16èmes RENCONTRES LITTÉRAIRES
DANS LE JARDIN DES PRÉBENDES, À TOURS

Vendredi 1er août 2014, de 17 h 30 à 19 h

 

René Boylesve et Le Bonheur à cinq sous

Portrait de René Boylesve à l'encre de Chine par Catherine Réault-Crosnier.

 

Présentation de la « rencontre »

 

Les 16èmes rencontres littéraires dans le jardin des Prébendes sont sous le signe du bonheur, thème du spectacle de poésie, le 8 août 2014. René Boylesve (1867 – 1926), écrivain tourangeau né à La Haye-Descartes (actuellement Descartes), au sud de la Touraine, membre de l’Académie française, a abordé ce thème dans son livre Le bonheur à cinq sous.

Parler de bonheur tandis que la guerre fait rage, paraît une gageure. C’est pourtant la démarche de René Boylesve dans ce livre édité en 1917. Il ramasse des miettes de bonheur en ce temps de famine, de tuerie. Même si les petits bonheurs sont fugaces, presque irréels, René Boylesve leur donne la première place dans le but de « procurer aux pauvres hommes, durant cinq minutes, l’illusion qu’il en existe encore un autre. »

Chaque nouvelle a été résumée avec un commentaire final en rapport avec la notion de bonheur. Les titres à eux seuls sont évocateurs du contexte : « Le Bonheur à cinq sous », (…) « Le rayon de soleil », « Le coup d’Adrienne », « Un miracle », « Ce Monsieur ou l’excès de zèle », (…) « Les pommes de terre », (…), « Le prisonnier », « L’obstacle », (…), « Amélie ou une humeur de guerre », « Les six jours », « Le conseil de famille », « Le permissionnaire », (…) « Le bouillon de poulet » (….). Le style de René Boylesve peut être dynamique, humoristique : « Ah ! ça, voyons ! oui ou non, m’as-tu demandé de ne te rien cacher ? » ou en parlant du coq passé à la casserole : « J’allongeais avec de l’eau, pardi. Aux derniers servis, c’était de l’illusion, à la tasse (…). Il n’en est pas resté pour moi. »

Le bonheur est-il dans l’amour égoïste au détriment de l’autre ? Est-il enfoui dans la boue de la guerre ou piteusement rescapé dans les souvenirs d’un passé révolu. Le bonheur est-il dans la vie de tranchée, dans l’espoir des retrouvailles, dans les conversations de salon qui empêchent d’être avec ceux qu’on aime ? Le bonheur tant attendu, espéré lors d’une permission, peut avoir le goût du fiel quand il est solitude, jalousie, absence d’un amour bienveillant. Comme le bonheur est fragile, il peut s’arrêter brutalement ! Il n’est jamais dans l’euphorie d’une réussite qui peut tourner au désastre. Le bonheur acquis difficilement, n’est il pas plus intense après les épreuves traversées ? René Boylesve nous laisse à chaque nouvelle, le choix de la réponse.

 

L’analyse du livre a été précédée de la présentation de la vie et de l’œuvre de René Boylesve par Catherine Réault-Crosnier, et suivie d’une intervention de M. Dominique Ragot, secrétaire de l’association des Amis de René Boylesve.

 

Pour clore la rencontre, les poètes présents ont eu la parole.

 

Catherine Réault-Crosnier

 

Lire les textes de cette Rencontre.