21èmes RENCONTRES LITTÉRAIRES
DANS LE JARDIN DES PRÉBENDES, À TOURS

Vendredi 9 août 2019, de 17 h 30 à 19 h

 

Francis Vielé-Griffin, poète symboliste, sa vie

Portrait de Francis Vielé-Griffin, encre de Chine de Catherine Réault-Crosnier.

 

Lire la présentation de cette Rencontre.

 

Figure majeure du Symbolisme, le poète franco-américain, Francis Vielé-Griffin (1863 – 1937), a été mis à l’honneur dans le cadre des rencontres littéraires dans le jardin des Prébendes en 2000, dans une version courte. Ses écrits étant maintenant libres de droits, j’ai souhaité remodeler cette conférence pour lui rendre un hommage plus complet. Le voici.

Une partie du public lors de la Rencontre littéraire consacrée à la vie et à l'œuvre de Francis Vielé-Griffin, le 9 août 2019.

Une partie du public.

Sa biographie :

Son père, Monsieur Egbert Ludovicus Vielé, descendant d’une famille protestante lyonnaise qui a émigré au XVIIème siècle, est d’abord général dans les armées du Nord pendant la guerre de Sécession puis il exerce le métier d’architecte paysagiste. Il fut l’un des créateurs du quartier Central Park de New York. Il fut élu au Congrès. Esprit curieux, il présida aux destinées de la Société Aztèque.

Il se marie avec Teresa Griffin, issue d’une famille catholique écossaise qui avait fui à la même époque, pour échapper aux persécutions de Cromwell. Elle a écrit un livre sur La grande armée à la poursuite du tambour. Leur fils, Francis Vielé-Griffin, est né à Norfolk, en Virginie, le 26 mai 1863, pendant la guerre de Sécession. Il vit pendant huit ans à New York dans un quartier résidentiel puis ses parents se séparent. De tradition francophile dans la famille, Madame Griffin et son fils s’installent à Paris. Plus tard, il ajoutera le nom de sa mère « Griffin » à celui de son père. Francis Vielé-Griffin restera en France mais conservera sa nationalité américaine toute sa vie.

En 1879, à l’âge de quinze ans, Francis Vielé-Griffin fait la connaissance d’Henri de Régnier, au collège Stanislas. Tous deux deviennent très vite amis malgré leurs caractères très différents et ils le resteront toute leur vie grâce à leur passion commune pour la poésie. (Henri de Régnier, Francis Vielé-Griffin, Correspondance, livre préfacé et annoté par Pierre Lachasse).

En 1885, à vingt-deux ans, Francis Vielé-Griffin se marie avec Louise Brocklé, douce et blonde. Les témoins de leur mariage sont Henri de Régnier et Marie Gérard d’Houville de Heredia, femme de Lettres. Ils auront quatre filles, Edmée Vielé (1886 – 1978), Antoinette Vielé (1888 – 1964), Odette Vielé (1890 – 1964) et Françoise Vielé (1894 – 1935). (https://gw.geneanet.org/garric?lang=fr&n=viele&oc=0&p=francis)

En 1886, le premier recueil de Francis Vielé-Griffin, Cueille d’avril, est publié. Il a vingt-trois ans et révèle une imagination débordante, une soif de créer et de transmettre ses idées par des images fortes, symboliques, inattendues, comme dans cet extrait du poème « Rythme provincial » où nous partons dans un songe de douceur et de lumière :

Dans cet éloignement où la province dort
On craint de réveiller l’écho tant l’air est calme
Et tant le grand sommeil muet des plaines d’or
Est paisible et profond – car la province dort
Sans rêve sous le voile azur de la nuit calme.
(…)

(Francis Vielé-Griffin, Cueille d’avril, 1886, p. 19)

Francis Vielé-Griffin va dans les salons, les cabarets littéraires et participe aux mardis de la rue de Rome où il continue de côtoyer Henri de Régnier. Son aîné Mallarmé apprécie sa poésie et le considère comme l’un des meilleurs poètes de l’école des mardis de Rome. (https://www.universalis.fr/encyclopedie/francis-viele-griffin/) Francis Vielé-Griffin restera l’un des proches de Stéphane Mallarmé, toute sa vie.

En 1887, son recueil La Clarté de vie est publié. Poète de la modernité, il utilise l’assonance sans encore abandonner la rime. Cette même année, deux de ses livres, Les Cygnes puis Ancaeus, sont édités.

Considéré sur le plan politique comme anarchisant, il se rapproche tout d’abord de Mirbeau mais ils n’avaient pas les mêmes idées ni la même manière de comprendre la poésie. Mirbeau s’en éloigne, le dénigrant de manière sarcastique, considérant sa poésie comme nulle, enfantine… Entre eux deux, existaient des abîmes d’incompréhension. (http://mirbeau.asso.fr/dicomirbeau/index.php?option=com_glossary&id=143)

En 1888, à vingt-cinq ans, il quitte Paris pour la Touraine. Il a le coup de foudre pour cette région et loue le château de Nazelles, près d’Amboise. De la terrasse il domine les vallées conjointes de la Cisse et de la Loire. Ici, il restera égal à lui-même, bourgeois américain et intellectuel européen, prêt à accueillir ses amis et toujours curieux des événements du monde.

En 1889, dans son livre Joies, Francis Vielé-Griffin exprime un certain optimisme même dans la tristesse. À ce sujet, Rémy de Gourmont souligne : « Je ne veux pas dire que M. Vielé-Griffin soit un poète joyeux ; pourtant il est poète de la joie. » (Rémy de Gourmont, Le livre des masques, tome I, page 49).

Théoricien du vers libre, Francis Vielé-Griffin est l’un des premiers à l’utiliser après Rimbaud et Gustave Kahn, avant Marie Krysinska en 1890. Le grand poète américain Walt Whitman avait déjà choisi une plus grande liberté poétique. Vielé-Griffin défend le modernisme dans les journaux et dans ses écrits, en vrai créateur.

Il affirme sa volonté de s’affranchir des règles établies même s’il garde encore les rimes. Dans « In memoriam », il allie nouveauté d’expression, charme de la nostalgie du passé, des souvenirs inaltérables malgré l’effacement dans la durée. Il peut mettre des vers en italique quand il se pose des questions, certainement pour insister sur leur différence et leur importance temporelle près de la déchéance liée au temps, à la mort :

IN MEMORIAM

Les roses penchées
Aux grès roux des balustres
Pleurent au flot virant leurs pétales de sang ;
– Les rives en sont tout enjonchées –
Les folioles enguirlandent en passant
Tes corolles lacustres,
Blanc nénuphar éblouissant.

Je t’ai couronnée, ô douce âme pâle,
De mortelles fleurs sur tes yeux effeuillées ;
Mais nul deuil de cœur ne les aura souillées,
Nos amours où tu n’eus de rivale,
Nos amours que nul n’aura raillées.

  *
* *

Ce furent des soirs de rêve stellaire
– Quel éternel oubli nous outrage ?
Des songes rythmés aux chants de la plage,
La hantise de tes yeux d’aigue claire,
Et des larmes de rage.

Ce furent de folles matinées
– Quel hiver de mort flétrit nos printemps ? –
Des ciels de soie et des mers satinées,
Et tout l’absolu des vingt ans,
Et toutes les chansons entonnées.
(…)

(Francis Vielé-Griffin, Joies, pages 89 et 90)

En 1890, Henri de Régnier et Bernard de Lazare fondent la revue Les Entretiens politiques et littéraires, magazine publié de 1890 à 1893. Membre actif, Francis Vielé-Griffin fait partie du comité de rédaction. Il veut prendre position sur des thèmes forts sans rester dans les hautes sphères du rêve poétique. Il est aussi très actif dans les revues Lutèce, L’Ermitage et au Mercure de France.

À partir de 1891, Francis Vielé-Griffin se retire dans le château de Nazelles en Touraine. D’un caractère affirmé, il ne craint pas de s’engager dans les polémiques littéraires. Il reste plus moderne que son ami Henri de Régnier qui retournera plus tard au classicisme. Malgré leurs différences, ils restent complices dans leur liberté d’expression, à travers leur même idéal symboliste.

Cette même année (1891), Diptyque de Francis Vielé-Griffin paraît puis Poèmes et Poésies (de 1886 – 1893). Là encore, il joue avec les contrastes et oxymores ; il nous surprend dans son art de les manier, de capter notre attention presque sans y penser, par exemple par les mots « Dans l’or du soleil pâlissant, » (p. 257) ou « Aimer c’est mourir et renaître » (p. 258).

André Gide, fidèle compagnon de Vielé-Griffin, le rencontre pour la première fois en 1891 et l’admire (http://www.arllfb.be/composition/membres/vielegriffin.html). Il décrit ainsi son caractère et son physique : « Rien de plus franc, de plus honnête, de plus primesautier que Griffin ; » (André Gide, Si le grain ne meurt, p. 235) « Il avait un visage tout rond, tout ouvert, un front qui semblait se prolonger jusqu’à la nuque ; » (Id., p. 236).

L’amitié entre Francis Vielé-Griffin et André Gide durera plus de vingt ans. Leur idéal esthétique commun les rapproche dès leur première rencontre aux Entretiens politiques et littéraires où Francis Vielé-Griffin publie Le Traité de Narcisse, jusqu’à La Nouvelle revue Française où Gide affirme sa reconnaissance du grand poète. L’édition du livre André Gide et Francis Vielé-Griffin Correspondances 1891 – 1931, reste un document important pour l’histoire littéraire de cette époque ; il a été publié aux Presses universitaires de Lyon par Henry de Paysac. (http://presses.univ-lyon2.fr/produit.php?id_produit=440)

Henri de Régnier, l’ami de la première heure, dès le lycée, le restera toute sa vie. Dans la préface du livre Henri de Régnier Francis Vielé-Griffin Correspondance (1883-1900), l’écrivain contemporain Pierre Lachasse nous présente leur complémentarité, Henri de Régnier, parisien et mondain, souvent malade nerveusement, doute de lui et se nomme lui-même « l’hypocondre » et Vielé-Griffin le campagnard robuste, marié dès 1887 et sûr de lui.

Par ailleurs, Francis Vielé-Griffin reste proche des chansons anciennes qu’il met à l’honneur, tout en conservant sa modernité rendant le texte très vivant. Par exemple, il commence par un vers en italique, « Derrière chez mon père, un oiseau chantait, » (poème « Un oiseau chantait » dans Joies, pages 15 à 18) qu’il répète à chaque strophe pour dérouler le fil de l’histoire, créant ainsi un rythme avec un refrain. Au fil des jours, la nature peut jaillir en osmose telles les « fougères et les mousses » ; nous suivons une dame ou une autre, à la fois vraie et rêvée, de son « rire » ou près des « morts » et des « massacres » ou encore de moments de « triomphes ». Pourtant, rien n’est jamais acquis dans « le Château d’Amour » mais rien ne nous lasse car nous sommes ailleurs avec le poète.

Francis Vielé-Griffin vit sans soucis matériels en Touraine, région qui l’a conquis par la beauté de ses sites et ses bords de Loire, univers propice à la rêverie. Il se rend souvent à Paris par obligation et pour rester en contact avec la vie littéraire de son temps.

La poésie de Francis Vielé-Griffin reste clarté. Par exemple, son épopée, La Chevauchée de Yeldis (1893), fort admirée de la jeune avant-garde poétique, retient notre attention par l’association d’une atmosphère vaporeuse à un cadre précis. Ici règnent « la Vie et la Mort » sans que nous puissions définir si l’histoire est triste ou non, au fil de longs rebondissements :

(…)
Ce fut comme les funérailles que mène
L’aube à l’ombre, et le jour à la nuit,
Et la Vie à la Mort,
Et l’avril à l’hiver, par la saulaie ensoleillée !
(…)

(Œuvres I, La Chevauchée d’Yeldis, p. 258).

En 1895, son inspiration mystique est déjà présente par petites touches délicates. Poète symboliste, il se sert d’images concrètes tel le sel pour exprimer aussi bien la saveur de la vie, le rêve, la fragilité de l’être et aussi nos douleurs à dépasser :

(…)
Avec les heures de la vie hâtive et claire
J’ai fait l’éternité spirituelle :
J’ai pris un peu de sel entre mes mains
Et l’ai semé sur l’amertume de la mer
Selon le sort
Des choses frêles qu’on rêve éternelles –
J’ai pris le sel
De toutes nos larmes douces-amères
Et je l’ai jeté à la face de la mort.
(…)

(Poèmes et Poésies (1895), Fleurs du chemin et chansons de la route, p. 296)

 

Au long de sa vie, Francis Vielé-Griffin reste fidèle à ses amis. Il entretient une correspondance suivie avec chacun d’eux. Dès 1895, plusieurs écrivains belges s’ajoutent à ses relations : Verhaeren, Ruyters, Vandeputte et Albert Mockel qui lui ouvrira les portes de sa revue La Wallonie où le rejoindront bientôt d’autres plumes célèbres. Il offrira un de ses textes lyriques à La Jeune Belgique. (http://www.arllfb.be/composition/membres/vielegriffin.html)

Il a aussi effectué des traductions publiées au Mercure de France dont celle de Laus Veneris (1895), à partir d’un poème du poète lyrique anglais, Algernon Swinburne et aussi en collaboration avec Henry-D. Davray, La Conquête du courage de l’écrivain, poète et journaliste américain contemporain de lui, Stephen Crane. (http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Folio/Folio/La-Conquete-du-courage)

André Ruyters (1876 – 1952), romancier et poète belge, s’enthousiasme pour l’originalité de Francis Vielé-Griffin, pour son style si différent de celui de son époque (1896). Il analyse son atmosphère toujours très légère et en même temps emplie d’un ailleurs à imaginer : « Vielé-Griffin, lui, c’est toute joie claire et matin fleuri ! Il est le panthéiste ardent et candide. Celui qui rit d’être sous le ciel si bleu ! Celui qui se réjouit en toute gaîté simple des petites choses qu’il foule aux pieds et qu’il aime. (…) L’œuvre de Vielé-Griffin est l’œuvre de vie. (…) Griffin est le poète de l’ambiance, exprimant les choses par les impalpables immatérialités qui flottent autour d’elles. D’un paysage, il ressent l’âme, avant d’en avoir vu les traits. » (André Ruijters [Ruyters], « de Régnier à Vielé-Griffin », L’art jeune, 15 janvier 1896, pp. 26, 29 et 30)

Chaque quinzaine, Francis Vielé-Griffin adresse un poème au journal L’Écho de Paris.

En 1897, son livre La Clarté de Vie paraît avec comme dédicace : « Au Printemps de Touraine, son hôte ébloui et reconnaissant. ». Ici, nous pénétrons dans un univers empli d’une lumière qui règne entre ombre et clarté au fil de l’instant, des mois et des saisons qui se succèdent, à la fois toujours semblables et toujours autres :

– Trop tard : le rêve appelle et passe,
Appelle en vain,
Passe et dédaigne…

(La Clarté de vie, p. 6)

En 1898, dans sa tragédie en vers, Phocas le jardinier, Francis Vielé-Griffin déploie l’ardeur de son talent en lien avec la nature qui semble accueillir l’action :

Ce figuier simple aux mille mains propices
Bénit notre repos d’un geste de patriarche ;
J’ai fait ma tâche ;
(…).
L’Oronte s’en allait mourir aux sables chauds,
Sans donner à la rive aride un baiser d’eau.
(…)

(Phocas le jardinier, pp. 159 et 160)

En 1899, son bail échu, il doit repartir et compose La Partenza, élégie de vingt-trois poèmes, son chef d’œuvre à la gloire de la Touraine dans lequel il traduit en vers libre, son attachement à ces paysages qui l’ont tant charmé. Il excelle alors dans la retranscription littéraire de la beauté de cette région, de l’envoûtement ressenti, de son amour comme envers une mère qui le bercerait dans un paysage magique qui le séduit. Il se laisse emporter par un rêve. Il semble se fondre, se confondre avec les éléments. Sa poésie devient alors délicatesse, douceur ; elle reflète ses états d’âme en lien avec la nature. Par ci, par là, des tonalités mélodieuses, langoureuses, nostalgiques au soleil couchant, reflètent la tristesse de son départ qui approche mais toujours, sa force d’expression poétique reste pour ne pas perdre ces instants présents, précieux, en symbiose avec la Touraine, alliance de paysage brumeux et de lumière, de vigne et de fleurs, de joie et de peine, de douceur et de rêverie.

I

Le rêve de la vallée,
Toute d’or et d’ombre au loin,
M’a pris et bercé et roulé
Dans un parfum de vigne et de foin ;

Son rêve engourdit ma pensée
En un bruit de faux et de feuilles :
Mon âme roule bercée
En un songe de joie et de deuil…

Car l’heure est frêle et mouillée
Comme un reflet de fleur au fleuve,
– Voici la fleur effeuillée :
L’eau verte est à jamais neuve –

O douce vallée, tu rêves :
Ton rêve est l’éternité ;
Que me prends-tu mon heure brève
Et ma force et ma volonté ?
(…)

III

Je regarde feuille à feuille,
S’éparpiller dans le soir
Le manteau d’or et d’orgueil
De ces grands arbres noirs ;

Je regarde, goutte à goutte,
Tomber, comme du sang,
Les feuilles… et le soir en déroute
Tourne et fuit dans le couchant ;

On rêverait toute une vie
D’espoir si vain qu’on en doute…
– Mais voici la côte gravie,
Et voici le soir, et la route.
(…)

VII

Je suis riche de soirs et d’aurores,
De chants, de parfums, de clarté ;
Quel fruit cueillerais-je encore
Au verger de ta beauté ?

Je suis ivre d’étés et d’automnes,
De fleurs, de fruits et de vins ;
Tu m’as fait de toi-même aumône :
Qu’aurais-je imploré demain ?

Mon rêve est réalisé
(L’avais-je rêvé si beau ?)
Et pourtant mon cœur est brisé,
Et je songe qu’on rêve au tombeau.
(…)

(Œuvres II, La Partenza, pp. 217, 218, 221 et 224)

Dans son livre paru en 1900, La légende ailée de Wieland le forgeron, le poète déploie sa force de création symboliste dans des narrations en vers mêlant histoires et légendes du passé. Même quand le présent n’est pas facile à vivre, il garde une atmosphère de légèreté :

Wieland est grave de son rêve étrange ;
Son âme s’en grisa dès le berceau d’enfance :
Telles ces fièvres sans nom allumées dans le sang,
Nées d’un crépuscule d’automne, (…).

(La légende ailée de Wieland le forgeron, p. 28)

Dans ce même livre, il lie le départ à l’empreinte de mort d’un passé disparu et malgré tout empli d’immortalité. Dans un poème nostalgique « Le geste sacré », il exprime indirectement son mal d’être et malgré tout, son espoir :

(…)
O belle heure rosée qui marches les pieds nus,
Quelle poussière de mort lève ton pas agile ?
Quelle détresse ardente te suit, léger Avril,
Et quelle étreinte étrange, meurtrière et suave
Étouffe le sanglot de ceux qui vont mourir
Et met la volonté de vivre au cœur des braves :

Car Wieland souriait à l’immortel sourire !

(La Légende ailée de Wieland le forgeron, p. 112)

Après 1900, Vielé-Griffin reste toujours créatif ; il continue de publier des recueils et parallèlement d’écrire dans les journaux, au Mercure de France, à L'Ermitage, à L'Écho de Paris, à La Nouvelle Revue française ou à La Phalange

Il quitte la Touraine, voyage en Italie, en Grèce… mais il garde la nostalgie de sa période tourangelle ; rien n’est comme avant. Il compose des pièces de théâtre. En 1901, il choisit pour résidence le château de La Roche à Guet, puis il emménage au château de Puygirault, sur les bords de l’Anglin, tous deux situés dans la Vienne à Saint-Pierre-de-Maillé. En 1914, insatisfait, il achète le château de la Thomasserie sur la commune de Vallières-les-Grandes (Loir-et-Cher), à 15 kms d’Amboise. Dans ce rendez-vous de chasse de style Louis XV, il vivra douze ans.

En 1903, son livre L’Amour sacré de cent-quarante-et-une pages paraît, totalement imprégné de mysticisme alors qu’auparavant, il était simplement présence latente par petites touches. Nous sommes saisis par sa force d’écriture. Il présente huit saints et saintes dont sainte Agnès et sainte Jeanne d’Arc, toutes deux mortes pour avoir refusé de renier leur foi. Son questionnement surprend et témoigne de son engagement. Par leur force symbolique, il nous transmet la puissance de leur don et de la vie donnée lors du martyre et même après la mort comme dans ce passage sur sainte Agnès :

(…)
Anges groupés du ciel, la contempliez-vous ?

Elle était la merveille qui rassure :
La certitude tendre !
Et des femmes, foulées aux pieds de la luxure,
Sentirent leur flanc stérile, las de se vendre,
Tressaillir étonné,
Et surent
Que l’Espoir, joie du monde ! leur était né,
(…)

Certes, ils l’ont tuée,
(…)
Ils ont souillé son corps du sang de sa poitrine
Et jeté au brasier cette chair enfantine ;
(…)
Elle a sanctifié son âge de ce rire.
(…)

(Plus loin, L’Amour sacré, pp. 89, 91 et 92)

Dans la partie de L’Amour sacré consacré à sainte Jeanne d’Arc, il la décrit en symbiose avec la nature, à la fois simple femme et portée par une force qui la dépasse :

Celle qui vint de Lorraine à cheval
Cueillir les Lys de France au jardin de Touraine
Ramenait au clair geste de sa main virginale
En frissonnante traîne
– Comme d’un manteau d’or derrière elle épandu –
L’armée, sans roi, dont Dieu l’a faite reine ;
(…)

Le printemps s’éveillait dans l’aube tourangelle ;
Elle était pâle en son armure blanche, et belle ;
Elle portait au flanc une petite hache ;
Ses longs cheveux liés contre sa nuque nue
Faisaient un casque noir à sa tête menue
Puis s’épandaient au vent et flottaient en panache ;
(…)

(id., pp. 123 et 124)

Il rend aussi hommage à l’un de ses grands amis poètes, décédé, dans un ensemble de poèmes, In memoriam Stéphane Mallarmé, où il exprime sa douleur en même temps que sa paix car son Maître reste présence, permanence dans le souvenir du vécu partagé hors du temps :

JE PENSE À VOUS…

(…)
Je pense à vous sans douleur solennelle.
Maître, vous vivez
De cette Vie plus haute et immortelle,
De cette vie invectivée,
La vie de ceux qui procréèrent leur âme
Et naquirent de leur volonté,
Vulnérables au rire de l’infâme,
Joyeux d’avoir vu la Beauté.
(…)

(Plus loin, In memoriam Stéphane Mallarmé, p. 62)

Dans Sapho (1911), Francis Vielé-Griffin fait revivre par sa plume, Sappho, poétesse grecque du VIIème et VIème siècle avant Jésus-Christ. Elle a vécu à Mytilène sur l’île de Lesbos.

(…)
Ce murmure de l’eau, n’est-ce la voix lointaine
de lèvres belles
à travers la nuit ?
Sa fraîcheur, à nos tempes, est-ce une haleine,
un souffle d’ailes ?
On respire dans l’ombre un goût de fruit…
(…)

(Œuvres IV, Sapho, p. 177)

Le poète montre son intérêt pour l’histoire grecque très ancienne dans d’autres livres dont La Lumière de Grèce publiée aux éditions de La Nouvelle Revue Française (1912), Voie d’Ionie comprenant en particulier La Sagesse d’Ulysse (Mercure de France, 1914)… Il utilise son modernisme symbolique au service d’un passé révolu et qui, sous sa plume, s’anime et ressuscite.

Il s’intéresse aux auteurs contemporains étrangers d’avant-garde dont le poète américain, Walt Whitman. Francis Vielé-Griffin, fait partie des auteurs ayant traduit en français des textes des Œuvres choisies, poèmes et proses de ce poète (Éditions de La Nouvelle Revue Française, 1918). D’autres écrivains ont participé à cette traduction dont Jules Laforgue, André Gide, Valéry Larbaud… Dans la traduction d’« Épaves », Francis Vielé-Griffin présente la luxuriance de la nature près de visions fantastiques, s’élargissant pour finir à la vie humaine, au monde, vers un autre univers entraperçu dans le lointain :

ÉPAVES

Un monde sous l’amertume marine :
Des forêts au fond de la mer – les branches et les feuillages ; (…)

Des passions s’agitent, là-bas : guerres et traquenards ; les tribus – de la vue en ces abîmes d’océans et la respiration de cet air épais aux poumons de tout ce peuple ;
Surgir, hors de là, jusqu’à la vision d’ici, et jusqu’à l’air subtil respiré par des êtres, nos semblables, en cette sphère ;
Et surgir, plus avant, hors de la nôtre, jusque parmi ceux-là qui vont par d’autres sphères !

(Walt Whitman, Œuvres choisies, p. 241)

Francis Vielé-Griffin a encore bien d’autres facettes de création, expression de la multiplicité de son talent et de la diversité de ses sources d’inspiration.

En 1922, paraît au Mercure de France La Rose au flot, légende du Poitou, une preuve de plus de son intérêt pour les histoires racontées dans le passé. Il les réanime pour leur redonner souffle de vie :

(…)
En quel coffret as-tu dormi, abandonnée ?
Rose d’antan, qui te réveilles, révélée
dans l’ombre émue au vol de ton ivresse ailée ?
(…)

(Œuvres III, La Rose au flot, p. 164)

En 1919, il s’installe dans un petit hôtel particulier Renaissance à Amboise, rue de la Concorde. En 1923, il achète le château de Champagne-Fontaine dans le Périgord (aussi appelé château de Chaumont, situé dans le bourg de Champagne, Dordogne).

En 1923, paraît Choix de poèmes (1923) avec une introduction de Jean de Cours.

Peu à peu sa veine mystique se développe. Par exemple, en 1927, il consacre un poème à saint François d’Assise, intitulé « Saint-François aux Poètes », publié aux éditions A l’Art Catholique.

En 1929, ses Souvenirs d’Enfance et de première Jeunesse paraissent au Mercure de France. Francis Vielé-Griffin raconte des moments de son enfance en Amérique avec son frère et ses sœurs. Ensuite la vie les sépara. Les aînés restèrent avec leur père en Amérique quand sa mère et lui, le plus jeune, partirent en France. Au début de ce livre, nous trouvons un souvenir de connivence durant sa jeunesse auprès d’un lac, en lien avec ceux dont il a été séparé par la vie à neuf ans. Dans le second extrait, nous découvrons son attirance pour le fantastique plus que le réel, et son intérêt par les légendes anciennes :

Une barque, la moins chavirable de la flottille amarrée dans le garage d’eau – mon frère en brandissait fièrement la clé – nous accueillait mes sœurs et moi, et bien sagement accotés au banc du barreur, nous écoutions la recommandation (…).

Histoires de fées et de revenants, toutes frissonnantes de présages, méticuleuses avec leurs rapts d’enfants, leurs prémonitions si riche du vaste effroi de l’invisible. Elles dominaient de beaucoup, dans nos premières impressions d’enfants, les fables un peu lointaines de la Bible (…).

(https://www.edition-originale.com/fr/litterature/editions-originales/viele-griffin-souvenirs-denfance-et-de-premiere-1929-56338)

Revenons à sa biographie. Francis Vielé-Griffin a toujours été engagé dans le monde littéraire. À partir du 5 décembre 1931, il est membre étranger philologue de l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique. Celle-ci continue d’entretenir son souvenir sur son site Internet comme dans cet extrait : « La richesse de son œuvre réside dans de grands accents de sincérité, qui savent trouver leur source dans la joie et la douleur, la nature, les vieilles ballades populaires, le souvenir des mythes antiques et les accents profonds des légendes du Nord, auxquels il ajoute fréquemment une dimension épique ou dramatique. » Elle n’oublie pas de remarquer son « unité au service de ce que certains critiques ont appelé la transparence. » (https://www.arllfb.be/composition/membres/vielegriffin.html)

Une académie Mallarmé est créée en 1937 par ses amis de la nouvelle génération poétique, symboliste et postsymboliste. Il est nommé premier président de cette Académie. (http://www.academie-mallarme.fr/Academie_Mallarme_-_courte_histoire.html)

Francis Vielé-Griffin, citoyen américain, a été nommé chevalier de la Légion d’Honneur en 1896, puis promu officier en 1913. Le ministre de l’Instruction Publique et des Beaux-Arts a souligné dans son rapport qu’il « réside depuis longtemps en France dont il a fait sa seconde patrie, [qu’] il jouit parmi nous comme poète, d’une grande notoriété et [que] ses œuvres ont exercé une influence réelle sur la poésie française dans ces vingt dernières années. » En 1936, il est promu commandeur, pour consacrer son talent en tant qu’un des piliers du symbolisme. (http://www2.culture.gouv.fr/public/mistral/leonore_fr)

Paul Éluard et André Breton ont salué l’élévation et la noblesse de son discours. (https://www.arllfb.be/composition/membres/vielegriffin.html)

Reconnu et respecté de son vivant, Francis Vielé-Griffin termine sa vie à Bergerac (dans le Périgord), 8 cours Victor Hugo, où il meurt le 12 novembre 1937, à soixante-quatorze ans.

Laissons Francis Vielé-Griffin nous parler encore après sa mort car pour lui, elle n’est pas forcément triste. Elle reste présence tout au long du fil de ses écrits, évanescente, empreinte de rêve et présence permanente, inséparable du livre de la vie :

(…)
Relis, tout haut, que demain
Nous revaut son attente,
Et que la route est toujours bonne
Pour celui dont le pas y sonne
Et que la source est toujours neuve
Pour le passant qui s’y abreuve
Et que la vie est faite telle,
Hasardeuse et hâtive,
Morose, folle et belle,
Perpétuelle,
Pour qu’on la vive.

(La Clarté de Vie, p. 80)

 

Ses amis lui ont rendu hommage de son vivant et aussi après sa mort. Nous pouvons citer Gérard d’Houville, la fille de José Maria de Heredia, Paul Adam, le peintre Whistler, Émile Verhaeren, Alphonse et Léon Daudet… Il a aussi fait partie des auteurs d’élection du jeune Apollinaire.

L’amitié n’est pas un vain mot pour lui. Elle est durable et fidèle. Par exemple, Francis Jammes (1868 – 1938) ayant quitté Paris pour retourner vivre dans sa région natale, Francis Vielé-Griffin n’hésite pas à lui rendre visite à Orthez. Ils continuent de s’écrire. Leurs échanges épistolaires ont été publiés. Francis James lui a dédié l’un de ses poèmes « Voici les mois d’automne… » dans lequel il cite son ami.

Voici les mois d’automne et les cailles graisseuses
s’en vont, et le râle aux prairies pluvieuses
cherche, comme en coulant, les minces escargots.
(…)
Vielé-Griffin
, c’est ainsi que l’on est poète :
mais on ne trouve pas la paix que nous cherchons,
(…)
Tout cela fait un mélange, un haut et un bas,
une chose douce et triste qui est suivie,
et que l’homme aux traits durs a appelé la vie.

(Francis Jammes, Œuvre poétique complète, tome 1, p. 149)

Dans une lettre écrite à Orthez, le 28 mars 1912, Francis Jammes exprime avec enthousiasme, son amitié et intérêt pour les poèmes de son ami. Il commence par : « Je viens de lire à voix haute à ma femme un de vos admirables poèmes sur Pindare (…) ». Il termine par « Merci, mon cher et grand Vielé-Griffin. » (Correspondance de Francis Jammes et de Francis Vielé-Griffin 1893-1937, p. 76)

Robert de Souza (1865 – 1946), poète et critique, a analysé l’œuvre de Francis Vielé-Griffin en 1895. Il montre l’importance que ce poète donne au partage, à l’imaginaire, à l’éphémère dans la vie en lien avec les temps très anciens par des refrains qui ont traversé les siècles, traces entrelacées et frôlement d’éternité :

« Dans les œuvres de M. Francis Vielé-Griffin le combat cesse, et non par la victoire de l’un ou de l’autre, mais par la fraternité qui unit l’être complexe au simple. (…) Il n’abdique point ; il ne laisse point humilier le Rêve par la vie ; il pénètre le rêve de la vie (…).

Aussi, pour l’auteur de Joies, les refrains naïfs et primitifs que nous transmet à travers les siècles une mémoire confuse sont les thèmes éternels de la vie humaine ; les plus diverses existences en développent seulement les nuances passagères. (…) »

(Robert de Souza, « La poésie populaire et les poètes novateurs », La Société Nouvelle, septembre 1895, pages 306 et 307)

Louis Aragon écrivit une « Lettre à Francis Vielé-Griffin sur la destinée de l’homme » publiée en 1924 (n°13 de la nouvelle série de la revue Littérature) et lui confie : « Je vous tiens cependant pour un poète véritable que rien n’a détourné de sa voie, ni l’ambition, ni la sottise… » (page 14 de la préface de Poèmes, 1983) Louis Aragon a certainement été séduit par la spontanéité et la rêverie de sa poésie vibrante de sentiments.

André Breton (1896 – 1966) a écrit : « Son vers est le plus ensoleillé de l’époque, le plus fluide. » (page 13 de la préface de Poèmes, 1983). Il considère que le recueil La partenza de Francis Vielé-Griffin est le meilleur de son œuvre : « Un recueil de vingt-trois poèmes comme La Partenza, pour dire adieu au beau versant de la vie, est un chef-d’œuvre à la fois d’effusion et de mesure. » (cité par Bruno Sourdin, http://brunosourdin.blogspot.com/2015/11/francis-viele-griffin-le-poete-de-la.html)

Dans un de ses sonnets de jeunesse (1914), André Breton n’hésite pas à traduire la fluidité du style, la légèreté, la clarté, la lumière qui se dégage de l’œuvre de son ami et à utiliser le mot « âme », pour le caractériser :

Hommage

(…)
Et l’âme, aux battements d’une aile
Captive – on croirait – d’un col fin,
Vers l’épaule, sous la tonnelle,

Si la caresse ondule afin
De charme, ô pur Vielé-Griffin,
Pressent la Colombe éternelle !

(d’après le fac-similé du poème en ligne sur http://www.andrebreton.fr/tag/symbolisme)

Paul Éluard (1895 – 1952), autre poète surréaliste, inclut trois poèmes de La Partenza dans son anthologie Le meilleur choix de poèmes est celui que l’on fait pour soi. (page 14 de la préface de Poèmes, 1983).

André Gide (1869 – 1951) est séduit par sa spontanéité : « (…) ce qu’il apportait de meilleur c’était peut-être, avec la clef des champs, je ne sais quelle spontanéité encore gauche, quelle fraîcheur, dont notre littérature, il faut le reconnaître, avait en ce temps grand besoin. ». (André Gide, Si le grain ne meurt, p. 239)

 

Dans une autre conférence sur son œuvre, nous détaillerons sa poésie imprégnée de clarté souvent exprimées en vers libres. Sa production est importante. Les titres de ses recueils publiés de 1886 à 1939, reflètent ses thèmes de prédilection, dès leurs titres, Cueille d’Avril (1886), Les Cygnes (1887), Ancaeus (1887), Joies (1889), Diptyque (1891), La Chevauchée d’Yeldis (1893), fort admiré de la jeune avant-garde poétique, Poèmes et Poésies (1895), La Clarté de vie (1897), Phocas le Jardinier (1898), La Légende ailée de Wieland le forgeron (1900), L’Amour sacré (1903), Plus loin (1906), une tragédie en vers, Sapho (1911), La lumière de Grèce (1912), Voie d’Ionie (1914), La Rose au flot, légende du Poitou (1922), Choix de poèmes (avec une introduction de Jean de Cours, 1923), Le Domaine royal (1923), La sagesse d’Ulysse (1925), Le Livre des Reines (1929) puis après sa mort, Souvenirs d’Enfance et de première Jeunesse. (1939) (https://catalogue.bnf.fr/).

Preuve de la qualité des écrits de Francis Vielé-Griffin, la plupart de ses livres ont été publiés aux éditions Mercure de France. Dans son recueil Poèmes de 233 pages, édité en 1983, nous trouvons de nombreux extraits de ses livres.

Aux XXème et XXIème siècles, il n’est pas totalement oublié. En 1910, Michel Simonidy a réalisé un tableau de Francis Vielé-Griffin, exposé au musée des Beaux-Arts de Tours.

Le 11 août 2000, il est mis en valeur, dans une version courte, à travers sa vie et son œuvre dans le cadre de la deuxième année des Rencontres littéraires dans le jardin des Prébendes à Tours, consultable sur le lien http://www.crcrosnier.fr/preb00/vielegriffin.htm.

En 2001, Josepha et Claude-Jean Launay ont publié Poètes de la Loire aux éditions La Table Ronde ; Francis Vielé-Griffin est à l’honneur (pages 156 à 161). Après une courte biographie, nous pouvons lire des extraits de La Clarté de vie, de La Partenza, du Domaine royal et un petit florilège. Il figure à côté de nombreux poètes dont Ronsard, Jean de La Fontaine, Charles Baudelaire, Chateaubriand, Paul Fort, Maurice Genevoix…

 Récemment, en 2015, dans son article « Francis Vielé-Griffin, le poète de la clarté et du vers libre », Bruno Sourdin, poète, critique littéraire et journaliste à Ouest-France (né en 1950), remarque sa pensée éblouissante, son style impeccable, « son obstination à vouloir exprimer l’inexprimable », avec, pour ligne de conduite permanente, le « culte idéal de l’art et de la beauté ». Bruno Sourdin analyse la force créatrice du poète à travers ses écrits. (http://brunosourdin.blogspot.com/2015/11/francis-viele-griffin-le-poete-de-la.html)

 

En conclusion, Francis Vielé-Griffin retient notre attention par sa vie à l’image de son œuvre toujours jeune, emplie d’une force de création, de clarté et de partage. Ses nombreuses amitiés littéraires en témoignent. Les écrivains de son temps, de France et d’ailleurs, ont été séduits par son dynamisme et sa défense d’une poésie moderne, libre. Francis Vielé-Griffin reste un poète toujours présent par ses écrits.

 

Août 2019.

Catherine Réault-Crosnier.

 

Bibliographie :

Livres de Francis Vielé-Griffin utilisés :

– Francis Vielé-Griffin, Cueille d’avril, Léon Vanier éditeur, Paris, 1886, 62 pages.
– Francis Vielé-Griffin, Joies – Poèmes (1888-1889), Tresse et Stock éditeurs, Paris, 1889, 136 pages.
– Francis Vielé-Griffin, La Chevauchée d’Yeldis, Léon Vanier libraire-éditeur, Paris, 1893, 99 pages.
– Francis Vielé-Griffin, Poèmes et Poésies, Société du Mercure de France, Paris, 1895, 324 pages.
– Francis Vielé-Griffin, La Clarté de Vie, Société du Mercure de France, Paris, 1897, 231 pages.
– Francis Vielé-Griffin, Phocas le Jardinier, Société du Mercure de France, Paris, 1898, 227 pages.
– Francis Vielé-Griffin, La légende ailée de Wieland le forgeron, Société du Mercure de France, Paris, 1900, 121 pages.
– Francis Vielé-Griffin, Plus loin, Société du Mercure de France, Paris, 1906, 227 pages.
– Francis Vielé-Griffin, Poèmes et Poésies, nouvelle édition, Société du Mercure de France, Paris, 1907, 341 pages.
– Francis Vielé-Griffin, La Lumière de Grèce, éditions de la Nouvelle Revue Française, Paris, 1912, 201 pages.
– Francis Vielé-Griffin, Voix d’Ionie, Société du Mercure de France, Paris, 1914, 187 pages.
– Francis Vielé-Griffin, Le Domaine royal, Société du Mercure de France, Paris, 1923, 86 pages.
– Francis Vielé-Griffin, Œuvres, tome I (1924, 281 pages), tome II (1926, 252 pages), tome III (1927, 260 pages) et tome IV (1929, 291 pages), Société du Mercure de France, Paris.
– Francis Vielé-Griffin, Poèmes, Mercure de France, Paris, 1983, 237 pages.

 

Autres ouvrages :

– Correspondance de Francis Jammes et de Francis Vielé-Griffin (1893-1937), Préface et notes par Reinhard Kuhn, Librairie Droz, Genève, 1966, 96 pages.
– André Gide et Francis Vielé-Griffin Correspondances 1891 – 1931, édition établie, présentée et annotée par Henry de Paysac, Presses universitaires de Lyon, Lyon, 1986, XLI + 117 pages.
– André Gide, Si le grain ne meurt, éditions France Loisirs, Paris, 1997, 333 pages.
– Rémy de Gourmont, Le livre des masques : portraits symbolistes, gloses et documents sur les écrivains d’hier et d’aujourd’hui, tome 1, Société du Mercure de France, 1896, 270 pages.
– Francis Jammes, Œuvre poétique complète, tome 1, J et D éditions, Biarritz, 1995, 807 pages.
– Josepha et Claude-Jean Launay, Poètes de la Loire, éditions La Table Ronde, 2001, 303 pages.
– Walt Whitman, Œuvres choisies, éditions de la Nouvelle Revue Française, Paris, 1918, 375 pages.

 

Articles :

– André Ruijters [Ruyters], « de Régnier à Vielé-Griffin », L’art jeune, 15 janvier 1896, pages 25 à 30.
– Robert de Souza, « La poésie populaire et les poètes novateurs », La Société Nouvelle, septembre 1895, pages 292 à 318.

 

Sites Internet cités :

– Première conférence de Catherine Réault-Crosnier « Francis Vielé-Griffin (1863 - 1937), poète de la Loire », lors des 2èmes Rencontres littéraires dans le jardin des Prébendes à Tours, le 11 août 2000 : http://www.crcrosnier.fr/preb00/vielegriffin.htm

– Généalogie de la famille de Francis Vielé-Griffin : https://gw.geneanet.org/garric?lang=fr&n=viele&oc=0&p=francis

– Article sur l’encyclopédie Universalis : https://www.universalis.fr/encyclopedie/francis-viele-griffin/

– Liens avec Octave Mirbeau : http://mirbeau.asso.fr/dicomirbeau/index.php?option=com_glossary&id=143

– Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique : http://www.arllfb.be/composition/membres/vielegriffin.html

– Édition du livre André Gide et Francis Vielé-Griffin Correspondances 1891 – 1931 : http://presses.univ-lyon2.fr/produit.php?id_produit=440

– Présentation du livre La Conquête du courage de Stephen Crane : www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Folio/Folio/La-Conquete-du-courage

– Château de Champagne-Fontaine : Communication de M. Joseph Durieux, lors de la séance du 4 mars 1943, de la Société historique et Archéologique du Périgord, Bulletin n° 1943-2, page 73 : https://www.shap.fr/BSHAP/BSHAP_1943-2.pdf

– Présentation du livre Souvenirs d'enfance et de première jeunesse de Francis Vielé-Griffin : https://www.edition-originale.com/fr/litterature/editions-originales/viele-griffin-souvenirs-denfance-et-de-premiere-1929-56338

– Liens avec l’Académie Mallarmé : http://www.academie-mallarme.fr/Academie_Mallarme_-_courte_histoire.html

– Base de données Léonore relative aux dossiers nominatifs des personnes nommées ou promues dans l’Ordre de la Légion d’honneur : http://www2.culture.gouv.fr/public/mistral/leonore_fr

– Fac-similé du poème « Hommage » d’André Breton en ligne sur : http://www.andrebreton.fr/tag/symbolisme

– Liste des livres publiés par Francis Vielé-Griffin : https://catalogue.bnf.fr/

– Bruno Sourdin, blog sur Francis Vielé-Griffin : http://brunosourdin.blogspot.com/2015/11/francis-viele-griffin-le-poete-de-la.html