghor (1906 – 2001) enseigne au lycée Descartes de Tours, de 1935 à 1938. Premier Président de la République du Sénégal à partir de 1960, élu à l’Académie française en 1984, il écrit des poèmes durant cette période comme pendant toute sa vie. Il découvre le printemps de France et la Touraine en poète. Sans nier les injustices, il sait garder un souffle d’alliance entre la poésie rythmée de l’Afrique et l’empreinte et la douceur de France, en sa beauté au fil des saisons.

Jardin des Prébendes
Tu m’as touché l’épaule
Comme je passais le long de tes grilles vertes,
Indifférent…

(…)

Que tu m’es ami,
Pathétiquement pareil
À l’âpre passion des plaines rousses, immobiles, là-bas, en Sénégambie.

(Œuvre poétique, p. 223)

 

Jean Genet (1910 – 1986) est né le 19 décembre 1910 dans un hôpital public. Après un vol, il séjourne à la colonie pénitentiaire de Mettray. Écrivain, dramaturge, poète, auteur, il est célèbre pour la beauté violente et éblouissante de ses œuvres telles que Miracle de la Rose, Notre Dame des Fleurs, Querelle de Brest, Les Bonnes, Les Paravents, Les nègres et d’autres encore. Ses écrits sont à l’image de sa vie, durs, incisifs, revendicateurs, provocateurs mais ils nous attirent car Jean Genet a une force d’écriture indéniable. Voici un extrait du poème « Le condamné à mort » dédié à la mémoire de son ami, Maurice Pilorge :

(…)
LE VENT qui roule un cœur sur le pavé des cours,
Un ange qui sanglote accroché dans un arbre,
La colonne d’azur qu’entortille le marbre
Font ouvrir dans ma nuit des portes de secours.

Un pauvre oiseau qui meurt et le goût de la cendre,
Le souvenir d’un œil endormi sur le mur,
Et ce poing douloureux qui menace l’azur
(…).

(Le condamné à mort, p. 11 et p. 17)

 

Loys Masson (1915 – 1969), poète chrétien de la Résistance et de la solidarité, est venu en Touraine, une première fois en 1940 puis une seconde fois pendant la guerre en 1943 et 1944, pour se cacher dans un château isolé et sans confort, à Thilouze. Ce château lui sert de cadre pour son roman, La douve. Loys Masson a ses propres mots pour dire la honte, la colère, l’espoir tous liés pour lui à un mysticisme fervent enraciné dans son enfance et qui ne le quittera jamais. Ses poèmes étaient sur les lèvres des opprimés comme un chant d’espoir vers la lumière comme « Notre-Dame des exodes » qui est peut-être le premier poème de la Résistance :

Daignez accepter, Mère, la dédicace des tueries
les femmes écartelées et les fossés sanglants
et tant de gosses à jamais disparus
tant de corps éventrés comme des maisons…
Voyez. Des tumulus sans croix sont en lisière des champs :
sous les doigts souples de la brume ils deviennent les grains d’un chapelet…
Hérode, Mère, est immortel. Priez pour nous.

(Poètes d’aujourd’hui, p. 22)

 

Paul Ceylan (1920 – 1970), juif germanophobe, commence ses études de médecine à l’École de Médecine de Tours en 1938 – 1939. (Il est reçu à sa première année mais ne continue pas à cause de la guerre). Poète publié chez Gallimard, son style marqué par l’empreinte de la guerre et de la fuite peut étonner avec ses cassures de rythmes, la dureté des sonorités, la rigueur et complexité, la volonté d’épuration des mots, pour aller à l’essentiel :

 

LIT DE NEIGE

(…)
Le lit de neige sous nous deux, le lit de neige.
Cristal après cristal,
treillagés dans des grilles à profondeur de temps, nous tombons,
nous tombons et gisons et tombons.

(Choix de poèmes, p. 141)

 

Jacqueline Delpy, membre de l’Académie de Touraine, nous a quittés (le 26 septembre) en 2008. Deux fois lauréate de l’Académie française pour ses poèmes, diplômée de Sciences en Sorbonne, présidente d’Art et Poésie de Touraine pendant vingt-et-un ans (de 1981 à 2002), Chevalier de l’Ordre National des Arts et des Lettres, elle a publié vingt recueils de poèmes et trois mini-recueils. Elle cisèle les mots pour nous emmener de l’infiniment petit comme le « Caillou » à l’infiniment grand comme dans « la cosmique sarabande ». Elle nous emporte dans un souffle fabuleux, dans une force à la fois immense et proche de la fragilité de notre être, « au bord flou de la voie lactée »comme dans « Caillou » extrait de son dernier recueil Le Palais des Possibles (édité en 2004).

CAILLOU…

 Au bord flou de la voie lactée
La terre est un humble caillou
Se riant de notre orgueil fou
Et de nos folles assemblées.

Un caillou cherchant son chemin
En la cosmique sarabande…
Or, il a fallu qu’il prétende
À quelque fabuleux destin :

Porter l’Homme et sa suffisance
Du berceau jusqu’à son cercueil
Tout en assumant le grand deuil
Qu’il peut semer en abondance.

Caillou flottant, caillou banal,
Qui pourtant vit naître un Messie
Comme arbitre entre Bien et Mal…

Toi que chante la Poésie !

 

Yves Bonnefoy, né à Tours en 1923, est mondialement connu, déroutant pour certains et résolument contemporain. Nous pouvons consulter le très beau fonds Yves Bonnefoy à la bibliothèque municipale de Tours. Ses écrits sont tous d’une même veine, chemin vers un ailleurs, « lieu ouvert et multiple » à découvrir en retrouvant ses souvenirs. Il est à la jonction de l’alliance de la description, du concret et des mots dont le sens est à décoder en notre propre individualité. Dans son livre Traité d’un pianiste, le souvenir s’efface, reste le paysage de l’image, à l’intersection de la pensée et de la description.

Une chambre creusée à flan de mémoire dans l’écoulement des fontaines
Et chaque jour des générations d’oiseaux montaient à l’assaut des fontaines je ne me souviens plus
Je ne me souviens plus les affiches de l’aube qui entrent en gare en sifflant (…)

(p 58)

 

Thérèse Planiol (1914 – ), Professeur agrégé à Paris, Professeur et chef de service au CHU de Tours, spécialiste en médecine nucléaire et ultrasons, chercheur de renommée mondiale, membre de l’Académie de Touraine, Thérèse Planiol a toujours écrit pour garder le goût de la nature, pour confier ses souvenirs comme dans Une femme, un destin, livre qui retrace sa vie. Ses poèmes sont autant de réflexion sur le temps qui passe, l’amour si fragile, la force poétique de la nature et le questionnement de la mort.

IKEBANA

Aime et savoure l’orange ardente
Dans les vagues bleutées de l’horizon du soir
Prolonge de tes mains savantes
Le doux moment entre nuage et pluie

Cueille un bouton de rose blanche
Une perle d’eau sur la feuille verte
Aime l’automne qui a pris l’or de tes cheveux
De la nuit le bleu profond
Le soleil et la fleur

Les nuages et l’automne
Avec toi dormiront
Tout renaîtra demain
Sous une autre couleur

 

François Cheng (1929 – ), Chinois de naissance et Français d’adoption, est un sage et un humaniste. Il est à la lisière de deux cultures, celle de son enfance, celle de son pays d’adoption. Il vit en France depuis 1948. Il est retourné en Chine pour la première fois en 1984. Membre de l’Académie française, il a publié de nombreux livres dont en 2006, Cinq méditations sur la beauté. Il chante la beauté de la vie dans la pureté et la paix. Il veut chercher l’infini dans la nature, dans la diversité des cultures, de la connaissance, dans l’espace, l’étendue des pensées mystiques pour tendre vers la civilisation de l’Universel de Pierre Teilhard de Chardin.

Il veut donner le sens du Tao, la Voie qui nous mène du concret à l’abstrait, du visible vers l’invisible, des profondeurs vers le mysticisme, de la beauté visible à la rencontre de notre intériorité en union avec l’univers :

(…) la vraie beauté est élan de l’Être vers la beauté et le renouvellement de cet élan ; (…) Une bonne éternité ne saurait être faite que d’instants saillants où la vie jaillit vers son plein pouvoir d’extase. (pp. 49 et 50)

Être à l’écoute du souffle de l’esprit vers le Vrai, le Bien, le Beau (p. 90) voilà le message et le chemin de vie de François Cheng.

 

Alain Borer (1949 – ) essayiste, romancier, poète, est l’un des plus grands spécialistes de Rimbaud. Il vit en Touraine depuis plus de vingt ans. Professeur d’enseignement artistique à l’École supérieure des Beaux-Arts de Tours et parallèlement de poétrie aux États-Unis, il reste passionné par les voyages même s’il aime retrouver sa Touraine. Essayiste, critique d’art, poète, il est toujours en partance, à la recherche d’un ailleurs. Dans sa pièce de théâtre en vers, Le chant du rien visible, il nous emporte en direction de la comète Halley, tout en pensant à la belle de Halley :

Je suis la Revenante
Qui traverse la nuit
Par un pont de soupirs
Sans être jamais vue…

(p. 20)

 

Martine Le Coz (1955 – ), romancière amboisienne, a obtenu le prix Renaudot pour son roman Céleste, en novembre 2001. Membre de l’Académie de Touraine, elle a publié de très beaux textes poétiques, Le chagrin du zèbre, La beauté, Le rire de l’arbre au milieu du jardin (p 38 H). Ses écrits révèlent une force puissante de vie créatrice liée aux autres et à l’univers. Dans cet extrait de poème, il y a union avec le cosmos, introduction dans le monde de l’invisible par la force de communion avec la nature :

CHANT DE L’HUMIDE BIENFAISANT

Unité des mondes épars Fidélité des forces éparpillées
Merveille primitive et matière même de la Beauté
L’eau sensible où le visible adhère à l’invisible

Substance des substances Lait et semence
Rêverie organique et puissance tranquille du désir
L’eau sensuelle où le visible adhère à l’invisible.
(…)

 

La ronde des poètes n’est jamais terminée et nous n’avons pas pu citer tous les poètes passés en Touraine. Mais il n’y a jamais trop de poètes car ils n’ont jamais fini de semer leur message de liberté, de paix et d’amour tout autour du monde.

 

Catherine RÉAULT-CROSNIER

 

Bibliographie :

Eugène Bizeau, Les grappillons d’arrière-saison

Yves Bonnefoy, Traité du pianiste et autres écrits anciens, Mercure de France, 2008

Alain Borer, Le chant du rien visible

Paul Ceylan, Choix de poèmes, Gallimard

Jacqueline Delpy, Le Palais des possibles

Poésies de Charles d’Orléans par J. Marie Guichard

Isabelle Duvivier, Guide littéraire du Val de Loire, La Nouvelle République, 1986

Paul Fort, Ballades du beau hasard

Marcel Girard, Promenades à travers la Touraine littéraire, éditions La Simarre

Jean Genet, Le condamné à mort, Poésie/Gallimard

Jean-Baptiste Joseph Willart de Grécourt, Œuvres badines, édition de 1881

Guy de Tours, Le second livre des souspirs amoureux

Martine Le Coz, Le rire de l’arbre au milieu du jardin, éditions du Rocher

Gaston Luce, Les Roses de l’Enclos

Maurice Maeterlinck, Serres chaudes, Poésie/Gallimard

Loys Masson, Poèmes d’ici

Philippe Néricault-Destouches, Le Glorieux

Charles Perrault, Les Contes de ma Mère l’Oye

Racan, Bergeries

Pierre de Ronsard, Les Amours, éditions France Loisirs, 1984, 188 pages

Jacques-Marie Rougé, Au beau pays de Touraine

Jean-Jacques ROUSSEAU, La Pléiade

Senghor, Œuvre poétique

André Spire, Poèmes de la Loire (1929)

André Theuriet, Le Chemin des bois

Francis Viélé-Griffin, La Partenza

François Villon, Œuvres par Paul Lacroix