17èmes RENCONTRES LITTÉRAIRES
DANS LE JARDIN DES PRÉBENDES, À TOURS

Vendredi 28 août 2015, de 17 h 30 à 19 h

 

Joachim du Bellay, poète de la Renaissance

Portrait de Joachim du Bellay âgé d'après Jean Cousin - Encre de Chine de Catherine Réault-Crosnier.

 

Présentation de la « rencontre »

 

À travers ses livres et de nombreux poèmes, nous nous sommes imprégnés de la poésie de Joachim du Bellay, intime, sincère, nostalgique, mais toujours d’excellence.

Dans L’Olive (1549), inspiré de Pétrarque (1304 – 1374), Joachim du Bellay aborde la fuite du temps « Si notre vie est moins qu’une journée », l’amour à travers une maîtresse imaginaire, la beauté, la légèreté dans la nature. Le renouveau et le succès du sonnet en France sont certainement liés à ce recueil.

Son Recueil de Poésies dédié à Marguerite de France (1549) contient de nombreuses pièces de circonstance produites par obligation, pour plaire aux Grands. Mais du Bellay sait rester sincère quand il en a l’occasion, maniant alors avec art, la satire, l’ironie.

Son livre Les Regrets d’inspiration descriptive, pittoresque, élégiaque, satirique et élogieuse, est composé de cent quatre-vingt-onze sonnets en alexandrins, ce qui était une nouveauté à l’époque. Il reflète sa mélancolie de son pays natal et ses malheurs qu’il peut relativiser en riant de lui-même :

« Et c’est pourquoy d’une doulce satyre
Entremeslant les espines aux fleurs,
Pour ne fascher le monde de mes pleurs,
J’appreste icy le plus souvent à rire. » (Les Regrets)

Du Bellay triste utilise souvent les effets de contradiction pour faire ressortir une idée :

« Ceulx qui se plaisent trop, chanteront leur louange,
Ceulx qui veulent flater, feront d’un diable un ange :
Moi, qui suis malheureux, je plaindray mon malheur. » (Les Regrets)

Nous avons comparé du Bellay et Ronsard. Tous deux traitent de l’antiquité, du passé, de l’amour, de la fuite du temps ; tous deux réhabilitent le sonnet et la langue française mais Ronsard est plus gai, plus folâtre, là où du Bellay est nostalgique, intimiste.

Dans Les Antiquités de Rome (1558), livre de trente-deux sonnets en décasyllabes et alexandrins, du Bellay aborde la gloire de Rome et médite sur l’histoire et le temps qui efface.

Dans Divers jeux rustiques, livre intimiste, du Bellay est à la fois léger, proche de la nature, des fleurs, de la joie comme dans « D’un vanneur de blé, aux vents » et paradoxal dans la description d’une courtisane.

 

Pour clore la séance, les poètes présents ont eu la parole.

 

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