Dossier Maurice Rollinat

 

MAURICE ROLLINAT DANS LA PRESSE

Portrait de Maurice Rollinat par Catherine Réault-Crosnier.

 

Les Coulisses parisiennes

N° 19 – Avril 1882

Page 2.

(Voir le texte d’origine sur Gallica.)

 

 

ÉCHOS

Le très fantastique poète et musicien Maurice Rollina, qui avait récemment publié chez Hartmann six mélodies trop peu connues encore, vient de donner six autres petits chefs-d’œuvre composés sur des poèmes de Baudelaire.

« J’aime cette musique, disait un soir un des deux plus grands poètes qui vivent, bien que je n’aime point la musique ; car elle est, celle-ci, la continuation de la parole et de la pensée. »

L’âme des Fleurs du Mal, étrange et harmonieuse, vit dans cette œuvre qu’eût aimée le poète mort.

Les mélodies de Rollina sont destinées à prendre, comme type et création d’un genre, leur grande place dans l’art de notre siècle.

Elles sont, du reste, fameuses déjà, dans le monde de ceux qui produisent… Fameuses, ai-je dit :

« Un livre, écrivait orgueilleusement Baudelaire, un livre connu de vous, de moi, et de quelques autres de nos amis n’a-t-il pas tous les droits à être appelé fameux. »

(…)

Navarrenx

 

 

Remarques de Régis Crosnier :

– 1 – Il faut bien évidemment lire « Rollinat » et non « Rollina ».

– 2 – Les six mélodies de Maurice Rollinat sur des poèmes de Charles Baudelaire, parues chez Hartmann, sont : « Causerie », « Madrigal triste », « Chanson d’après-midi », « Idéal », « Le Flambeau vivant » et « Tristesse de la lune ».

– 3 – Nous n’avons pas identifié l’auteur de la citation « J’aime cette musique, (…), la continuation de la parole et de la pensée. » Dans le même ordre d’idées, Fernand Crésy (pseudonyme utilisé par Fernand Icres) écrira dans son article « Musique » paru dans Le Réveil du 31 mai 1882, pages 2 et 3 : « Réunissant en lui le musicien et le poète, Rollinat conjugue si étroitement ces deux arts et les mène de front avec tant de puissance et d’habileté que l’un n’est, pour ainsi dire, que la continuation et le complément de l’autre. Et de même qu’il excelle à dire ces vers admirables, il n’a pas son pareil, quand il chante ses étonnantes compositions. »