21èmes RENCONTRES LITTÉRAIRES
DANS LE JARDIN DES PRÉBENDES, À TOURS

Vendredi 16 août 2019, de 17 h 30 à 19 h

 

Francis Vielé-Griffin, sa poésie

Portrait de Francis Vielé-Griffin, encre de Chine de Catherine Réault-Crosnier.

 

Lire la présentation de cette Rencontre.

 

Après avoir abordé dans la précédente conférence, la vie du poète symboliste, franco-américain, Francis Vielé-Griffin (1863 – 1937), partons sur son chemin de poésie aux mille facettes.

Les titres de ses ouvrages reflètent la lumière de ses écrits : Cueille d’avril, Les Cygnes, Joies, Fleurs du chemin et chansons de la route, La Chevauchée d’Yeldis, La Clarté de vie, Vision de midi, La Légende ailée de Wieland le forgeron, L’Amour sacré... Nous approfondirons la puissance de sa pensée, de son inspiration emplie de clarté, ancrée dans l’originalité, emplie de symboles et de rêves.

Les thèmes qu’il choisit, nous permettent d’accéder aux points forts de sa création, hymne à la nature, soif de s’envoler, attirance pour les légendes, la mythologie grecque et le passé très ancien qu’il veut préserver. Nous voyagerons avec lui, dans l’espace à la recherche de la lumière, vers une approche philosophique et mystique sans oublier l’importance de l’Amour avec un A majuscule. Nous inclurons parallèlement à ses écrits, ceux de ses amis poètes.

Une partie du public lors de la Rencontre littéraire consacrée à la poésie de Francis Vielé-Griffin, le 16 août 2019.

Une partie du public.

Dans ses descriptions poétiques, Francis Vielé-Griffin nous apporte son souffle, son art du mouvement, de la beauté harmonieuse pour un agencement heureux et équilibré des lignes, des formes, des gestes témoignant de son art de l’harmonie. Partisan du vers libre, considéré comme une « attitude mentale », il aspirait à l’eurythmie c’est-à-dire à une combinaison harmonieuse de lignes, de sons et de proportions. (dictionnaire Larousse)

Il y parvient avec aisance car sa poésie coule de source dans un bouillonnement créatif. Par exemple, durant son séjour en Touraine durant dix ans, de 1888 à 1899, il met la Loire à l’honneur, l’humanise, lui donnant des sentiments, l’associant avec talent à un souffle mouvant, une atmosphère lumineuse, des agencements heureux, un équilibre des lignes, des formes, des gestes en lien avec le passé et l’histoire.

DÉDICACE

La lente Loire passe altière et, d’île en île,
Noue et dénoue, au loin, son bleu ruban moiré ;
La plaine, mollement, la suit, de ville en ville,
Le long des gais coteaux de vigne et de forêt ;

Elle mire, orgueilleuse, aux orfrois de sa traîne
Le pacifique arroi de mille peupliers,
Et sourit doucement à tout ce beau domaine
De treilles, de moissons, de fleurs et d’espaliers…

Ce jardin fut le nôtre ; un peu de temps encor,
Ta douce main tendue en cueillera les roses ;
J’ai regardé fleurir dans sa lumière d’or
La fine majesté des plus naïves choses :

Les reines ont passé – voici la royauté
Des Lys, que leur blason au parterre eût ravie,
Et voici, fraîche encor d’éternelle beauté
La frêle fleur éclose à L’Arbre de la Vie.

(Francis Vielé-Griffin, La Clarté de vie, pp. 9 et 10)

 

Sa poésie reste clarté limpide, espace libre vers le rêve. Chacun peut à sa guise, suivre le chemin de ses propres pensées. Le poète ouvre des fenêtres pour laisser place à la respiration par l’agencement des mots, sans omettre de célébrer la beauté. Par exemple, dans un poème sur la mer, il choisit l’alexandrin pour rendre sa démarche plus solennelle. Il la magnifie en utilisant le « M » majuscule pour la citer et il exprime aussi son mal d’être, son angoisse, son « effroi » devant sa force imprévisible, à travers sa veine symboliste. Il parsème ses vers de points d’interrogation pour rendre sa recherche plus vivante. Francis Vielé-Griffin, peintre de la nature avec des mots, éclaire ses poèmes de couleurs comme ses descriptions marines de son recueil Cueille d’avril. De plus, il humanise les éléments en mouvement, leur donnant des sentiments, de la fierté, de l’impatience. D’ailleurs il n’hésite pas à leur parler en direct, à leur poser des questions. Fraîcheur, spontanéité et intensité caractérisent ses écrits qui restent une bouffée d’air dans la littérature de son temps.

UN POÈME DE LA MER

Je suis venue vers toi, Mer, comme vont tes fleuves
Impétueux et forts, rongeant le frein des rives,
Tes fleuves triomphants dans leurs courses déclives,
Les fleuves souriants et doux où tu t’abreuves ;
(…)

Les verts et l’indigo brûlant et l’azur pâle
Que roule dans ce faste impertinent ton flot,
Et les étoiles d’or et la lune d’opale
Que tu balances dans la nuit comme un falot,

Tu les as pris aux ciels merveilleux des aurores,
Aux rêves des minuits, aux gloires des couchants
Pour en farder l’éclat de tes houles sonores,
Et tu cherches l’écho des roches pour leurs chants !

Ne sens-tu pas en toi l’opulence de n’être
Que par toi seule belle, ô Mer, et d’être toi ?
N’as-tu pas ton arcane où nul œil ne pénètre,
Comme l’Espace ! et n’as-tu pas, aussi, l’effroi ?…
(…)

Du moins sois fier, malgré les soirs d’impatience
Exulte d’être toi, puisque tu restes tel –
Toi qui n’as pas, rythmant quelque réminiscence,
Cherché le plagiat qui m’eût fait immortel !

(Francis Vielé-Griffin, Œuvres I, Cueille d’avril, pp. 9, 17 et 18)

 

N’oublions pas que Francis Vielé-Griffin refuse la vision parnassienne de la poésie, qu’il trouve figée, dépassée pour garder une inspiration symboliste en lien avec une joie, une légèreté, une lumière, un mouvement, une parole très dynamique. Il s’oppose ainsi aux atmosphères confinées, caractéristiques des nombreux poètes de la fin du XIXème, recherchant le frisson, le sombre, l’étrange ou l’anormal, dont par exemple, Joris-Karl Huymans dans Les Chants de Maldoror ou À rebours, et aussi Maurice Maeterlinck (1862 – 1949) dans le poème « Reflets » caractéristique de son recueil Serres chaudes.

REFLETS

Sous l’eau du songe qui s’élève,
Mon âme a peur, mon âme a peur !
Et la lune luit dans mon cœur,
Plongé dans les sources du rêve.

Sous l’ennui morne des roseaux,
Seuls les reflets profonds des choses,
Des lys, des palmes et des roses,
Pleurent encore au fond des eaux.

Les fleurs s’effeuillent une à une
Sur le reflet du firmament,
Pour descendre éternellement
Dans l’eau du songe et dans la lune.

(Maurice Maeterlinck, Serres chaudes, p. 61)

 

Francis Vielé-Griffin affirme son modernisme par son style, non dans une recherche de facilité mais de vérité profonde. Il s’affirme poète du vers libre dès l’introduction de son livre Joies en 1889 :

« Le vers est libre ; (…) consciemment libre cette fois, le Poète obéira au rythme personnel auquel il doit d’être. (…) L’Art ne s’apprend pas seulement, il se recrée sans cesse ; il ne vit pas que de tradition, mais d’évolution. » (Francis Vielé-Griffin, Joies, « Pour le lecteur », p. 11 et 12)

 

Il veut vivifier la poésie. Il apprécie les poètes étrangers du renouveau, par exemple le poète américain très moderne, Walt Whitman. Il a participé à la traduction en français de son recueil Poèmes, paru aux éditions NRF. Voici le début du poème « Épaves Un monde » traduit en français par Francis Vielé-Griffin qui a certainement apprécié le foisonnement de végétation luxuriante en lien avec des symboles comme « l’amertume marine » et la vie donnée aux éléments par le mouvement, les couleurs, la lumière :

ÉPAVES

Un monde sous l’amertume marine :
Des forêts au fond de la mer – les branches et les feuillages ;
Fucus, vastes lichens, étranges fleurs et semences, le taillis dense, des clairières, des tufs rosés ;
Des bariolages de coloris – les gris, les verts pâlis ; les lilas, les blancs, les ors, les jeux de lumière en diaphanéites, liquides ;
(…)

(Walt Whitman, Œuvres choisies, p. 241)

 

La nature est, elle aussi, omniprésente au fil des écrits de Francis Vielé-Griffin, souvent près d’autres idées comme sa soif d’envol, de rêve, d’un univers animé de vie. Il invente des trouvailles telle « nuit de paupières ». Il peut créer des mots pour mieux exprimer une idée. Dans un extrait de son livre La Chevauchée d’Yeldis, il utilise l’adjectif « efflusgescente » pour caractériser la nuit de manière très personnelle. Par un préfixe en « eff », il exprime le retrait puis avec le mot « flux », la mouvance et en final, la croissance et le changement avec la terminaison en « gescente » :

(…)
Le vent s’était levé, rythmant ses phrases,
Et quand elle se tait, tout l’ombre jase,
Et petit à petit, de branche en branche,
Toute la forêt chante comme un dimanche…

Dès ce soir-là, dès cette nuit
Dans l’ombre phosphorescente luit
Comme la nuit de nos paupières
De diffuses clartés, sourdes et claires.
Dès cette heure-là je vécus d’Elle,
Dès cette nuit toute d’étincelles,
Effulgescente de mystère…
(…)

(Francis Vielé-Griffin, La Chevauchée d’Yeldis, p. 91)

 

Francis Vielé-Griffin refuse une poésie figée et sombre. Il se tourne vers l’avenir, pour se renouveler. Cependant son vers n’est pas audacieux que celui du poète belge, Émile Verhaeren (1855 – 1916) qui montre la pauvreté criante par exemple dans son poème « Le départ » dont la brume n’est jamais empreinte de rêve :

(…)
S’en vont le soir, par la grand’route,
Les gens d’ici, buveurs de pluie,
Lécheurs de vent, fumeurs de brume.

Les gens d’ici n’ont rien de rien,
Rien devers eux
Que l’infini, ce soir, de la grand’route.
(…)

(Émile Verhaeren, Les Campagnes hallucinées, p. 73)

 

À l’opposé, Francis Vielé-Griffin garde trace de légèreté, clarté, nostalgie, subtilité, douceur évanescente et hommage à la nature. Sa veine symboliste est présente dans des associations inhabituelles qui augmentent la force de son message, par exemple quand l’or de la lumière et la noirceur des troncs d’arbres se côtoient sans heurt dans son recueil La Partenza :

Le rêve de la vallée
Toute d’or et d’ombre au loin,
M’a pris et bercé et roulé
Dans un parfum de vigne et de foin ;

Son rêve engourdit ma pensée
En un bruit de faux et de feuilles :
Mon âme roule bercée
En un songe de joie et de deuil…

Car l’heure est frêle et mouillée
Comme un reflet de fleur au fleuve,
– Voici la fleur effeuillée :
L’eau verte est à jamais neuve –

O douce vallée, tu rêves :
Ton rêve est l’éternité ;
Que me prends-tu mon heure brève
Et ma force et ma volonté ?
(…)

Je regarde, feuille à feuille,
S’éparpiller dans le soir
Le manteau d’or et d’orgueil
De ces grands arbres noirs ;
(…).

(Francis Vielé-Griffin, Œuvres II, La Partenza, pp. 217, 218 et 220)

 

Guillaume Apollinaire (1880 – 1918) avait pour auteur d’élection, Francis Vielé-Griffin dont il appréciait la lumière des écrits. Il s’en rapproche par sa veine champêtre mais souvent dans sa soif de modernité, il choisit des images tourmentées et complexes :

CLAIR DE LUNE

Lune mellifluente aux lèvres des déments
Les vergers et les bourgs cette nuit sont gourmands
Les astres assez bien figurent les abeilles
De ce miel lumineux qui dégoutte des treilles
Car voici que tout doux et leur tombant du ciel
Chaque rayon de lune est un rayon de miel
Or caché je conçois la très douce aventure
J’ai peur du dard de feu de cette abeille Arcture
Qui posa dans mes mains des rayons décevants
Et prit son miel lunaire à la rose des vents

(Guillaume Apollinaire, Alcools, p. 147)

 

Guillaume Apollinaire peut aussi nous entraîner dans le rêve et nous raconter une histoire légendaire qui semble venir de loin à la manière de son ami. Lui aussi, humanise l’eau décrite « ivre » et nous apporte ses élans entre vie et mort. En symboliste, il entoure son texte par le mot « verre » qui reflète son mal d’être, associé à la lumière d’une flamme vacillante au début. S’opposant à cette clarté fugitive, il utilise en final un oxymore rejoignant d’une certaine manière Francis Vielé-Griffin sans sa clarté quand le rêve se brise :

NUIT RHÉNANE

Mon verre est plein d’un vin trembleur comme une flamme
Écoutez la chanson lente d’un batelier
Qui raconte avoir vu sous la lune sept femmes
Tordre leurs cheveux verts et longs jusqu’à leurs pieds

Debout chantez plus haut en dansant une ronde
Que je n’entende plus le chant du batelier
Et mettez près de moi toutes les filles blondes
Au regard immobile aux nattes repliées

Le Rhin le Rhin est ivre où les vignes se mirent
Tout l’or des nuits tombe en tremblant s’y refléter
La voix chante toujours à en râle-mourir
Ces fées aux cheveux verts qui incantent l’été

Mon verre s’est brisé comme un éclat de rire

(Guillaume Apollinaire, Alcools, pp. 111 et 112)

 

Francis Vielé-Griffin ancre en plus ses poèmes dans la richesse du passé ou de l’antiquité classique. Il s’inspire aussi d’histoires anciennes dont La légende ailée de Wieland le Forgeron ou encore une du Poitou, La Rose au flot qu’il a écrite en vers et publiée dans la revue du Mercure de France en 1922 (n° 573 du 1er mai 1922). Dès les premiers mots, il nous plonge dans l’ambiance des textes transmis de génération en génération au coin du feu, dans les campagnes :

(…)
Il sourit, comme un homme, qui s’écoute,
approuve un souvenir et s’émerveille
que tant de choses qui furent le beau jour d’hui
ne soient plus qu’un lent conte aux lèvres d’un vieillard :
(…)

(Francis Vielé-Griffin, « La Rose au flot », Mercure de France du 1er mai 1922, page 630)

 

Dans son poème « Le printemps », extrait de La Légende ailée de Wieland le Forgeron, nous nous envolons avec lui, dans un paysage de rêve où le poète nous présente les belles dans une atmosphère sensuelle :

Il y eut trois filles blanches et belles
Qui vinrent portées sur le vent du Sud
Se poser près d’un lac en refermant leurs ailes,
Ainsi s’en vient,
Quand mollit l’hiver rude,
Le printemps prompt qui fleurit près de fjords ;
(…)
Comme un rayonnement chaud et clair environne
La jeunesse qui s’éveille,
Aussi au printemps rose se fond l’été vermeil :
(…)

Donc, ayant rejeté leur plumage de cygnes,
Elles baisèrent en l’eau leur nudité plus blanche
Et se fondirent en elle, mêlant le jeu des lignes,
Étreintes jusqu’aux hanches
Par la tiédeur bleutée et mobile autour d’elles,
(…)

(Francis Vielé-Griffin, La Légende ailée de Wieland le Forgeron, pp. 10 et 11)

 

Francis Vielé-Griffin peut nous emporter en voyage dans le temps et l’espace, par exemple dans son recueil Vision de midi, pour un message valable pour les temps présents, nous interrogeant sur l’expression du beau :

COURONNE OFFERTE À LA MUSE ROMANE

(…)
Que t’importe la trêve ardente
Où mon cœur épouse l’été ?
Pourtant, n’est-ce, ainsi que Dante
Immobilisa la Beauté ?

(Francis Vielé-Griffin, Œuvres II, Vision de midi, p. 126)

 

Avec lui, nous partons aussi très loin en arrière, par exemple près de Sapho, nom d’une poétesse grecque des VIIème, VIème siècles avant J-C et titre d’un de ses livres. Dans La lumière de Grèce, il rend la mort très vivante et son questionnement toujours d’actualité. Il associe des idées contraires, nuit / insomnie, défaite / joie pour nous faire réfléchir sur le sens de la vie et de sa fin, en conservant une légèreté étonnante car pour lui, tout coule de source, même dans les tourments et la mort :

(…)
O nuit ardente d’insomnie !
O clartés vives :
nul mythe où ne s’inscrive
la défaite de l’ombre
en mots de joie :
quel chant,
Orphée, myste premier du nombre,
quel sanglot sur la grève, quel thrène des grands bois
peut pallier ta mort ?
(…)

(Francis Vielé-Griffin, La lumière de Grèce, p. 78)

 

Ailleurs, Francis Vielé-Griffin rejoint la mythologie à travers des héros grecs comme dans son livre La sagesse d’Ulysse ou d’autres moins connus. Dans Voix d’Ionie, berceau des lettres, des sciences, de la philosophie, des arts et du commerce de la Grèce, il unit le passé lointain et l’amour bien présent sur un ton qui semble insouciant, léger sans pour autant oublier d’aborder des thèmes forts…

À travers le poème « La maison d’Euphorbe », il présente ce guerrier qui a combattu pendant la guerre de Troie. Il le rend très vivant. Il l’interroge, n’hésitant pas à ajouter un zeste de philosophie sur son choix de s’éloigner du monde.

(…)
Cependant, las un peu,
Je m’étais adossé au tronc d’un chêne :
« Euphorbe, tu t’es logé au haut du monde,
Comme les Dieux !
Si c’est ton choix,
Tu n’es guère avide de visites humaines ;
Moi-même, pour un peu j’en resterai là. »
(…)

(Francis Vielé-Griffin, La Clarté de Vie, pp. 174 et 175)

 

Entre inventivité et rêve, Francis Vielé-Griffin ne se lasse jamais de faire des trouvailles. Nous pourrions presque l’appeler le « jongleur des mots ». Par exemple, avec cet oxymore inattendu « triste de joies » dans son livre Joies, deux mots peuvent se faire échos. Il laisse aussi place au rêve comme il le souligne avec le mot « fééries » dans une alliance harmonieuse de couleurs près de la nature. Il crée un refrain par des répétitions comme dans les chansons anciennes….de même que « triste de joies » fait écho en final au « deuil d’amour ».

C’ÉTAIT UN SOIR DE FÉÉRIES

C’était un soir de fééries,
De vapeurs enrubannées,
De mauve tendre aux prairies,
En la plus belle de tes années.

Et tu disais – écho de mon âme profonde, –
Sous l’auréole qui te sacre blonde
Et dans le froissement rythmique des soies :
« Tout est triste de joies ;
Quel deuil emplit le monde ?
Tout s’attriste de joies. »

Et je t’ai répondu, ce soir de fééries
Et de vapeurs enrubannées :
« C’est qu’en le lourd arôme estival des prairies,
Seconde à seconde,
S’effeuille la plus belle de tes années,
Un deuil d’amour est sur le monde
De toutes les heures sonnées. »

(Francis Vielé-Griffin, Joies, pp. 111 et 112)

 

En 1899, Francis Vielé-Griffin choisit de « chanter » la beauté de la Touraine avant son départ, dans son recueil La Partenza, chef d’œuvre d’effusion et de mesure, considéré par de nombreux écrivains, comme son meilleur livre. Imprégnons-nous de ce chant de louange à la nature comme à une femme. Par exemple, le septième poème reflète sa tristesse de quitter ce lieu magique, sorte de paradis pour lui :

Je suis riche de soirs et d’aurores,
De chants, de parfums, de clarté ;
Quel fruit cueillerais-je encore
Au verger de ta beauté ?

Je suis ivre d’étés et d’automnes,
De fleurs, de fruits et de vins ;
Tu m’as fait de toi-même aumône :
Qu’aurais-je imploré demain ?

Mon rêve est réalisé
(L’avais-je rêvé si beau ?)
Et pourtant mon cœur est brisé,
Et je songe qu’on rêve au tombeau.

(Francis Vielé-Griffin, Œuvres II, La Partenza, p. 224)

 

Le surréaliste, André Breton, (1896 – 1966) appréciait la clarté d’écriture de Francis Vielé-Griffin mais il trouve le rêve ailleurs, par exemple dans un sac à main, il fait alors côtoyer le concret et l’impossible. André Breton n’oublia jamais ses amis poètes du début de sa carrière et vers la fin de sa vie, avec une touchante fidélité, il continue de rendre justice à ceux qui l’avaient ébloui dont Francis Vielé-Griffin. (http://brunosourdin.blogspot.com/2015/11/francis-viele-griffin-le-poete-de-la.html). Dans son livre Clair de terre dont seul le titre le rapproche de La Clarté de vie de son ami, André Breton présente bizarrement le rêve, improbable car surréaliste et il ne donne pas au mot Dieu une connotation mystique contrairement à son ami :

La voyageuse qui traversa les Halles à la tombée de l’été
Marchait sur la pointe des pieds
Le désespoir roulait au ciel ses grands arums si beaux
Et dans le sac à main il y avait mon rêve ce flacon de sels
Que seule a respirés la marraine de Dieu
(…).

(Anthologie de la poésie française du XXe siècle, Clair de terre, p. 300)

 

Revenons à Francis Vielé-Griffin. Une partie de sa jeunesse s’envole à l’approche de son départ de la Touraine. Il nous transmet son émotion contenue :

C’est peu que ces dix années
Au cours de ta vie en fleur :
Les siècles te sont donnés ;
Nous n’avons que des heures.

C’est peu ; et c’est toute la fleur,
Pourtant, de ma vie éphémère ;
La fleur est fanée et j’ai peur,
Car le fruit de la vie est amer.

Tes roses refleurissent aux portes
Quand Mai s’en revient et rit ;
La fleur de ma vie est morte ;
Et quel est le fruit de ma vie ?

(Francis Vielé-Griffin, Œuvres II, La Partenza, p. 227)

 

Francis Vielé-Griffin nous parle d’amour, de sensualité près de la femme, source d’inspiration fréquente pour lui. Avec une délicatesse d’expression qui ne fait aucun doute sur ses sentiments, il la décrit, la mêle au rêve, à la nature. Elle est pour lui à la fois légèreté et indispensable présence. Elle lui fait oublier le passage du temps car elle reste fraîcheur de la vie comme dans le poème « Vous si claire » :

« Vous si claire et si blonde et si femme,
Vous tout le rêve des nuits printanières,
Vous gracieuse comme une flamme
Et svelte et frêle de corps et d’âme,
Gaie et légère comme les bannières ;
Et ton rire envolé comme une gamme,
En écho, par les clairières – »

« Vous ma fierté tout enorgueillie,
Vous seul but, seule voie et seule fin,
Vous de qui seul je me rêvais cueillie,
Vous mon poème et ma soif et ma faim,
Quel soir est tombé, quelle heure est vieillie ? »
(…) »

(Francis Vielé-Griffin, Joies, p. 47)

 

Bien sûr, il peut privilégier légèreté et humour léger par exemple dans le chapitre Quatre chansons françaises de son livre Voix d’Ionie :

(…)
J’ai un grand voyage à faire
– Mon cœur, c’est bien des affaires –
L’Heure s’en fut en un jeune rire ;
Du baiser de sa bouche ma lèvre brûle encore !
J’ai fait un pas vers elle et n’ai su que lui dire ;
L’Heure jeune s’en fut et tu battais si fort,
O mon cœur solitaire,
Que le regret est pire
Bien que doux et amer
Que ne fut jamais le remords !
(…)
Ton orgueil, s’il rougit, ne se mirera pas
Au rêve enténébré qu’ondule la rivière ;
Tu mêleras ton pas au bruit d’un autre pas ;
(…)

(Francis Vielé-Griffin, Voix d’Ionie, p. 21)

 

L’Amour reste essentiel pour Francis Vielé-Griffin. Il crée des poèmes lumineux, intimes, associant eau et sensualité, finesse et légèreté, corps et couleurs. Dans le poème « Euphonies », il mêle par exemple les cheveux de sa belle aux éléments végétaux et aux traces d’or du soleil :

(…)
Ta chevelure, éparpillée,
Énonde et coule en l’herbe verte
Comme un ruisseau clair sablé d’or ;
Et, sur ta gorge mi-couverte,
Un vague rayon danse ou dort ;
Distraitement, lèvre entr’ouverte,
Tu ris au ciel par la feuillée…
(…)

(Francis Vielé-Griffin, Œuvres I, Cueille d’avril, p. 30)

 

Pour chanter l’amour à une femme, il peut comparer sa chevelure à une empreinte de la nature, « sève, renaissance du printemps » :

(…)
Il n’est pas un brin d’herbe qui frissonne,
Il n’est pas un petit caillou qui roule,
Pas une chanson au verger d’automne,
Pas un baiser au sentier de printemps,
Pas une goutte du vrai sang des Occidents,
Pas un mot sacré vibrant aux Poèmes
Dont je ne pleure ou rie, qu’en Elle je n’aime.

(Francis Vielé-Griffin, La Chevauchée d’Yeldis, p. 97)

 

Parmi ses amis, Louis Aragon (1897 – 1982), dadaïste et surréaliste, est conquis par l’originalité dynamique de Francis Vielé-Griffin. Voici un extrait du poème « Parti pris » d’Aragon, qui montre son attirance pour le rêve même si l’empreinte guerrière domine :

Je danse au milieu des miracles
Mille soldats peints sur le sol
Mille amis Mille yeux ou monocles
m’illuminent de leurs regards
Pleurs du pétrole sur la route
Sang perdu dans les hangars
(…

(Aragon, La Pléiade, tome I, Feu de joie, p. 9)

 

Suivons Francis Vielé-Griffin au fil du vent et de l’eau. Amoureux de la nature et de la clarté lumineuse, il n’était jamais indifférent à la beauté, gaie ou sombre, en lien avec les saisons, « Pluie d’été » ou « L’automne » :

PLUIE D’ÉTÉ

(…)
Alerte, la brise : voici le vent !
Une feuille court à l’avant,
Comme un lévrier détalé ;
Mais la poussière la rejoint,
– Toute la route en est voilée –
Elle tourne et monte dans le chant
Des hauts peupliers déferlant
Comme une mer sur des galets ;
(…)

(Francis Vielé-Griffin, La Clarté de vie, pp. 36 et 37)

 

L’AUTOMNE

Lâche comme le froid et la pluie,
Brutal et sourd comme le vent,
Louche et faux comme le ciel bas,
L’Automne rôde par ici,
Son bâton heurte aux contre-vents ;
Ouvre la porte, car il est là.
(…)

(id., p. 55)

 

À l’approche de l’hiver, il rassemble la tristesse et le chagrin, humanise la pluie par ses larmes et l’ombre par ses sanglots dans cet extrait de « Au coin de l’âtre » nous rappelant notre finitude :

(…)
Clos mieux les lourds rideaux, plutôt :
Le vent vacarme ;
La pluie d’hiver pleure aux carreaux :
J’entends ses larmes ;
Toute l’ombre sanglote, intruse et veule ;
N’est-il une demeure où l’on soit seuls ?…
(…)

(id., pp. 79 et 80)

 

Dans Cueille d’avril, il unit la sensualité du printemps, expression de la renaissance de l’amour, à sa bien-aimée :

(…)
Le souffle printanier de ta lèvre mutine,
Paraissait onduler à l’entour de ton corps :
Pour moi, couleurs et sons se confondaient, alors,
En l’ivresse d’aimer une femme enfantine…

(Francis Vielé-Griffin, Œuvres I, Cueille d’avril, p. 54)

 

Quand Francis Vielé-Griffin associe la femme aux fleurs et aux roses, il rejoint alors un poète de la Renaissance qu’il appréciait, Ronsard. Tous deux nous parlent de la fuite de la vie et de l’amour, des roses et des larmes. Ronsard regrette le temps qui passe et l’amour qui meurt. Vielé-Griffin mêle la réalité champêtre aux symboles tels les « pétales de sang » représentant la mort, par exemple dans In Memoriam. Écoutons le poète de la Renaissance puis le symboliste.

Comme on voit sur la branche au mois de Mai la rose
En sa belle jeunesse, en sa première fleur
Rendre le Ciel jaloux de sa vive couleur,
Quand l’Aube de ses pleurs au point du jour l’arrose :
La Grâce dans sa feuille, et l’Amour se repose,
Embaumant les jardins et les arbres d’odeur :
Mais battue ou de pluie, ou d’excessive ardeur,
Languissante elle meurt, feuille à feuille déclose.
Ainsi en ta première et jeune nouveauté,
Quand la terre et le ciel honoraient ta beauté,
La Parque t’a tuée, et cendres tu reposes.
Pour obsèques reçois mes larmes et mes pleurs,
Ce vase plein de lait, ce panier plein de fleurs,
Afin que vif et mort, ton corps ne soit que roses.

(Pierre de Ronsard, Amours, L’amour de Marie, Seconde partie sur la mort de Marie, édition de 1604, p. 422)

 

IN MEMORIAM

Les roses penchées
Aux grès roux des balustres
Pleurent au flot virant leurs pétales de sang ;
– Les rives en sont tout enjonchées –
Tes corolles lacustres,
Blanc nénuphar éblouissant.

Je t’ai couronnée, ô douce âme pâle,
De mortelles fleurs sur tes yeux effeuillées ;
Mais nul deuil de cœur ne les aura souillées,
Nos amours où tu n’eus de rivale,
Nos amours que nul n’aura raillées.
(…)

(Francis Vielé-Griffin, Joies, p. 89)

 

À l’image de Ronsard, Francis Vielé-Griffin nous conseille de vivre pleinement le moment présent et l’amour en pensant encore une fois à la fuite du temps, à l’amour, à la mort, par exemple dans La Clarté de vie :

AU PRINTEMPS DE TOURAINE

(…)
Laisse, ne prends qu’un viatique
Et de tout cet amour qui double chaque pas
Ne prends que le désir, et va ;
Dépêche-toi :
Le rêve appelle et passe,
Passe – et n’appelle qu’une fois.

Marche dans l’ombre, cours !
Est-il un abîme que tu craignes ?
O hâte-toi !… il est trop tard :
La belle Vie en son sommeil d’amour
Étend ses doux bras qui t’étreignent
– Trop tard : le rêve appelle et passe,
Appelle en vain,
Passe et dédaigne…
(…)

(Francis Vielé-Griffin, La Clarté de vie, p. 6)

 

Le mysticisme du poète se mêle aussi au rêve, par exemple, dans des extraits de son livre Les Cygnes ; la mort mi-rêve, mi-réelle, ne lui fait pas peur. Il affirme sa foi et sa quête d’éternité :

(…)
Je pense, aussi, que le soleil fut tel,
Au cours de ce vain jour doux et mortel,
(…)
Qu’il n’est pas de plus doux rayon ignoré
– Et la voix des feuilles et les voix en elles !
Je ne sais pas de musiques plus belles.
(…)

Mourir ? Je n’ai pas peur de l’ombre ;
(…)

La Mort fait halte et sa faux noire
Est comme une aile,
Est comme une aile à son épaule !

Réjouis-toi et sache croire.

(Francis Vielé-Griffin, Œuvres I, Les Cygnes, pp. 155, 157 et 232)

 

Dans Vision de midi, ses pensées se suivent dans « l’ardeur du rêve » au battement de l’âme qui se révèle. Francis Vielé-Griffin utilise sa veine symbolique pour opposer la banalité routinière à la force mystique :

(…)
et n’est vive que l’âme qui porte en soi
l’ardeur du rêve qui la crée :
chacun doit mériter sa joie,
la vie est banale et sacrée ;
mais l’Heure dieudonnée est exigeante et belle :
Elle ne tend ses fleurs qu’aux mains éprises d’elle. »

(Francis Vielé-Griffin, Œuvres II, Vision de midi, p. 125)

 

Dans son livre L’Amour sacré, il nous emporte près d’élans lyriques, très forts dans sa quête spirituelle, en lien avec des saintes dont deux femmes qui ont subi le martyr, tout d’abord sainte Agnès en sa pureté virginale. Dans un élan symbolique, il quitte le rêve pour la réalité très concrète de la description du martyr de sainte Agnès dans sa volonté de traduire l’intensité de la force mystique de cette femme :

(…)
« J’ai vu brûler ta chevelure
Comme une torche levée,
Sous le grand portail d’ombre
Qui s’ouvre dans le mur ;
Et, sur le seuil,
Tes petits pieds chaussés d’argent
Posaient comme deux colombes ;
Alors je t’ai aimée éperdument
Jusqu’à pleurer de joie… »
(…)

(Francis Vielé-Griffin, Œuvres III, L’amour sacré, p. 175)

 

Avec sainte Jeanne d’Arc nous suivons le martyre de cette femme où la vie reste permanence au-delà de son supplice et de ses cendres. À travers des images fortes, il unit le don du corps de la sainte à la nature qui l’entoure, dans un cadre majestueux, celui de la Touraine prête à l’accueillir pour la faire revivre :

(…)
Et pourtant, c’est de sang que la rosée est rouge ;
(…)

La Loire éploie au vent son bleu manteau de reine
– Du haut de cette tour je regarde en aval –
Vergers d’avril, pourpris… renaissante Touraine !
Ne doit-il refleurir, ton grand lys virginal ?

(id., pp. 217 et 218)

 

Son élan mystique nous rappelle son contemporain qu’il a rencontré aux réunions des mardis de la rue de Rome à Paris, Paul Claudel (1868 – 1955), dramaturge français, membre de l’Académie française qui a aussi mis à l’honneur sainte Jeanne d’Arc dans un poème de quatre pages. Voici deux courts extraits qui montrent la volonté et la sûreté de Jeanne qui l’ont conduite à agir, et la force de sa pensée :

Lance au poing et dans son étui de fer aussi claire que le soleil d’avril à sept heures,
Voici Jeanne sur son grand cheval rouge qui se met en marche contre les usurpateurs.
(…)

Jeanne d’Arc est là pour vous dire qu’il y a toujours quelque chose de mieux à faire que de ne rien faire.
(…)

(Paul Claudel, La Pléiade, Œuvre poétique, pp. 842 et 843).

 

Avant de terminer, voyageons avec Francis Vielé-Griffin, dans l’espace près de la lumière qui éclaire son œuvre. Avec lui, nous pouvons la trouver de mille manières, par exemple face à la nature :

(…)
Un rayon de soleil courait sur les blés lourds ;
Un papillon flottait sur l’azur des lents jours
Que la brise éventait ;
(…).

(Francis Vielé-Griffin, Joies, p. 15)

 

Ses mots simples jaillissent avec une force étonnante et se transforment en trésor palpable, par leur message lumineux :

(…)
« Tu es venu vers moi, clair reflet ;
Je regardais la mer !…
Tu as surgi de l’eau, rayon clair ;
Tu as jailli de l’horizon ;
Tu es née sur le seuil de ma vaine prison,
Fleur de lumière !
(…)

(Francis Vielé-Griffin, La légende ailée de Wieland le Forgeron, p. 108)

 

 

En conclusion, dans l’œuvre poétique de Francis Vielé-Griffin, nous approfondissons mille aspects, changeant au fil de nos propres pensées et de nos états d’âme. Dans cette poésie toute d’harmonie, il allie passé, présent et avenir, art des oxymores et innovation, légèreté, rêve et force d’écriture. Ses mots coulent de source et pourtant recèlent mille et une facettes telle sa philosophie de vie, nourriture de l’âme et aussi la nature avec laquelle il vit en symbiose. Il met en valeur son message par l’utilisation de symboles près du rêve et de la clarté, éléments fondamentaux pour lui contrairement à de nombreux écrivains. Ses pensées vivent hors du temps écoulé pour toujours aller vers nous. Oui, Francis Vielé-Griffin, peintre des mots, des émotions en union avec la nature, méritait bien de revivre ici alors terminons en nous imprégnant des mots de son livre Le Domaine royal :

(…)
Souvenir tout puissant ! qui ramènes, ainsi,
Vers le bonheur d’antan et vers l’ancien souci,
C’est de toi qu’est tissé notre être, où s’accumule
Le passé : tel la mer en son reflux recule
Le royaume sableux de quelque jeu d’enfant ;
C’est tout chargé de toi que s’en va, triomphant,
Celui qui s’est créé par toi sa destinée ;
(…)

(Francis Vielé-Griffin, Le Domaine royal, p. 54)

 

Août 2019.

Catherine RÉAULT-CROSNIER.

 

 

Bibliographie :

Livres de Francis Vielé-Griffin utilisés :

– Francis Vielé-Griffin, Cueille d’avril, Léon Vanier éditeur, Paris, 1886, 62 pages.
– Francis Vielé-Griffin, Joies – Poèmes (1888-1889), Tresse et Stock éditeurs, Paris, 1889, 136 pages.
– Francis Vielé-Griffin, La Chevauchée d’Yeldis, Léon Vanier libraire-éditeur, Paris, 1893, 99 pages.
– Francis Vielé-Griffin, Poèmes et Poésies, Société du Mercure de France, Paris, 1895, 324 pages.
– Francis Vielé-Griffin, La Clarté de Vie, Société du Mercure de France, Paris, 1897, 231 pages.
– Francis Vielé-Griffin, Phocas le Jardinier, Société du Mercure de France, Paris, 1898, 227 pages.
– Francis Vielé-Griffin, La légende ailée de Wieland le forgeron, Société du Mercure de France, Paris, 1900, 121 pages.
– Francis Vielé-Griffin, Plus loin, Société du Mercure de France, Paris, 1906, 227 pages.
– Francis Vielé-Griffin, Poèmes et Poésies, nouvelle édition, Société du Mercure de France, Paris, 1907, 341 pages.
– Francis Vielé-Griffin, La Lumière de Grèce, éditions de la Nouvelle Revue Française, Paris, 1912, 201 pages.
– Francis Vielé-Griffin, Voix d’Ionie, Société du Mercure de France, Paris, 1914, 187 pages.
– Francis Vielé-Griffin, Le Domaine royal, Société du Mercure de France, Paris, 1923, 86 pages.
– Francis Vielé-Griffin, Œuvres, tome I (1924, 281 pages), tome II (1926, 252 pages), tome III (1927, 260 pages) et tome IV (1929, 291 pages), Société du Mercure de France, Paris.
– Francis Vielé-Griffin, Poèmes, Mercure de France, Paris, 1983, 237 pages.

Poème de Francis Vielé-Griffin paru dans une revue :

– Francis Vielé-Griffin, « La Rose au flot », Mercure de France du 1er mai 1922, page 630.

Autres ouvrages :

– Anthologie de la poésie française du XXe siècle – de Paul Claudel à René Char, Poésie Gallimard, Paris, 1983, 486 pages.
– Guillaume Apollinaire, Alcools, éditions de la Nouvelle Revue Française, Paris, 1920, 174 pages.
– Louis Aragon, Œuvres poétiques complètes, tome I, La Pléiade, Gallimard, Paris, 2007, CXXXI + 1641 pages.
– Paul Claudel, Œuvre poétique, La Pléiade, Gallimard, Paris, 1967, LVII + 1245 pages.
– Maurice Maeterlinck, Serres chaudes, Quinze Chansons, La princesse Maleine, Poésie Gallimard, Paris, 1983, 305 pages.
– Pierre de Ronsard, Les œuvres de P. de Ronsard, Gentilhomme vandomois, reveues et corrigées par l’Autheur peu avant son décès augmentées en ceste édition de plusieurs pièces non encore veues, avec plusieurs commentaires sur les Amours, les Odes et les Hynnes. Rédigées en X tomes, tome I, chez Nicolas Buon, Paris, 1604, 698 pages.
– Émile Verhaeren, Les Campagnes hallucinées, Edmond Deman éditeur, Bruxelles, 1893, 87 pages.
– Walt Whitman, Œuvres choisies, éditions de la Nouvelle Revue Française, Paris, 1918, 375 pages.