7èmes RENCONTRES LITTÉRAIRES
DANS LE JARDIN DES PRÉBENDES, À TOURS

Vendredi 12 août 2005, de 17 h 30 à 19 h

 

Charles PERRAULT,

l’écrivain des contes de fées

(1628 – 1703)

Portrait de Charles PERRAULT par Catherine RÉAULT-CROSNIER.

 

Lire la présentation de cette « rencontre ».

 

Qui n’a pas rêvé d’être un des personnages des contes de Charles Perrault ? À qui sont adressés ces récits ? Pourquoi restent-ils si modernes ? Voilà des questions auxquelles Charles Perrault va nous répondre à travers son œuvre.

Charles Perrault a un rapport étroit avec la Touraine comme en témoignent ses ascendants et son blason. Par ailleurs, il y a la belle légende qui dit que Charles Perrault aurait écrit son conte, la « Belle au bois dormant » au château de Rigny-Ussé, château des pays de la Loire, dominant l’Indre, mais cette affirmation prête à controverse, bien que son ami, propriétaire du château, contrôleur des Finances sous Louis XIV, Louis de Bernard Valentinay (qui a son portrait au château) l’y ait invité. Ce qui est sûr, c’est que Charles Perrault est de famille tourangelle, qu’il est passé en 1669, pendant trois jours par la Touraine pour rejoindre son frère mourant à Bordeaux, et que son nom est mentionné dans deux actes notariés en rapport avec la ville de Tours mais nous reparlerons de ce sujet plus loin.

7èmes Rencontres littéraires dans le jardin des Prébendes à Tours, le 12 août 2005 sur Charles Perrault.

Né à Paris, le 12 janvier 1628, Charles Perrault est le dernier fils d’une puissante famille de robe, de la bourgeoisie tourangelle. Il vit dans une ambiance imprégnée de jansénisme.

Son grand-père, Jean Perrault, était brodeur du Roy, et vivait à Tours. Il aurait acquis le domaine de La Péraudière à Saint-Cyr-sur-Loire. Deux générations auparavant, les Perrault étaient déjà des marchands aisés, installés en Touraine. Leur fortune a certainement été facilitée par la présence du Roi et de la Cour dans les châteaux de la Loire. Cette famille a donné un contrôleur des bâtiments du Roy comme en témoigne leur blason d’argent, à un chevron de gueules, accompagné de deux aigles de sable en chef, et d’un lion de gueule en pointe (p. 123, biographie de Charles Perrault par Fanny Collin).

Charles Perrault est mis à l’honneur à Tours et en Touraine : un bâtiment des services municipaux de Tours et un square attenant, situé aux Rives du Cher, portent son nom.

 

Sa famille :

Son père, Pierre Perrault, originaire de Tours, avocat au Parlement de Paris, épouse en 1608, Pâquette Leclerc.

Charles Perrault a eu des cousins tourangeaux tel Étienne Perrault, baptisé à Saint-Cyr-sur-Loire (cf. registre de baptême du 23.07.1640) et des cousins, David et Marie Perrault habitant Saint-Cyr-sur-Loire (cf. biographie de Charles Perrault par Fanny Collin, p. 125)

Charles Perrault a cinq frères et une sœur :

  • Jean, aîné de la famille, avocat, mort et enterré à Bordeaux en 1669 ;

  • Pierre (1611 – 1675 ou 1680) fut commis de Colbert, chargé de la politique artistique et littéraire de Louis XIV, contrôleur général de la surintendance des bâtiments du roi, membre et secrétaire de la Commission chargée de rédiger les inscriptions pour les monuments publics (qui devint par la suite l’Académie des inscriptions et belles lettres). Il composa un traité de l’origine des fontaines ;

  • Claude (1613 – 1688) était docteur en médecine, grand physicien et mathématicien, anatomiste et architecte, membre de l’Académie des Sciences fondé par Colbert et du Conseil des bâtiments ; c’est d’après ses dessins que furent bâtis la façade du Louvre, la colonnade (1667 – 1674), l’Observatoire de Paris, la chapelle des Sceaux (1667 – 1672) et l’arc de triomphe du faubourg Saint-Antoine. Il a publié des ouvrages d’histoire naturelle et d’architecture. Charles Perrault a décrit avec beaucoup de minutie, les œuvres de son frère, dans « Appendices » du livre des « Mémoires de sa vie ». (p. 219, 225, 231, 234).

  • Nicolas (1624 - 1662), amateur de mathématiques et théologien, docteur en Sorbonne ;

  • Marie, l’unique fille, morte à 13 ans ;

  • François, frère jumeau de Charles, mort à 6 mois.

 

Sa vie :

Doué pour les études et en particulier la philosophie, Charles Perrault continue hors de l’école à approfondir ses connaissances pendant quatre ans, en particulier en lisant la Bible, Virgile, Horace, Corneille et la plupart des autres auteurs classiques. Il deviendra aussi licencié en droit et sera inscrit avocat au barreau de Paris en 1651 (Il plaidera deux causes avec un talent remarqué). Son frère Pierre, receveur général des Finances l’initie aux affaires. Charles abandonne alors ses charges au barreau. Remarqué par Colbert, il passe vingt ans près de celui-ci, en qualité de Grand Commis au service du roi Louis XIV. Colbert est alors surintendant des finances et des bâtiments, contrôleur des finances. Il insuffle un nouvel élan à la production intellectuelle et Charles Perrault a la possibilité de donner son avis.

En 1646, il traduit en vers burlesques le sixième livre de Virgile sous le titre « L’Énéide burlesque », en collaboration avec Beaurin et ses frères puis en 1653, « Les Murs de Troie ou l’origine du burlesque » qui sont un essai satirique sur Mazarin et le peuple parisien.

Il compose des vers galants et précieux dont « Portrait d’Iris » en 1659 (son premier ouvrage), « De la voix d’Iris », « Dialogue de l’amour et de l’amitié » en 1657 puis « Le Miroir ou la métamorphose d’Orante » en 1661. Ces écrits ont du succès. En tant que panégyrique officiel, il aborde le thème des Grands.

De 1663 à 1682, Charles Perrault devient conseiller du Roi et contrôleur des bâtiments ; devenu l’homme de confiance de Colbert, il verra sa fortune s’accroître. Il commence à publier des œuvres galantes ou parodiques. Colbert crée la Petite Académie qui deviendra plus tard, l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. Colbert désirait « former une sorte de conseil, pour lui fournir des devises et des inscriptions finement trouvées pour les bâtiments du roi, des dessins et des plans pour les tapisseries commandées aux Gobelins ou pour les sculptures destinées à la décoration de Versailles » (Octave Blondel, p 10 de la notice des Contes de Charles Perrault) et Charles Perrault en fit partie dès le début. En 1671, il est nommé à l’Académie française (créé en 1635 par Richelieu) dont il devient le Chancelier en 1672. Il entame la révision du Dictionnaire.

En 1666, se servant de sa position, il demande à Colbert, la création de l’Académie des Sciences fondée en 1668, où il fera entrer son frère Claude puis l’Académie d’Architecture qui sera fondée en 1668 et l’Académie de Peinture fondée en 1672.

En septembre 1669, il passe par la Touraine avec son frère Claude, en allant voir leur autre frère Jean mourant (« Voyage à Bordeaux » de Claude Perrault). Tout d’abord le 16, ils virent le château d’Amboise. Claude fut impressionné par les « deux grands escaliers qui sont faits pour monter en carrosse depuis le bas de la ville jusque dans le château. » (p. 145, « Voyage à Bordeaux »). Ensuite le 17 septembre 1669, Charles resta à Tours chez leur hôte, M. de Fontenailles, tandis que son frère allait voir les abbayes de Marmoutier et de Rougemont, (p. 146). Le 18 septembre, après avoir écouté la messe à Saint-Martin, ils partirent pour Sainte-Maure en passant par Sainte-Catherine, célèbre à cette époque pour ses pruneaux (p. 148). Le 19 septembre, ils parvinrent à Richelieu où ils admirèrent le château. (p. 150). Charles Perrault est donc passé de manière sûre, en Touraine à cette époque.

À quarante-quatre ans, en 1672, il fait un mariage d’amour avec une jeune fille de dix-neuf ans, Marie Guichon, fille d’un payeur de rentes, seigneur de Rosières et de Viélaines près de Troyes. Le Nôtre dessina le parc et les jardins du château de Rosières sur l’initiative de Charles, alors que son frère Claude fit reconstruire le pavillon de l’entrée. De sa femme, il aura trois fils et probablement une fille. En 1678, sa femme meurt et il se consacre alors à ses enfants. C’est le déclic de l’invention de ses contes de fées.

La mort de sa femme et sa mise à l’écart de la vie publique en 1681, ont aussi été le point de départ d’un approfondissement religieux retrouvé dans certains de ses écrits comme « Épître chrétienne sur la pénitence », « Ode aux nouveaux convertis »…

En 1689 et 1692, Charles Perrault se porte caution dans deux actes notariés au sujet de propriétés situées à Tours (p. 125, biographie de Charles Perrault par Fanny Collin).

À la mort de Colbert en 1683, Charles est congédié de sa charge de contrôleur général qu’on lui rachète au tiers de sa valeur :

« Quand M. Colbert fut mort, on me traita d’une manière assez étrange : on me remboursa ma charge, qui valloit bien vingt-cinq mille écus, avec la somme de vingt-deux mille livres ; (…) Me voyant libre et en repos, je songeai qu’ayant travaillé avec une application continuelle pendant près de vingt années et ayant cinquante ans passés, je pouvois me reposer avec bienséance et me retrancher à prendre soin de l’éducation de mes enfans. » (p. 133 et 134, « Mémoires de ma vie » de Charles Perrault).

D’une manière concrète, il prend cette retraite forcée avec philosophie. Il est exclu de la Petite Académie par Louvois. Il n’est inscrit que sur la liste des pensionnés royaux. Il reste directeur de l’Académie. À cinquante-cinq ans, il est donc mis d’office à la retraite. C’est l’époque de la fameuse querelle des Anciens et des Modernes. Depuis la Renaissance, la conception littéraire était dominée par le sentiment de supériorité des auteurs de l’Antiquité, les grecs et les latins, et l’idéal esthétique des modèles réputés indépassables de la littérature antique. Charles Perrault s’oppose à cette thèse, par ses écrits. En 1687, il lit à l’Académie française, un poème que Boileau juge injurieux pour les Anciens et c’est le début d’une polémique avec Boileau, Racine, Fontenelle, Perrault jusqu’à leur réconciliation en 1694.

Son poème polémique Le « Siècle de Louis le Grand » est paru en 1687. En voici un extrait qui exprime bien la position de Charles Perrault en tant qu’écrivain moderne :

« La belle antiquité fut toujours vénérable ;
Mais je ne crus jamais qu’elle fut adorable,
Je vois les Anciens sans plier les genoux
Ils sont grands, il est vrai, mais hommes comme nous ;
Et l’on peut comparer sans crainte d’être injuste,
Le Siècle de Louis le Grand au beau siècle d’Auguste
(…) »

(p. 70, biographie de Charles Perrault par Fanny Collin)

Charles Perrault fait paraître de 1688 à 1692, ses « Parallèles des Anciens et des Modernes » qui développent ses thèses en faveur des Modernes et sont vivement contestés par Boileau.

En 1691, Charles Perrault publie en vers, la nouvelle « Grisélidis » puis en 1694, le conte « Peau d’âne » et « Les souhaits ridicules ».

Cette même année, ses « Contes en vers » sont publiés sous le nom de son fils, Pierre Darmancour, alors âgé de dix ans. C’était l’habitude à cette époque de donner le nom patronymique au fils aîné, le nom d’une terre au cadet ce qui fut le cas pour Pierre Darmancour. Puis Charles Perrault publie en 1696, des « Histoires ou Contes du temps passé », issu du folklore national et pour lesquels il reçoit un privilège du Roi, et en 1697, les « Contes de la mère l’Oye » en prose qui comprend : « La Belle au bois dormant », « Le Petit Chaperon rouge », « La Barbe Bleue », « Le Chat botté », « Cendrillon », « Riquet à la Houppe », « Le Petit Poucet ». C’est l’ensemble de ces contes qui assura sa célébrité, inaugurant un nouveau genre littéraire. De nombreuses éditions ont mis en valeur ces contes, en particulier une édition ornée de superbes dessins de Gustave Doré en 1862 et certaines collections luxueuses.

En 1702 donc vers la fin de sa vie, Charles Perrault écrit « Mémoires de ma vie » pour ses enfants ; laissées dans un tiroir, elles ne seront mises à jour qu’en 1759 et publiées pour la première fois, en 1826. Elles correspondent aux confidences que Charles Perrault a faites sur lui-même et son frère, sorte de biographie de sa vie active, et surtout de la période où il travailla pour Colbert.

Il meurt à Paris, le 16 mai 1703. Il est inhumé dans sa paroisse, dans la nef de l’église Saint-Benoît. Si ses contes semblent défier le temps, sa famille, elle, est vite perdue de vue : son fils Pierre, militaire, meurt jeune en 1700. Un seul fils, Charles Perrault, est retrouvé dans un document d’archives puis est perdu de vue au moment de la Révolution où toutes les archives sont détruites.

 

Son portrait :

Charles Perrault est décrit comme un grand travailleur, aimable, spirituel. Célèbre, il avait un esprit inventif comme la diversité des thèmes qu’il aborde, le prouve. Fertile en projets, en entreprises, il est tourné vers l’avenir, confiant en la modernité, pour des idées neuves ce qui lui attire la jalousie des Anciens mais ne l’empêche pas de persévérer dans sa voie.

 

Son œuvre :

Charles Perrault a écrit de nombreux poèmes mais « ses vers ne valurent jamais sa prose, si nette, si agréable, limpide et naturelle, ingénieuse dans sa pensée comme dans l’expression. » (p. 12, Paul Bonnefon en préface du livre de Charles Perrault, « Mémoires de ma vie »). Il est vrai que la prose de cet auteur coule de source avec beaucoup de fraîcheur et c’est elle qui a fait son succès. Les contes de la mère l’Oye ont l’originalité de se terminer tous par une moralité en vers.

À la fin du XVIIème siècle, les contes de fées sont à la mode car il y a un engouement pour le merveilleux. Les contes de Charles Perrault vont arriver dans ce climat qui va favoriser leur succès ensuite jamais démenti. Charles Perrault reste le conteur français le plus populaire avec les « Histoires ou Contes du temps passé », « Moralités », « Les Contes de ma Mère l’Oye », petits chefs d’œuvre en prose, « La Marquise de Salusses ou la Patience de Grisélidis », « Les Souhaits », « Peau d’Âne ». Ces écrits sont publiés entre 1691 et 1695. Ce sont de « délicieuses compositions » selon Charles Nodier. Ici s’expriment les sortilèges du désir humain dont les fées, les ogres, les rois et les princesses formulent le pouvoir ambigu et permanent.

En 1694, Charles Perrault a écrit « Peau d’Âne » en vers. Il s’est inspiré de la vie de tous les jours, des malheurs du peuple et de la misère liée à la guerre et elle permet à chacun de trouver un expédient contre la jalousie en attendant des jours meilleurs :

« La dépouille de l’âne est un masque admirable :
Cachez-vous bien dans cette peau.
On ne croira jamais, tant elle est effroyable,
Qu’elle renferme rien de beau.
 »

(p. 151, Les Contes de ma Mère l’Oye)

« Cendrillon », « La Barbe-Bleue », « Le Petit Poucet », « La Belle au bois dormant », « Le Petit Chaperon rouge », « Le Chat botté », font partie du folklore universel.

« Riquet à la houppe » est une création de cet auteur ; c’est le seul conte qui ne provient pas de la tradition populaire. C’est l’histoire d’un garçon, Riquet qui a une houppe dans les cheveux d’où son nom et qui est autant laid qu’il est spirituel contrairement à une fille d’une autre famille qui a la particularité inverse. Bien sûr les fées vont faire bien les choses en permettant à Riquet de rendre intelligente celle qu’il aura choisie tandis que la fille aura la particularité inverse, à condition que tout se termine par un mariage. Voici une partie de la moralité que Charles Perrault en tire :

« Tout est beau dans ce que l’on aime
Tout ce qu’on aime a de l’esprit.
 »

(p. 105, Les Contes de ma Mère l’Oye)

Les psychanalystes ont entrepris maintes études sur les contes de Charles Perrault dans le but d’en extraire la symbolique dont celle des objets à connotation sexuelle comme les quenouilles, fuseaux, chaperon rouge, gueule de loup… Le conte du « Petit Chaperon Rouge » ne manque pas de surprendre si on fait attention en le lisant, par exemple lorsque Charles Perrault fait parler le loup :

« (…) « Mets la galette et le petit pot de beurre sur la huche et viens te coucher avec moi. » Le petit Chaperon rouge se déshabille et va se mettre dans le lit (…). » (p. 15, Les Contes de ma Mère l’Oye)

Ensuite le fait de manger l’autre aussi bien dans « Le petit Poucet » avec l’ogre que dans le « Petit Chaperon rouge » avec le loup, peut être interprété en psychologie comme la phase d’oralité obligatoire par laquelle nous passons tous ou par l’orifice de la sexualité qui peut nous engloutir. Chaque conte de Charles Perrault se termine par une moralité en vers et celle du « Petit Chaperon rouge » va dans ce sens :

« On voit ici que de jeunes enfants,
Surtout de jeunes filles,
Belles, bien faites et gentilles,

Font très mal d’écouter toutes sortes de gens,

Et que ce n’est pas chose étrange,
S’il en est tant que le loup mange.
Je dis le loup, car tous les loups
Ne sont pas de la même sorte :
Il en est d’une humeur accorte,
Sans bruit, sans fiel et sans courroux,
Qui, privés, complaisants et doux,
Suivent les jeunes demoiselles

Jusque dans les maisons, jusque dans les ruelles.
Mais, hélas ! qui ne sait que ces loups doucereux

De tous les loups sont les plus dangereux ! »

(p. 17, Les Contes de ma Mère l’Oye)

 

La place du sang est grande dans ces contes mais pourquoi s’en étonner ? Le sang n’est-il pas à la fois la vie et la mort, le sang de la naissance, le sang de la jeune fille pubère qui pourra donc devenir féconde, le sang de la mère mettant au monde son enfant et le sang de la mort donnée par meurtre comme avec la clé de la femme de Barbe Bleue, tachée d’un sang indélébile, sang prémonitoire du drame à venir :

« Ayant remarqué que la clef du cabinet était tachée de sang, elle l’essuya deux ou trois fois ; mais le sang ne s’en allait point ; elle eut beau la laver et même la frotter avec du sablon et avec du grès, il demeura toujours du sang, car la clef était fée et qu’il n’y avait moyen de la nettoyer tout à fait : quand on ôtait le sang d’un côté, il revenait de l’autre. » (p. 46, Les Contes de ma Mère l’Oye)

« Vous avez voulu entrer dans le cabinet ! Et bien, madame, vous y entrerez et irez prendre votre place auprès des dames que vous y avez vues. (…) Il faut mourir, madame, (…) » (p. 48, Les Contes de ma Mère l’Oye)

 

Pour certains psychanalystes, l’attente de la Belle au bois dormant et la venue du prince correspond à un voyage initiatique d’investigation, passage obligatoire vers la vie adulte pleinement réfléchie puis la fille du roi épousant le prince charmant, représente une parcelle de l’inconscient s’associant en vue d’une action féconde et déterminée, avec la parcelle correspondante du conscient. Dans « Le Petit Poucet », certains pensent que le fait de frôler la mort et de sans cesse renaître, correspond à un « principe animique impérissable ». (p. XL, Contes de Perrault, éditions Garnier).

Pour Pierre PÉJU, écrivain (dont « La petite chartreuse » a obtenu le prix du Livre Inter 2003) et docteur de programme au Collège international de philosophie, « la baguette de la fée n’est qu’un prolongement de son doigt, une matérialisation du pouvoir de ses doigts blancs qu’elle n’a qu’à poser sur les choses pour les faire voir autres que ce qu’elles sont, dont elle n’a qu’à effleurer notre corps pour que le papier de réel s’ouvre comme une fleur dans l’eau. » (p. 159, « La petite fille dans la forêt des contes »). Pierre PÉJU parle aussi de la « fascination pour le loup-séducteur-dévorateur » car « Dévorer ces filles gentilles, c’est évidemment prendre leur corps. Tout est consommé, terminé, lorsque la fille est avalée. » (p. 202 et 203)

Pour le psychiatre américain d’origine autrichienne, Bruno BETTELHEIM qui est l’un des pionniers de la recherche sur les névroses infantiles et l’autisme, « La Belle au bois dormant » a un sens profond. Pour lui, la Belle « insiste sur la concentration intérieure, longue et paisible, qui est également requise. Pendant les mois qui précèdent les premières règles, et souvent pendant la période qui les suit immédiatement, les fillettes sont passives, comme endormies, et se replient sur elles-mêmes. » (p. 337 et 338, Psychanalyse des contes de fées) Ce psychiatre dit qu’il ne faut pas s’inquiéter de cette léthargie avant cette profonde transformation. À cette période d’inactivité, va faire suite un épanouissement de la personne qui a appris à se connaître : « Après la période d’inactivité qui, d’une façon typique, intervient au début de la puberté, l’adolescent devient actif, comme s’il voulait rattraper le temps perdu. » (p. 338, Psychanalyse des contes de fées). Il associe la jalousie de la Reine mère à une signification œdipienne : « elle se présente comme la mère œdipienne qui est si jalouse de la jeune fille dont son fils est tombé amoureux qu’elle veut la tuer. » (p. 343, Psychanalyse des contes de fées)

Bien sûr, nous pouvons tous interpréter personnellement ces contes et c’est en partie ce qui fait leur richesse et leur universalité.

Par exemple, dans le conte du « Chat Botté », certains trouvent une preuve de la mobilité sociale du XVIIème à travers l’ascension du marquis de Carrabas. Cet homme pourrait avoir existé dans la personne du marquis de Caravaggio. (p. 120, biographie de Charles Perrault par Fanny Collin). D’autres voient dans le personnage du chat, le précurseur du Figaro de Beaumarchais, plus malin que son maître et qui sait habilement duper l’ogre orgueilleux et grossier. D’autres disent que la conception que Charles Perrault a de l’amour toujours vainqueur vient de son expérience personnelle très positive et sincère de l’amour.

Au départ, dans la tradition orale, les contes présentaient des images étonnantes, presque surréalistes comme par exemple le chaperon rouge qui dévorait la chair de sa mère-grand et s’abreuvait de son sang. Cendrillon, elle, jetait du sel dans la cendre en faisant croire qu’elle avait des poux pour qu’on la laisse tranquille. Charles Perrault a censuré de nombreux passages des contes connus d’après la tradition populaire, pour ne pas choquer son public mondain, pour être compris par tous et en particulier par les grands de la Cour. Charles Perrault a aussi transformé les récits pour les adapter à la société de son temps, par exemple en ajoutant dans « Cendrillon » des glaces et des parquets, certainement en pensant à Versailles, en restituant le « Petit Poucet » à l’époque de la grande famine de 1693, en faisant aller « à toutes les eaux du monde : vœux, pèlerinages, menues dévotions » la reine de « La Belle au bois dormant » en mal d’enfant et en frottant les tempes de la Belle endormie « avec de l’eau de la reine de Hongrie. » (p. 23 et 26, Les Contes de ma mère l’Oye). Cette fameuse « eau de Hongrie » est apparue vers 1370. Elle a été créée pour la Reine Elisabeth de Hongrie pour séduire et épouser le roi de Pologne. Elle était composée d’eau de fleur d’oranger, d’esprit de rose, d’extraits de menthe, de mélisse, de citron et surtout de romarin (www.ifrance.com/hourdequin/PARFUM/m_age.htm). Depuis l’époque romaine, le romarin était réputé et considéré comme sacré ; il garantissait aux morts l’immortalité et la paix éternelle. Il était aussi le symbole de la fertilité au XVème siècle et pouvait éloigner le mauvais sort ! L’eau de Hongrie existe actuellement en eau de toilette aux doux accents de bergamote et jasmin chez le parfumeur Fragonard à Grasse (06).

Charles Perrault ajouta aussi une note humoristique, avec des plaisanteries piquantes, pour ne pas se prendre trop au sérieux, par exemple en déclarant que l’ogresse de « la Belle au bois dormant » veut manger une petite Aurore « à la sauce Robert », que les bottes du « Chat botté » n’étaient pas très commodes pour marcher sur les tuiles des toits, que dans « Le petit Poucet », l’Ogresse découvrant ses sept filles égorgées à la place des sept frères, « commença par s’évanouir, car c’est le premier expédient que trouvent presque toutes les femmes en pareilles rencontres. » (p. 121, Les Contes de ma mère l’Oye)

Il aimait mêler le modernisme à des expressions archaïques qu’il répétait comme un leitmotiv lancinant, tranchant sur le discours comme par exemple dans « La Barbe Bleue » :

« Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ? » (p. 48 et 49, Les Contes de ma Mère l’Oye),

ou dans « Le petit Chaperon Rouge » :

« Elle lui dit : « Ma mère-grand, que vous avez de grands bras ! - C’est pour mieux t’embrasser, ma fille ! - Ma mère-grand, que vous avez de grandes jambes ! - C’est pour mieux courir, mon enfant ! - Ma mère-grand, que vous avez de grandes oreilles ! - C’est pour mieux écouter, mon enfant ! Ma mère-grand, que vous avez de grands yeux ! - C’est pour mieux te voir, mon enfant ! - Ma mère-grand, que vous avez de grandes dents ! -C’est pour mieux te manger ! » Et, en disant ces mots, ce méchant Loup se jeta sur le petit Chaperon rouge, et la mangea. »

(p. 16, Les Contes de ma Mère l’Oye).

 

En faisant parler les personnages, Charles Perrault rendait les discours encore plus vivants et les personnages encore plus proches de nous. Il est étonnant que ces contes nous distraient si bien alors que la mort est omniprésente : la Belle au Bois dormant dort d’un sommeil de morte pendant cent ans, la femme de La Barbe Bleue devrait finir égorgée, le petit Poucet et ses frères devraient être dévorés par l’ogre qui se trompant par la ruse du petit Poucet, égorgent ses sept filles… Dans « La Belle au bois dormant », la vieille fée dit que « la princesse se percerait la main d’un fuseau, et qu’elle en mourrait. » (p. 24, Les Contes de ma Mère l’Oye) ; plus loin dans ce même conte, le prince charmant arrive au château et trouve un spectacle qui n’a rien d’attendrissant, un spectacle à faire faire des cauchemars à un enfant ! :

« C’était un silence affreux : l’image de la mort s’y présentait partout, et ce n’étaient que des corps étendus d’hommes et d’animaux qui paraissaient morts. » (p. 29, Les Contes de ma Mère l’Oye)

Et pourtant nous rions en premier et les enfants aussi, peut-être parce que Charles Perrault a l’art de ne pas nous faire prendre trop au sérieux ses histoires très animées et parce que l’on sait d’avance que tout doit bien se terminer, comme par exemple dans ce passage que nous venons de lire et qui continue avec humour :

« Il reconnut pourtant bien, au nez bourgeonné et à la face vermeille des suisses, qu’ils n’étaient qu’endormis ; et leurs tasses, où il y avait encore quelques gouttes de vin, montraient assez qu’ils s’étaient endormis en buvant. » (p. 29 et 30, Les Contes de ma Mère l’Oye)

Puis en parlant de la Belle endormie pensant à son prince charmant : « (…) elle avait eu le temps de songer à ce qu’elle aurait à lui dire ; (…) » (p. 30, Les Contes de ma Mère l’Oye)

 

S’il nous faut choisir parmi les contes de cet auteur, celui qui va être mis à l’honneur, ce sera « La Belle au bois dormant » en premier car c’est le conte qui est en rapport avec la Touraine, puisque le château d’Ussé est considéré comme ayant inspiré Charles Perrault.

 

Le château :

Le château d’Ussé est situé sur la commune de Rigny-Ussé (37240 Avoine), (pour le visiter, téléphoner au 02 47 95 54 05), à la lisière de la forêt de Chinon. Il domine la vallée de l’Indre et on peut lire sur le dépliant touristique qu’il « inspira à Perrault ses célèbres contes ». Même si rien n’est sûr, faut-il détruire à tout prix, ce beau conte de fées d’autant plus que certains éléments sont en sa faveur ?

Ce château a été construit aux XVème et XVIème siècles sur les soubassements d’une forteresse du XIème. Celle-ci avait la forme d’un quadrilatère avec un pont-levis et elle appartenait à Guelduin de Saumur, fidèle des contes de Blois. Au XVème siècle, le château passe par mariage à une famille de Touraine, les Bueil (Antoine de Bueil était marié à Jeanne, une fille du Roi de France, Charles VII et d’Agnès Sorel) puis des aménagements successifs transforment son aspect d’origine au cours des siècles. En 1521, Charles d’Espinay, nouveau propriétaire, construit la chapelle collégiale qui contient de superbes stalles de Jean Goujon, stalles toujours visibles. En 1664, le Marquis de Valentinay, contrôleur des Finances sous Louis XIV et ami de Charles Perrault, crée des jardins à la Versailles fleuris, ornés d’orangers. Il aurait invité Charles à de grandes fêtes mais il ne reste aucune trace écrite de ces moments. En 1690, le pavillon constituant l’aile gauche du château est ajouté. Au XVIIIème, des appartements royaux sont aménagés (mais aucun roi n’y est passé) : murs et sièges sont recouverts de soieries d’origine ; des meubles réalisés par des maîtres ébénistes du XVIIIème complètent l’aménagement et sont vus lors des visites. En 1885, la Comtesse de la Rochejacquelin sans enfant, cède le château à son neveu, le Comte de Blacas. Depuis le château est resté dans cette famille. En 1813, Chateaubriand a séjourné ici, invité par une de ses amies, la Duchesse de Duras, et il a rédigé alors une partie de son ouvrage, « Les Mémoires d’Outre Tombe ». Le Comte de Blacas a apporté ses collections et souvenirs de son ancêtre, Ministre de Louis XVIII. Le duc Casimir de Blacas, propriétaire actuel, habite dans une aile du château, avec sa femme et leurs trois enfants.

La visite de ce château comporte de nombreux intérêts, celui de la reconstitution de scènes de « La Belle au bois dormant » dans le chemin de ronde, une salle de gardes, une galerie de portraits, un cabinet florentin du XVIème incrusté de nacre et d’ivoire, contenant quarante-neuf tiroirs, une ancienne chapelle parée de tapisseries de Bruxelles du XVIème, et la chambre du roi.

 

Le conte :

Le conte de « La Belle au bois dormant » (dans Les Contes de ma Mère l’Oye) est très connu : lorsque la Belle naît, « On fit un beau baptême » (p. 23) et les fées du pays vinrent chacune faire un souhait auprès du berceau pour donner des dons à l’enfant. La vieille fée oubliée, venue au dernier moment, dit de dépit que « la princesse se percerait la main d’un fuseau, et qu’elle en mourrait. » (p. 24) Heureusement une jeune fée s’était cachée pour donner le dernier don et elle dit que « au lieu d’en mourir, elle tombera seulement dans un profond sommeil qui durera cent ans, au bout desquels le fils d’un roi viendra la réveiller. » (p. 25) Bien sûr, malgré toutes les mesures prises pour que cela n’arrive pas, il y a toujours le hasard qui permet la réalisation du fait prédit et la Belle s’endormit. Au bout de cent ans, le fils du roi, intrigué par les tours d’un château, vues de loin, traverse le bois et délivre la Belle de son sort et Charles Perrault s’amuse à ajouter :

« Enfin, il y avait quatre heures qu’ils se parlaient, et ils ne s’étaient pas encore dit la moitié des choses qu’ils avaient à se dire. » (p. 31)

De même, après le dîner et après que la dame d’honneur eut tiré le rideau : « Ils dormirent peu : la princesse n’en avait pas grand besoin, (…)»  (p. 31) ; cette petite phrase est typique de l’humour de l’auteur, humour que l’on trouve par-ci, par-là tout au long de l’histoire, comme dans la moralité finale :

« Attendre quelque temps pour avoir un époux,

Riche, bien fait, galant et doux,

La chose est assez naturelle ;

Mais l’attendre cent ans, et toujours en dormant,

On ne trouve plus de femelle

Qui dormit si tranquillement.

La fable semble encor vouloir nous faire entendre
Que souvent de l’hymen les agréables nœuds,
Pour être différés, n’en sont pas moins heureux,

Et qu’on ne perd rien pour attendre.
Mais le sexe avec tant d’ardeur
Aspire à la foi conjugale,
Que je n’ai pas la force ni le cœur
De lui prêcher cette morale.
 »

(p. 36, Les Contes de ma Mère l’Oye)

 

Pour les frères Grimm, le conte se termine par le célèbre baiser du prince qui réveille la princesse suivi immédiatement du mariage, tandis que Charles Perrault ajoute une suite où la mère du prince, une ogresse, tente en l’absence de son fils parti à la guerre, de manger la nouvelle reine et ses enfants nommés l’Aurore pour la fille et le Jour pour le garçon. À chaque fois les pièges sont déjoués. Dans la scène finale, l’ogresse a fait remplir une grande cuve « de crapauds, de vipères, de couleuvres et de serpents, pour y faire jeter la reine et ses enfants, (…) », le roi revient in extremis sauver la Belle ; de dépit, l’ogresse « enragée de voir ce qu’elle voyait, se jeta elle-même la tête la première dans la cuve, et fut dévorée en un instant par les vilaines bêtes qu’elle y avait fait mettre ». (p. 35 et 36)

 

« La Belle au bois dormant » a été reprise par de nombreux auteurs, chacun essayant d’y ajouter un trait personnel par exemple, Mihaly Babits (1883 – 1941), poète hongrois insiste sur la beauté du sommeil de la belle et sur l’image symbolique de la fleur :

« (…)
C’est la Belle au Bois Dormant
Qui sommeille longuement,
Rose parmi les roses.

Chaque fleur est née d’un rêve,
Elle est rêve dans les rêves,

(…)

Les rideaux couleur de deuil
Fleuriront blanc par orgueil.
Pleurez, roses du temps !
 »

(p. 232, Anthologie de la poésie hongroise)

 

De nombreux autres écrivains ont été inspirés par ces contes. Le poète belge Maeterlinck a écrit une œuvre intitulée « Ariane et Barbe Bleue », Anatole France a publié en 1909, « Les sept femmes de Barbe Bleue », Henri Pourrat a aussi abordé ce thème, etc.

Les musiciens se sont également intéressés aux contes de Perrault : Tchaïkovski a mis en musique, « La Belle au bois dormant » ; Bartok a fait un opéra à partir de « Barbe Bleue ».

Ces récits en vers ou prose plaisent car ils rappellent le passé puisqu’ils sont presque tous issus de la tradition populaire orale médiévale, légendaire, chevaleresque et courtoise. Ce sont des textes narratifs de la renaissance italienne. Ils correspondent à l’image de la modernité que Charles Perrault veut donner à la littérature en opposition aux Anciens. En effet, à travers ces écrits, il n’y a pas de parti pris, aucune référence à l’Antiquité ni aux grecs ni aux latins, et ces contes servent à faire passer ses idées sur la modernité. Charles Perrault privilégie le merveilleux dans un style volontairement naïf, simple, empli de douceur pour s’opposer à l’académisme, à la pédanterie, à l’âcreté, à la rudesse des Anciens dont Boileau était le chef de file.

Les contes de cet auteur ne sont donc destinés qu’en partie aux enfants, contrairement aux apparences. Ils ont une visée idéologique ; comme les pièces du Moyen-âge, ils sont vivants car conçus pour être transmis oralement, mis en scène.

 

Charles Perrault, moraliste et écrivain de talent, a traversé les siècles sans prendre une ride ! Il a su allier à la fraîcheur de ses écrits, la modernité qui est un gage de longévité. Il a bien sûr écrit pour les enfants et les siens en premier mais il a su trouver une dimension supplémentaire aux contes, transformant le conte populaire en un chef d’œuvre de portée universelle. Son succès ne se dément pas. Ses contes ont été transmis de génération en génération. Alors gardons un espace pour le rêve avec Charles Perrault.

 

Catherine RÉAULT-CROSNIER

 

BIBLIOGRAPHIE :

Bruno BETTELHEIM, « Psychanalyse des contes de fées », éditions France Loisirs, Paris, 1991, 480 pages

Fanny COLLIN, « Charles Perrault, le fantôme du XVIIème siècle » (biographie), Colline édition, 2000, 210 pages

Jacob et Wilheim GRIMM, « Contes », Les grands classiques, Jean-Pierre Delville Éditeur, Paris, 2000, 237 pages

Pierre PÉJU, « La petite fille dans la forêt des contes », éditions Robert Laffont, Paris, 1981, 295 pages

Charles PERRAULT, « Contes en vers », suivis de « Histoires ou contes du temps passé, avec des moralités » (accompagnés d’une introduction, d’un sommaire biographique, d’une bibliographie, de notices, de relevés de variantes, de notes et d’un glossaire de Gilbert ROUGER), Éditions Garnier Frères, Paris, 1967, 328 pages

Charles PERRAULT, « Les Contes en vers et en prose » suivis des contes des fées d’autres auteurs (avec une notice d’Octave BLONDEL), Édité spécialement pour les Magasins du Bon Marché, Paul Brodard, imprimeur à Coulommiers, 526 pages,

Charles PERRAULT, « Les Contes de ma Mère l’Oye » (avec des illustrations de Riky), Paul Bardin, imprimeur-éditeur à Tours, 1945, 175 pages

Charles PERRAULT, « Mémoires de ma vie », suivi de Claude PERRAULT, « Voyage à Bordeaux (1669) » (publiés avec une introduction, des notes et un index par Paul BONNEFON), Librairie Renouard, H. Laurens, éditeur, Paris, 1909, 251 pages

Anthologie de la poésie hongroise, du XIIe siècle à nos jours (établie par Ladislas Gara), éditions du Seuil, Paris, 1962, 501 pages

Dépliant touristique, « Ussé, château de la Belle au Bois dormant »

La Nouvelle République du Centre-Ouest, édition d’Indre-et-Loire du 12 mars 2004, « Rigny-Ussé, un château de contes de fées »

Encyclopédie Microsoft-Encarta, articles sur Charles Perrault et sur La querelle des Anciens et des Modernes

 

De nombreux articles concernant Charles Perrault, le château d’Ussé ou les parfums, figurent sur Internet, nous ne les citerons pas tous :

* sur Charles Perrault :

Encyclopédie de l’Agora : http://agora.qc.ca/encyclopedie/index.nsf/Impression/Charles_Perrault (consulté le 29/10/2004)

Ricochet-jeunes, Le portail de la littérature jeunesse : http://www.ricochet-jeunes.org/auteur.asp?id=1757 (consulté le 20/08/2002)

Poésie sur toile : http://www.anthologie.free.fr/anthologie/perrault/perrault.htm (consulté le 20/08/2002)

Yahoo ! Encyclopédie, article sur Claude Perrault et Charles Perrault : http://fr.encyclopedia.yahoo.com/articles/p/p0502968_p0.html (consulté le 20/08/2002)

Biographie de Charles Perrault : http://perso.wanadoo.fr/biographies-litteraires/auteurs/PERRAULT.htm (consulté le 20/08/2002)

 

* sur le château d’Ussé :

http://www.loire-france.com/visites/chateaux/usse/index.html (consulté le 20/08/2002)

http://www.flight-pegasus.com/usse.htm (consulté le 20/08/2002)

 

* sur l’histoire des parfums :

Les parfums historiques 1600-1800 : http://historicalperfumes.chez.tiscali.fr/FJBBperson.html (consulté le 07/12/2004)

Le monde des parfums : http://dgaudit.free.fr/histoire2.htm (consulté le 07/12/2004)

Les parfums – Le Moyen-Âge : http://www.ifrance.com/hourdequin/PARFUM/m_age.htm (consulté le 07/12/2004)

Boutique de la société Fragonard, page sur l’Eau de Hongrie : http://www.fragonard.com/@fr/shop/2/30/dept.asp (consulté le 07/12/2004)